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POP/R\'N\'B/RAGGA  |  STUDIO

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2006 Alright, Still
2009 It's Not Me, It's You
2014 Sheezus
2018 No Shame

Lily ALLEN - No Shame (2018)
Par MARCO STIVELL le 7 Septembre 2018          Consultée 1021 fois

Du rap. Lily ALLEN nous revient donc quatre ans après son effort Sheezus, à l'issue de ce qui représente pour elle une période bien difficile. Du rap. Elle a rompu avec Sam Cooper, divorcé même, et non seulement ça ne s'est pas fait sans mal, mais la dame de 33 ans s'est retrouvée dans le piège de la drogue et en a abusé. Du rap. Elle dit avoir voulu faire de ce nouvel album une sorte de thérapie, le quotidien nourrissant l'inspiration et cette dernière devant ensuite chasser les problèmes. Du rap. Nous qui espérions un retour à une pop de qualité, avouons-le tout de suite, on reste sur notre faim, et la première chose que l'on se dit à l'écoute primaire de l'album, c'est que vraiment, vraiment, il y en a marre ! Du rap.

No Shame n'est ni plus ni moins que la continuité de son prédécesseur, le décevant Sheezus (2014), avec des thèmes moins bling-bling, mais une musique qui l'est toujours autant, elle. Du rap. Car la jolie maman a voulu se donner une image qui est encore moins la sienne que d'ordinaire : vous la reconnaîtriez sur la pochette, vous ? Du rap. L'écoute de l'album est éprouvante, car à force de tourner dans sa déprime et se cacher derrière cette image, Lily ALLEN, à travers No Shame, génère une quantité phénoménale de monotonie, de regrets aussi. Du rap. Et par-dessus le marché, elle s'entoure de voix ragga, hip-hop ; elle fait appel à Mark Ronson qui ne donne presque pas l'impression d'apporter réellement quelque chose à l'ensemble. De l'Auto-Tune.

L'une des seules chansons qui s'écarte du reste et qu'on peut qualifier de fort belle, c'est "Family Man", auquel Ronson participe. On sait combien miss ALLEN est fragilisée par sa mésentente avec son ancien mari, et cela s'est élargi au reste de son entourage, ses amis, son enfant surtout. Du coup, elle propose une petite douceur en piano-voix, un arrangement slow avec cordes bien plus adaptées à sa douleur et sa maturité que beaucoup d'autres idées proposées. Du rap. Il y en a une deuxième, de perle, "Apples" jouée sobrement avec une guitare. Une dernière s'appelle "Three", en piano-voix aussi, très sensuelle et belle avec un arrangement qui grandit. Tout ça, c'est beau, ce n'est pas du plastique. Du Melodyne.

Ailleurs, ce n'est pas que les chansons sont foncièrement mauvaises, en réalité, elles ne le sont pas du tout. C'est juste cet emballage qui les mutile, qui les étouffe. Du rap. Est-ce de sa propre décision, ou celle de ses producteurs ? En se remettant à ce qui marche aujourd'hui, Lily ALLEN flingue totalement l'esprit d'originalité qui était le sien à une époque où elle employait d'autres choses qui marchaient alors, et auxquelles elle apportait un grain de folie. Le début de "Come on Then" donne le ton : une boîte à rythmes "vapeur" rapide, des nappes atmosphériques mais avec une froideur mêlée de fadeur. Du rap. Et encore, ça pourrait être considéré comme sympa si ce n'était pas bourré de Melodyne ou d'Auto-Tune.

Lily ALLEN s'y est mise pleinement, elle dont on apprécie tant la voix de petite fille anglaise malicieuse, le timbre clair qui s'envole dans les aiguës lorsqu'elle chante et qui marque par sa douceur. Oh, on l'entend ici, bien sûr, mais cette voix se perd dans un océan de "je ne suis pas bien et ce que je fais n'est pas bien". Du rap. Cette purée se trouve décuplée ensuite avec l'intervention de Giggs sur "Trigger Bang", en contrepoint du chant d'ALLEN pour le refrain, sans artifice, bien ficelé, et plus tard celle de Meridian Dan pour "Higher". Du rap. Ah, j'oubliais Lady Chann qui vient donner un ton ragga incongru à "Waste". Cette dernière, jusque là, avait au moins la bonne idée de se rapprocher de l'ambiance d'Alright, Still (2006) par son caractère enfantin.

Un peu de pop-zouk par çi, beaucoup même, sur "Your Choice" qui se défend dans le fond, et sur "What You Waiting For?" au refrain mignon chanté par Lily ALLEN qui tranche avec ce qui ne va pas. Du rap. Melodyne vient gâcher "Everything to Feel Something" et le jazzy "My One", tandis que "Cake" possède un refrain par trop répétitif. Du rap. Bref, autant s'arrêter là et, malgré l'affection qu'on a pour l'artiste, ne plus y revenir. En espérant la retrouver un jour, même dans un style différent de ce qu'elle faisait avant, puisque visiblement l'intimité piano-voix feutré lui convient fort bien. En attendant, difficile de s'échapper, on a ce qu'on mérite. Du rap.

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   MARCO STIVELL

 
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- Lily Allen (chant)
- Mark Ronson (guitare)
- Seb Chew, Show N Prove (programmations)
- Benjamin Fryars-garrett (programmations, piano, choeurs)
- Cass Lowe (piano, orgue, synthétiseurs, batterie, prog)
- Dre Skull, P2j (programmations)
- Alastair O'donnell, Sam Duckworth (guitare)
- Max Taylor (basse)
- Sean Lennon (orchestration)
- Josefina Vergara, Gerado Hillera (cordes)
- Steve Richards, Mario Deleon (cordes)
- Suzie Katayama, Joel Pargman (cordes)
- Sarah Perkins, Andrew Duckles (cordes)
- Charlie Bisharat, Thomas Lea, Michele Ri (cordes)


1. Come On Then
2. Trigger Bang
3. What You Waiting For?
4. Your Choice
5. Lost My Mind
6. Higher
7. Family Man
8. Apples
9. Three
10. Everything To Feel Something
11. Waste' (featuring Lady Chann)
12. My One
13. Pushing Up Daisies
14. Cake



             



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