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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  LIVE

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GOLDMAN JEAN-JACQUES - Un Tour Ensemble (2003)
Par MARCO STIVELL le 10 Mars 2018          Consultée 3651 fois

Le live de 2003 est le plus beau de la carrière de Jean-Jacques GOLDMAN. Pas forcément le meilleur car, contrairement à beaucoup, je n'ai pas connu les années 80. Le plus beau parce que la sélection de chansons a quelque chose de plus précieux que les anciennes, cela se sent avec la maturité musicale obtenue au moment d'En passant. On y sent le soin particulier apporté aux arrangements dû au concept du dernier album en date, Chansons pour les pieds. Et parce que c'est la fin.

On sait la désaffection de nombreux amateurs pour ce dernier, à cause de sa réalisation. Un tour ensemble soulève un autre problème : GOLDMAN ayant mûri est clairement plus 'vigilant'. Son concert est millimétré, jusque dans ses interventions parlées, au mot et à la seconde près, du moins il paraît. C'est ce que tout le monde a retenu, et certains ont pu grincer des dents (Ces phrases-là, je les ai déjà entendues l'autre soir, au même moment, pour ceux qui ont fait plusieurs dates).

Un problème n'arrivant jamais seul, ce nouveau boîtier, ah ! Si peu pratique, pas moyen de le ranger convenablement. En extraire ou remettre les CDs s'apparente à un parcours du combattant. Oui, mais c'est joli, ça ne se pirate pas, c'est comme un coffre au trésor, et Bleu sait qu'il en contient ! Diapositives, musique... À quelques exceptions - judicieuses - près, le dernier album est joué en grande partie, et pour transition directe avec la tournée de 1998, GOLDMAN débute seul avec sa guitare... et le public !

"Je marche (presque) seul" d'abord, en bonne et due forme, suivi de répétitions avec le public, pour le faire participer ensuite aux chansons correspondantes au moment où elles seront jouées. Donner un caractère 'musicien' à des foules de gens extérieures au milieu, dès l'entrée d'un gros concert et de manière formelle, c'est très fort. Le public se doit de figurer dans les crédits, mieux que jamais ! Ensuite, "Nos mains", toujours très beau, permet au groupe d'entrer sur scène, en misant sur l'effet de surprise, là aussi pour le meilleur.

Un groupe, toujours aussi soudé et solide après tant d'années, ça fait plaisir. Lui aussi, il est mieux mis à l'avant sur le plan vocal. Le patron n'hésite pas en effet à faire chanter à Claude Le Péron un bout de "La digue du cul" ; on ne sait pas trop pourquoi ce choix, mais ça fait rire tout le monde alors c'est gagné ! Mis à part Jones donc, par rapport au trio, réuni d'ailleurs le temps d'un morceau, "Juste après", malgré le décès de Carole Fredericks deux ans plus tôt. L'arrivée de sa voix au milieu de la chanson fait naître les larmes. "Qu'est-ce qu'on peut bien faire après ça ?"

Jouer "En passant". Enfin ! et avec un duo des deux guitaristes plus proches que jamais. Et "Je voudrais vous revoir" : "la chanson qui suit est un peu particulière, parce que c'est une chanson qui ne s'adresse pas à tout le monde..." sur fond de synthé, c'est magnifique. C'est ce qui est beau dans ce spectacle, l'ambiance du recueillement, la tristesse et à côté de ça, la fête. La colère aussi, sur l'enchaînement "Petite fille"/"Encore un matin", un des rares moments où Christophe Nègre dégaine le saxophone, loin d'être indispensable sur cette tournée (pour "Envole-moi", je ne m'en suis jamais remis !).

GOLDMAN le présente d'ailleurs à cet instrument unique ; grosse erreur, alors qu'il fait bien plus que ça... C'est vrai qu'il y a "Veiller tard", pur moment de grâce (une version 'expérimentale', la meilleure de cette chanson), mais lui faire jouer de la bombarde (le hautbois breton) de façon rudimentaire, suffisante sur "Je voudrais vous revoir" avant que le pipe-band ne rentre, tandis que Jean-Jacques l'accompagne au tin whistle, ça c'est fort ! Contraindre Le Péron à se mettre à la vielle à roue le temps d'un morceau (l'intro de "Tournent les violons"), Jones au bouzouki ou lui-même au oud pour une version passionnante de "Une poussière", clairement plus chaleureuse, ça fait partie des nombreuses attractions de ce live.

Et ce n'est pas fini : le pipe-band, la troupe folklorique de Lublin (ville d'origine des parents de GOLDMAN en Pologne) sur "Et l'on n'y peut rien", les valseurs sur le final magistral de "Tournent les violons", débarrassé du caractère froid et mécanique de la version studio ! Les barricades du merveilleux "Né en 17 Leidenstadt" qui s'ouvrent lorsque entre le piano ; le whistle de Christophe Nègre sur "Les choses" (transcendé !) et l'intro de "Ensemble", belle à pleurer... Sur cette même chanson, le groupe fait monter la sauce tout en assurant le canon. Un peu plus de relâchement dans les accordages de violon et de tin whistle en prélude à "Et l'on n'y peut rien" ou la techno-rock de "C'est pas vrai", ça fait du bien aussi.

Et puis il y a la partie "Nuit" / "Envole-moi", tellement, tellement... Entre les faisceaux de l'une et la scène qui se soulève à 45 degrés sur la seconde, musicalement des sommets pour l'un et l'autre toujours, on se dit que GOLDMAN nous a franchement gâtés. C'est en ça que le Beau règne, entre de meilleurs arrangements pour les chansons les plus récentes, une chaleur et une profusion d'instruments et d'intervenants divers, même si le groupe reste presque totalement maître du spectre sonore. Il y a peu de choix à déplorer ("Encore un matin"), l'ensemble vient de chez l'orfèvre.

Tout cela pour finir avec la plus belle version (complète) de "Puisque tu pars", avec un début de GOLDMAN seul à la guitare électrique. Enfin, presque seul... Le public, vaste section de choristes de dernière minute, est à la hauteur du spectacle. Et ça s'achève avec des cornemuses (programmées), comme toute grande chose en ce monde. Cette couleur celtique, Jean-Jacques s'y est mis tard, grâce au premier film Astérix, mais heureusement, pour mon plus grand bonheur, il y est arrivé, avant de disparaître quasi-complètement (hors les Enfoirés). On n'épiloguera pas sur ce sujet, mais "puisque tu pars", "cher ami", laisse-nous te dire merci, pour tout et pour avoir terminé ainsi.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jean-jacques Goldman (chant, guitares, violon, oud, flûte)
- Michael Jones (guitares, bouzouki, chant)
- Claude Le Péron (basse, choeurs, vielle à roue)
- Christophe Deschamps (batterie, percussions, choeurs)
- Jacky Mascarel (claviers, percussions, choeurs)
- Christophe Nègre (sax, flûtes, clavier, bombarde, choeurs)
- La Troupe Folklorique De Lublin (danses, claquettes)
- Le Public Du Zénith De Lille (choeurs)


1. Je Marche Seul
2. Répétitions
3. Nos Mains
4. Petite Fille
5. Encore Un Matin
6. Poussière
7. Je Voudrais Vous Revoir
8. Juste Après
9. En Passant
10. Veiller Tard

1. Flûtiau Et Violon Approximatifs
2. Et L’on N'y Peut Rien
3. Tournent Les Violons
4. Ensemble
5. On Ira
6. Les Choses
7. Né En 17 à Leidenstadt
8. C'est Pas Vrai
9. Présentation Des Musiciens
10. Nuit
11. Envole-moi
12. Puisque Tu Pars



             



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