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1992 Talons Aiguilles
 

- Membre : Alva Noto + Ryuichi Sakamoto, Yellow Magic Orchestra

Ryuichi SAKAMOTO - Talons Aiguilles (1992)
Par MARCO STIVELL le 22 Mars 2018          Consultée 1102 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

En 1992, la Movida (renouveau culturel espagnol) bouge un peu plus encore avec Tacones Lejanos, ou Talons Aiguilles, 11ème long-métrage de Pedro Almodóvar. Le cinéaste délaisse un peu son amour pour la BD et une bonne dose de kitsch-attitude, pour un univers plus réaliste, plus "noir". Une intrigue policière se noue au sein d'une relation mère-fille, thème privilégié du réalisateur désormais, puisque le mari de Rebeca/Victoria Abril est retrouvé assassiné, au moment où la mère de cette dernière, Becky, refait surface, sachant qu'elle-même avait partagé une liaison avec le monsieur.

On retrouve ainsi une vague de sentimentalisme qui oscille entre la tendresse et une forme de lyrisme tragique dont les Ibères ont le secret (et souvent dépourvu du comique de leurs collègues italiens), tandis qu'à côté de cela, Almodóvar se fait une joie de mettre en lumière les marginaux qu'il préfère, travestis, homosexuels, sujets méconnus encore ou qui peuvent facilement choquer. Pour lui, il n'y a rien de plus normal et c'est pour cela qu'on l'apprécie également, bien que son univers ne soit pas facile d'accès, si l'on s'en tient déjà au tandem de base, Marisa Peredes et surtout Victoria Abril dont la notoriété explose grâce à ce film, plus encore que ceux de Vicente Aranda. Dans des seconds rôles, on croise aussi les excellents Féodor Atkine et Javier Bardem.

La bande sonore est échue à Ryūichi SAKAMOTO, le prodige nippon qu'on pourrait presque considérer au niveau d'un Ennio MORRICONE japonais, tant il a la capacité de créer dans des formes de musiques différentes de celles pour lesquelles il est connu. Et ce pour quoi il est connu, c'est Talons Aiguilles, aux côtés de nombreux autres efforts similaires (il y en a déjà eu deux pour Bernardo Bertolucci).

C'est pour ce thème principal aux cordes, très "chargé", beau et langoureux, qui souligne bien la complexité des sentiments, avec quelques moments de lumière et d'innocence, lorsque les contrebasses s'éclipsent et que seules les aiguës jouent. Le thème et variation se déroule comme une crème, avec ce qu'il faut de nostalgie et un final moins percutant mais non moins splendide, comme un ressac au goût d'éternité. En trois minutes à peine, SAKAMOTO résume fort bien le film.

Les autres surprises sonores ne sont pas directement de son fait, mis à part une bonne sélection d'idées plus typiquement ibériques/latinas. À commencer par la fameuse et irrésistible salsa "Pecadora", interprétée par LOS HERMANOS ROSARIO, dans la séquence de la prison pour femmes où Victoria Abril est détenue.

Luz CASAL, à la voix chaude et rocailleuse, était mieux connue pour chanter du rock durant les dix-quinze années qui ont précédé, même si les chansons d'amour faisaient elles aussi déjà partie de son univers de prédilection. Il y a d'abord ici la reprise de Nino FERRER, "Un Año de Amor" ("C'est Irréparable"), superbe ballade qui amène une toute autre scène de danse, celle de Miguel Bosé, acteur polyvalent remarquable qui cache bien son jeu, de diverses façons.

CASAL se démarque mieux encore avec une autre reprise, plus importante encore, celle de "Piensa en Mi", empruntée au Mexicain Agustín LARA et écrite en 1937. C'est le tube du film, au moins autant que peut l'être la partition de SAKAMOTO, et son équivalent parfait en chanson. Entre la mélodie, la voix de CASAL et l'intensité globale, au moment voulu par le réalisateur, un tel degré de pathos ne s'adresse sans doute pas à tout le monde. Néanmoins, quand ça marche, c'est gagné, et c'est le genre qu'on n'est pas près d'oublier. Emblématique, à l'image du film.

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