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2017 Async

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- Membre : Alva Noto + Ryuichi Sakamoto, Yellow Magic Orchestra

Ryuichi SAKAMOTO - Async (2017)
Par BAKER le 1er Décembre 2017          Consultée 1362 fois

Il a bien failli y passer. Le plus jeune, le plus fringant des artistes Japonais dits “historiques”, qui semblait éternel cadet, a été à deux doigts de se faire terrasser par ce putain de crabe. Du coup, se renvoyant à sa propre mortalité, Sakamoto livre un nouvel album qui semble, pour la première fois de sa carrière, pouvoir devenir potentiellement “le dernier”. Souvenez-vous de l’adage : ne ratez pas un album, car il pourrait ne pas y en avoir d’autre. Seulement, Ryuichi ayant tâté pas mal de genres, ce "ASYNC" se retrouve coincé entre deux mondes.

Il y a le Sakamoto classique, mélodique, et le Sakamoto expérimental, et vous savez à quel point il peut être velu dans ce domaine. "ASYNC" tente de ménager la chèvre et le chou, avec en ligne directrice une noirceur, un nihilisme assez terrifiants. Mais la différence de qualité entre les morceaux n’est pas moins éprouvante. Les titres classiques sont d’une grande beauté, à commencer par l’intro qui est une merveille de délicatesse, envoûtante. "Solari", "Garden" qui est une vraie fin presque zen (presque), "Stakra" qui est un pur instrumental de synth prog (c’est Télérama-compatible, ça ?!?), c’est parfaitement écoutable. Même si c’est très sombre, à l’image de "Honj" dont le dépaysement oriental est vite dépassé par la morbidité.

Ensuite, vous avez les pures plages d’expressionnisme sonore, et là ça se gâte. Ca va de l’intéressant mais déjà entendu ailleurs ("Zure" qui est un joujou synthétique d’échos que Steve REICH supplante à l’aise), pas mal mais un peu fainéant (les clochettes de "Tri" qui rappellent certains BJORK, "FF" intéressant mais qui aurait mérité une deuxième texture synthétique, "Walker" et son ambiance Resident Evil à écouter en Prologic si vous le pouvez), jusqu’à du franchement inécoutable ("Async" qui est du pur David LORGNE dans le texte, pour ceux qui connaissent, ou encore "Disintegration" qui avec le tic tac du piano veut représenter l’inéluctabilité d’une apocalypse sous-jacente (NDLR : Ouais c’est pas faux)). Vous avez également, et c’est plus intéressant que la moyenne, des titres qui tentent le mélange des genres, comme "Fullmoon", ou l’excellent "Ubi" : vous entrez dans la base souterraine de The Thing, vous découvrez les cadavres, et vous en reconnaissez un.

Difficile donc d’entrer dans cet album, foutraquement disparate. Mais tout aussi difficile de nier les épisodes de génie qui le parsèment ça et là. Même s’il n’y arrive pas toujours, Sakamoto montre qu’il veut encore avancer, coûte que coûte. Comme dans la vie.

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   BAKER

 
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- Ryuichi Sakamoto (piano, synthetiseur, prog, direction)
- Christian Fennesz (prog, guitare)
- Ian Antonio (percussions)
- Levy Lorenzo (percussions)
- Ross Karre (percussions)
- Ko Ishiakwa (shô)
- David Sylvian (narration)
- Honjoh Hidejiro (shamisen)


1. Andata
2. Disintegration
3. Solari
4. Zure
5. Walker
6. Stakra
7. Ubi
8. Fullmoon
9. Async
10. Tri
11. Life, Life
12. Honj
13. Ff
14. Garden



             



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