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2012 Extra-Lucide
2014 Transe-Lucide
2018 Disizilla

DISIZ - Disizilla (2018)
Par GLADIUS le 25 Octobre 2018          Consultée 955 fois

L'industrie musicale est un monde semé d’embûches et difficile à parcourir en tant qu'artiste, d'où le fait que très peu d'entre eux suivent une carrière sur le long terme. Ce n'est pas le cas de DISIZ. Le rappeur amiénois nous lâche en 2018 sa 12ème production, preuve d'une constance remarquable. Constance dans son travail mais pas dans les idées, qui évoluent au fil des années en partant d'un rap très underground classique pour se rapprocher d'instrumentations étoffées blindées de synthétiseurs et divers effets. L'évolution de son premier album Le poisson rouge à Disizilla est probante, et nous prouve toute l'ouverture d'esprit d'un rappeur qui ne compte pas s'arrêter là.

Le voilà donc de retour, un an après le solide album Pacifique, cette fois ci il a décidé de fusionner avec Godzilla en nommant son projet Disizilla. Le rappeur explique que cette contraction vient d'une rage qu'il avait envie d'exprimer, mais aussi d'une spontanéité qui l'a poussé à écrire cet album en très peu de temps, sans aucune construction. Il nous le prouve directement avec son titre "Kaïju", terme japonais signifiant créature étrange, dans lequel il n'hésite pas à expérimenter une voix trafiquée pleine de rage. DISIZ avoue : "pourquoi tu m'aimes tant, j'm'aime pas moi". Cette phrase ponctue ce premier morceau qui nous montre l'état d'esprit d'un rappeur qui est entre deux mondes. Entre la joie qu'il va savoir faire ressentir sur certains morceaux du projet et la laideur du monde qu'il s'attache à décrire et à crier. Sur "Disizilla", morceau éponyme, le rappeur donne à l'album sa dose de testostérone sur une instrumentation couverte d'un synthétiseur aux notes positives et aux basses prédominantes.

Il nous l'a dit, et nous n'avons pas traîné à le comprendre de nous-même, cet album n'a pas de construction, les morceaux s’enchaînent sans logique aucune. Inutile de dire que c'est le gros point faible de Disizilla, mais DISIZ a déjà à plusieurs reprises fait des albums concepts (rappelons nous des audacieux projets Transe-Lucide et Extra-Lucide). Ceci étant, le changement c'est maintenant, et notre rappeur ne va pas faire mentir cette phrase devenue célèbre. L'aspect non-travaillé de l'album lui donne une spontanéité qui permet de créer des morceaux loufoques comme "Hendek" totalement inattendus, ou encore "Monstrueuse" et ses paroles pour le moins inhabituelles chez DISIZ. Étonnant aussi, "N*Q**R la fac" fait parti des bonnes surprises de l'album, tout comme un "Fuck l'époque" très rock'n'roll.

Même s'il se plait à dire qu'il n'y a aucune réflexion dans l'écriture de l'album, "Hiroshima" peut nous faire penser le contraire. Au-delà d'un morceau franchement abouti et révélateur du talent de l'artiste, il est un clin d'œil au film Godzilla et à la bête qui se réveille après des essais nucléaires. Sa collaboration avec SOFIANE sur "Enfant des rues" présente de bonnes idées mais ne choque pas spécialement à la première écoute, tandis que celle avec NISKA sur "Cercle rouge" représente le pétage de cable made in DISIZ, plutôt bien travaillé.

DISIZ éprouve une certaine facilité dans sa création musicale et cela se ressent. Prenez un morceau comme "Terre Promise", probablement la perle rare de cet album, qui décrit avec justesse sa relation avec sa mère et son ressenti. Nul doute que l'impact de ce morceau sur ses auditeurs sera aussi immédiat que le processus de création qui caractérise cet album. Pour ce qui est des autres pépites de l'album, on reconnaîtra la force de "Dialogue de monstres" avec sa mélodie qui rappelle vaguement le style de STROMAE. Mais ce qui touche surtout, ce sont les deux derniers morceaux de l'album, "Tout partira" et "Ulysse", qui sont deux discours d'un DISIZ qui ouvre son cœur et sa franchise atteint son paroxysme. Le rappeur maîtrise parfaitement son sujet et choisi les bons mots pour décrire ses relations avec ses parents, puis avec le dernier morceau celle avec ses enfants.

Le bilan de Disizilla est positif, sans nul doute. L'artiste se plait à être un ovni dans le monde du rap, et il en joue avec une cohérence admirable. Certains y verront un aspect novateur, d'autres trouveront simplement des essais douteux, quoiqu'il en soit le rappeur tente des choses et c'est plus que louable. Ceci déjoue totalement la point négatif qui est principalement lié au manque total de construction dans cet album. Il attise la sympathique par sa franchise et son naturel.

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1. Kaïju
2. Disizilla
3. Mastodonte
4. Hendek
5. Mahboul
6. Terre Promise
7. Hiroshima
8. Enfant Des Rues (feat Sofiane)
9. N*q**r La Fac
10. F**k L'époque
11. Dialogue Entre Monstres
12. Monstrueuse
13. Owi
14. Cercle Rouge (feat Niska)
15. Tout Partira
16. Ulysse (feat Eari)



             



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