Recherche avancée       Liste groupes



      
SOUL VINTAGE  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


Nicole WILLIS - My Name Is Nicole Willis (2017)
Par LE KINGBEE le 15 Février 2018          Consultée 1981 fois

Si mes comptes sont bons, voici le dixième opus de Nicole WILLIS, grande bourlingueuse devant l’éternel. Si les premiers albums de la new-yorkaise étaient passés quasiment inaperçus, la suite s’annonce bien meilleure : une série d’albums enregistrés avec le groupe finlandais The Soul Investigators. En 2006, la chanteuse frappait un grand coup avec « Keep Reachin’ Up », l’un des meilleurs disques de Soul du nouveau millénaire. Un vrai coup de canon !
Avec un disque d’une telle qualité, tant au niveau de l’orchestration que des arrangements et de la création, il est souvent difficile voire impossible de continuer sur la même lancée. La chanteuse ne démentira pas cet adage et ses albums suivants s’avèreront un ton au-dessous, corrects mais sans plus.

Avec ce nouveau recueil à la pochette soignée, Nicole semble avoir passé un sacré coup de balai devant sa porte et aussi un bon coup de peigne. Après la coupe à la « Mireille Mathieu » (époque « Keep Reachin’ Up’), la tendance cheveux serpillère puis dreadlocks, la chanteuse semble avoir affiné sa coupe, celle-ci se révèle plus courte et frisée et cette constatation n’est pas si anodine qu’on pourrait le croire. A maintenant près de 55 balais, WILLIS arrive à pleine maturité et cette impression se voit non seulement sur son visage mais aussi bien évidemment dans le contenu.
Il semblerait que Madame se soit séparée de son mari, l’excellent Jimi Tenor et on peut supposer que cette séparation a fini par déboucher sur une période de plénitude. Bon, Jimi est toujours présent comme producteur exécutif, au mixage et aux chœurs mais c’est tout. Autre gros changement, exit les Soul Investigators, un superbe groupe finlandais qui accompagnait la dame depuis plus de dix ans mais dont les dernières collaborations tournaient peut-être à la routine. Oui, en l’espace de peu de temps, on peut dire que Nicole a balayé sec devant sa porte.

Cette fois-ci, on retrouve la chanteuse épaulée par l’Umo Jazz Orchestra, un big band imposant qui traîne ses guêtres depuis plus de 40 ans dans le monde entier. Si cet ensemble ne vous dit rien, notons qu’il a collaboré avec diverses pointures : les pianistes Gil Evans et McCoy Tyner, le saxophoniste Dexter Gordon, Dizzy Gillespie ou bien encore John Scofield pour ne citer que les principaux. Rien que du lourd !

Le premier titre, tout simplement appelé « Introducing », débouche sur une atmosphère cuivrée et presque lascive. Le chant de Ian F Svenonius dans un mode spoken song barré et criard fait craindre le pire malgré les applaudissements, mais ce premier lancer est sauvé au bout de trois minute 30 avec l’arrivée au chant de la chanteuse prenant le relai d’un chanteur qui fait plus penser à un chat qu’on étripe qu’à un vocaliste de Soul. Les choses sérieuses commencent avec « Haunted By The Devil », le parfait prototype de Soul Vintage et ouatée porté par une section cuivre impressionnante et une guitare qui se veut aussi sobre qu’aérienne. Le rythme s’accélère avec « (Everybody) Do The Watusi », titre dédié à la danse avec une bonne ligne de basse et des cuivres qui n’arrêtent pas de relancer la machine tout en se tirant la bourre. Petit répit avec « No Child Denied », titre plus orienté vers le Jazz de New York, avec une voix expressive et claire, une contrebasse et des cuivres plus sous-jacents. Les nappages cuivrés relevés par une flûte ambigüe mettent parfaitement en valeur le chant terriblement expressif sur « When We Go Down ». Le genre de titre qui pourrait figurer au générique d’un film de la série James Bond.
L’intro de guitare sur « Togertherness » renvoie à l’univers de Tracy CHAPMAN avant que cuivres et flûte ne viennent déposséder les cordes du premier rôle. Retour de Ian Svenonius au chant sur « Final Cut », titre dans lequel la contrebasse tire les marrons du feu sur ce morceau court (1 minute 40). Le CD s’achève sur l’entêtant « Still Got A Way To Fall », une vraie pépite, dévoilant une atmosphère Vintage avec zestes de Rap où Funk et Groove ne finissent par faire qu’un.

On peut se demander si Nicole WILLIS ne serait pas un brin truqueuse. La chanteuse nous refourgue trois titres figurant sur ses deux albums précédents. « Break Free (Shake A Tailfeather) » se retrouve complètement réarrangé, le genre de titre imparable avec une pléthore de cuivres, un chant dynamique sur un tempo endiablé et festif. Procédé similaire avec « One In A Million », titre figurant sur le disque « Happiness In Every Style » qui ne semblait pas marquant à l’époque. Il suffit parfois de peu de choses, un vocal plus déterminé, une ligne de basse, quelques touches de piano sans oublier l’intro d’orgue apportant une ambiance quasi religieuse qui va monter crescendo. Second titre issu du même album, « Together We Climb », bourré de nuances et de groove, met en valeur la qualité des percussions avec un bon petit passage d’orgue sonnant comme un farfisa.

On n’ira pas jusqu’à dire que ce nouvel opus rejoint « Keep Reachin’ Up », mais on n’en est pas loin. Enregistré au Studio Yle 4 à Helsinki, « My Name Is Nicole Willis » étonne par la qualité de ses arrangements, une orchestration oscillant entre Soul Vintage et Jazz énergique, une production bien léchée, un talent d’écriture et une voix qui mériterait à notre avis d’être plus reconnue. Si Ian Svennonius ne venait pas interférer au chant sur deux titres, ce disque aurait pu atteindre un excellent 4,5. Un disque de Soul à l’ancienne comme on aimerait en écouter plus souvent.

*La version vinyle ne contient pas l’excellent « Still Got A Way To Fall », dernier titre du Cd, probablement pour éviter un problème de compression.

A lire aussi en SOUL par LE KINGBEE :


Bobby BLAND
Two Steps From The Blues (1961)
Un incontournable de la soul early sixties.




Bettye LAVETTE
Blackbirds (2020)
Malgré le titre, un album de bon augure


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- Nicole Willis (chant)
- Pete Tolkkonen (guitare)
- Ilka Mattila (guitare 2-5)
- Vesa Ojaniemi (basse, contrebasse)
- Markus Ketola (batterie)
- Ricardo Padilla (percussions)
- Seppo Kantonen (piano, orgue)
- Jauni Järvelä (saxophone, flûte)
- Mikko Mäkinen (saxophone, flûte)
- Olli Ojajärvi (saxophone, flûte)
- Pepa Päivinen (saxophone,)
- Teemu Salminen (saxophone, flûte)
- Teemu Mattsson (trompette)
- Timo Paasonen (trompette)
- Mikko Pettinen (trompette)
- Tero Saarti (trompette)
- Mikko Haanpää (trombone basse)
- Heikki Tuhkanen (trombone)
- Mikko Mustonen (trombone)
- Mikko Sinivalo (trombone)
- Pekka Laukkanen (trombone)


1. Introducing.
2. Break Free (shake A Tailfearther)
3. Haunted By The Devil.
4. One In A Million.
5. (everybody) Do The Watusi.
6. No Child Denied.
7. Together We Climb.
8. When We Go Down.
9. Togetherness.
10. Final Call.
11. Still Got A Way To Fall.



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod