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- Membre : Bruce Springsteen

Clarence CLEMONS - Live In Asbury Park (2002)
Par MARCO STIVELL le 20 Août 2024          Consultée 372 fois

Au même titre que les autres musiciens du E STREET BAND, Clarence Clemons a retrouvé un beau confort doublé de notoriété mondiale revitalisée grâce à la reformation du groupe par Bruce 'The Boss' SPRINGSTEEN et la tournée de un an, entre mi-1999 et mi-2000. Ensuite, tout redevient incertain, même si après coup on peut dire que ce n'était pas juste un flash, trop de promesses ont été émises durant cette tournée et se sont révélées tenues. C'est surtout qu'il n'y a pas encore de nouvel album, là où Bruce et le Band sont le plus attendus en termes de nouveauté.

Entretemps, notre Big Man, bras droit du Boss, n'est pas en manque d'expérience puisqu'il crée un groupe à lui, le TEMPLE OF SOUL, avec lequel il amorce un début de carrière par une petite série de concerts dans le New Jersey, à Asbury Park là où tout a vraiment commencé, voilà une trentaine d'années. Et mieux encore, au bar-restaurant de front de mer/océan nommé le Stone Pony, où SPRINGSTEEN a été invité principal pour des concerts pendant un bon paquet d'années, de même que SOUTHSIDE JOHNNY avec ses ASBURY JUKES, Joe GRUSHECKY avec ses HOUSEROCKERS, les COUNTING CROWS et même un certain BON JOVI. Le lieu a dû être fermé plusieurs fois également (notamment suite à de nombreux accidents de voiture en état d'ébriété), mais Christine Todd Whitman, la gouverneure du New Jersey en 2000, fait en sorte de rouvrir pour que cela tienne bon.

Avant un nouveau coup d'éclat springsteenien (The Rising à l'été 2002), le Big Man offre non pas un mais deux disques live avec son TEMPLE OF SOUL, et de façon d'autant plus marquante qu'en ces 2 et 3 septembre 2001, dates d'enregistrement, on est vraiment dans les derniers jours qui précèdent un grand bouleversement dans l'histoire des U.S.A. Outre CLEMONS lui-même au saxophone et chant, il y a Billy Lifesay, guitariste et chanteur également, Keith Cronin à la batterie, le percussionniste cubain Tomas Diaz, Stephen 'Steve' Argy à la basse (anciennement chez George McCRAE), l'organiste Paul Pettitt qui a travaillé un moment pour le rockeur newyorkais DION, ainsi que le pianiste/claviériste John Colby (connu pour des BO's et aussi son travail avec la NFL, ligue de football américain), qui dirige le groupe et produit les albums. Une seule femme au milieu de tous ces gars : la violoniste Randi Fishenfeld, plutôt aux accointances jazz même si elle aussi vient de côtoyer DION sur son dernier album en 2024 ! Et une section des quatre cuivres pour finir.

Groupe généreux en constitution, pour une musique préférant l'originalité avec des compositions personnelles de CLEMONS d'abord, souvent présentes sur ses albums solo, ou bien créés pour l'occasion (Colby l'aide entre autres pour "Sax in the City" au jeu de mots savoureux et un tantinet 'obligatoire' à l'époque vu le succès à chaud de la série TV qui l'a inspiré). Billy Livesay apporte sa modeste contribution à "Heat of a Full Moon" qu'il chante lui-même. Le reste met Bruce SPRINGSTEEN à l'honneur pour des chansons restées inédites ("From Small Things (Big Things One Day Come)", face B de The River, 1980, refilée à Dave EDMUNDS et "Paradise by the C" que l'on peut entendre sur le big live 1975-85) ou écrites pour CLEMONS comme "Savin' Up", sur l'album Rescue avec les RED BANK ROCKERS (1983).

