Suite au succès fort mérité de son premier album Normal, GUIZMO sort très peu de temps après son second projet nommé La Banquise. A savoir, à ce moment de sa carrière, le rappeur a annoncé qu’il sortirait un album tous les six mois. Bien entendu ce pari osé ne tiendra pas très longtemps, mais on ne peut que féliciter cette prouesse de créativité dont il a fait preuve pendant deux années.
La Banquise est un album un peu spécial pour moi, car c’est celui où j’ai trouvé mes morceaux préférés de GUIZMO, mais c’est aussi celui où j’ai trouvé ses plus mauvaises productions.

L’album s’introduit sur un « Besoin d’exister » qui possède une instrumentale old-school qui nous rappelle vaguement les vieilles productions américaines qui étaient tendances il y a vingt années. GUIZMO parle de lui, de son vécu – comme presque à chaque fois dans ses textes – avec une voix posée et nonchalante qui ne lui ressemble guère. Tendance qui s’inverse directement sur « C’est pas la même », second morceau du projet qui nous emmène sur un rap très énergique avec en arrière-plan la mélodie de « Through The Fire And the Flames » du groupe de metal DRAGONFORCE. Encore plus osé, le rappeur pousse sa voix sur « J’aime la nuit » dans lequel il sample « Thriller » de Michael JACKSON.
On apprécie « Guizmax », morceau incisif sans refrain. Egalement l’excellent « T’es juste ma pote », titre dédié aux femmes, plein de légèreté dans la mélodie, un peu moins dans les paroles. « Des Millions de rêves » sera à écouter pour son instrumentale aux aspects souls, très sympathique. GUIZMO invite le rappeur Sétois DEMI PORTION sur « La raclée », morceau dans lequel il parle de son altercation avec NEKFEU, ancien collègue avec qui il formait le groupe L’ENTOURAGE.

Quelques morceaux de cet album sont pour le moins anecdotiques et, même de nombreuses années plus tard et après moultes tentatives d’écoutes supplémentaires, je n’arrive toujours pas à les apprécier. Parmi eux, « Banlieue Dégueulasse », probablement en réponse à la concurrence LA FOUINE et son label Banlieue Sale. Figure aussi « Maman STP », titre osé car à mille lieues des habitudes de production de GUIZMO. « One By One » est lui aussi un morceau assez inhabituel qui n’a pas réussi à me convaincre.

Cet album est un coffre doré dans lequel on a le droit à deux des titres qui m’ont le plus ému chez notre rappeur parisien. Le premier est « J’attends », où notre artiste pose sa voix sur la mélodie du petit animé japonais pas très connu qu’est Naruto. Ceci donne un morceau qui a une tendance mélancolique, avec des paroles très sombres dont GUIZMO a le secret. Un réel coup de cœur, qui donne une si belle fin à ce projet en demi-teinte. Mais que serait la fin de cet album sans « Ma haine est viscérale », qui boucle parfaitement le tout. Une instrumentale aux sonorités qui nous rappellent les films de la mafia des années 70, encore une fois une haine prédominante dans les paroles et l’interprétation de notre rappeur. On ressent toujours un maximum de sincérité dans les textes du rappeur.

En conclusion, La Banquise est un album à écouter pour quelques morceaux qui sont imparables dans la discographie du rappeur. Je ne saurais que vous conseiller de vous pencher vers les deux dernières productions de l’album, et, si elles arrivent à vous convaincre, de mettre votre nez dans le reste du projet.