Ce concentré de bonne énergie oscille entre soul, rhythm'n'blues et rock, sans trop de surprises plutôt que de soul seule comme le suggère le nom, mais pour un groupe fraîchement monté, quelle maîtrise ! "Washington Bond", instrumental, permet aux musiciens de se déployer sur un thème au parfum latin, cuivres à l'appui, orgue ronronnant, guitare wha-wha et un sax qui domine bien sûr, couplé avec le violon de la petite madame Randi sur le pont plus 'sentimental'. Les mêmes éléments se retrouvent peu ou prou sur "Sax in the City", avec davantage d'éléments country dans le rythme et un piano seul au départ. Puis, en matière d'instrumental, le bien connu "Paradise by the C" vient nous secouer comme ce fut le cas par le passé, avec son shuffle roulant et le Big Man au propos toujours aussi aiguisé.

Les dialogues ne se font pas qu'entre instruments, et CLEMONS le chanteur est bien décidé à se montrer tout aussi franc envers son public, bien aidé par les choeurs de tout le groupe. Pour bons témoins : "Small Things" avec son rock'n'roll sous-jacent derrière les congas de Diaz, "One Step, Two Steps" à l'efficacité urbaine (voix du Big Man rocailleuse et solo de Randi sur une autre harmonie, proprement excellent), ou encore "Jump Start My Heart", rhythm'n'blues où CLEMONS, un semblant de jeunesse retrouvée en prime, se réapproprie complètement ce qui, en 1983 sur Rescue, sonnait très proche de Tina & Ike TURNER. Pareil pour "Savin' Up", du même album, à laquelle il donne ici un ton plus lent et gospel. Cela chante fort ici, tout autant que ça joue !

Le plaisir d'écoute est renforcé encore par "Heat of a Full Moon", blues sensuel du guitariste-chanteur Billy Livesay, avec tapis de cuivres, belle passion dans le sax comme la voix, le violon et aussi la six-cordes, avec un petit air de générique James Bond. Puis CLEMONS lui-même vient tirer dans les notes graves au chant ("Livin Without You"), dans des arrangements plus félins ("CC Angel"), pour un ensemble de ballades réussies. Parmi les autres morceaux 'nouveaux' et demeurés inédits par la suite, "Fatha John" balance un rock vibrant jusque dans la basse maîtresse de Arby, tandis que "Road to Paradise", ultra-springsteenien dans ses senteurs Jersey/folk-country conjugue les effets cristallins du piano, de l'orgue, de la guitare avec chorus, et, couplé ou non au saxophone, du violon surtout.

En plus de constater sur ce titre un développement magistral mélodique qui emprunte quelque peu au final lumineux d'un certain et mythique "Thunder Road" (Born to Run, 1975), on se demande vraiment si la présence de Randi au sein du TEMPLE OF SOUL n'a pas influencé par la suite notre bon Boss. Après tout, il finira par intégrer une violoniste talentueuse à plein temps dans le E STREET BAND (Soozie Tyrell, principalement choriste occasionnelle par le passé, jusqu'en 2002-2003 où la donne change). Quoiqu'il en soit, il n'est pas incongru de parler de lui autant quand on sait que cette session live Asbury Park du Big Man avec son groupe à lui connaîtra une suite et qui le concerne mieux encore. Une suite digne pour une parenthèse royale, ce premier concert solide étant à savourer d'un bout à l'autre, chaudement recommandé !

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   MARCO STIVELL

 
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- Clarence Clemons (saxophone, chant, percussions)
- Keith Cronin (batterie)
- Billy Livesay (guitares, chant, choeurs)
- Steve Argy (basse, choeurs)
- John Colby (piano, synthétiseurs, choeurs)
- Paul Pettitt (orgue, synthétiseurs, choeurs)
- Tomas Diaz (percussions, choeurs)
- Randi Fishenfeld (violon, choeurs)


1. Washington Bond
2. Small Things
3. Cc Angel
4. Sax In The City
5. Heat Of A Full Moon
6. One Step, Two Steps
7. Jump Start At My Heart
8. Livin Without You
9. Fatha John
10. Don't Walk Away
11. Paradise By The C
12. Road To Paradise
13. Savin' Up



             



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