Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCKGRASS BLUEGRASS  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


HAYSEED DIXIE - Let There Be Rockgrass (2004)
Par LE KINGBEE le 2 Décembre 2018          Consultée 1145 fois

Originaire du Tennessee, HAYSEED DIXIE enregistre son premier disque en 2001, « A Hillbilly Tribute to AC/DC ». Un disque au titre clairement explicite.
Il faut attendre trois ans pour que le groupe parvienne enfin à obtenir quelques lignes sur divers sites européens par le biais de leur 4ème galette, « Let There Be Rockgrass », auréolée par une vidéo hallucinante « Walk This Way », tube interplanétaire d’AEROSMITH repris au milieu des eighties par les rappeurs de RUN- D.M.C. Le titre donne lieu à une vidéo qui passe en boucle sur M.T.V, un clip dans lequel on cherchait à confronter Steve Tyler et Joe Perry (les autres membres d’AEROSMITH non présents ce jour sont remplacés par trois musiciens des Smashed Gladys) à Run et Jam Master Jay à travers une scène groupant deux studios voisins. Un clip qui relance la carrière en déclin de la bande à Tyler, un comble !
En 2004, c’est donc grâce à une vidéo de « Walk This Way » qu’Hayseed Dixie se fait remarquer : intro à la guimbarde, guitare acoustique, banjo, mandoline, fiddle et surtout une dégaine de péquenauds qui fait presque penser à une parodie. Mais si le second degré est bien sûr de mise et si on rigole bien en regardant cette bande de ploucs à moitié dégénérés, on se rend vite compte qu’on a affaire à de sacrés virtuoses doublés de bons arrangeurs.

Suite à la sortie de « Let There Be Rockgrass », certains festivaliers européens ont la riche idée de programmer cette troupe enthousiaste qui, fidèle à son habitude, met le feu aux planches à Glastonbury et bien d’autres scènes (Ecosse, Angleterre, Espagne). Durant les deux années suivantes, on les voit un peu partout sauf chez nous comme de bien entendu.

Mené par John Wheeler, un leader charismatique, le groupe comprend ici les deux frères Reno (Dale et Don Wayne), rejetons de Don Reno, et Barley Scotch un redoutable contrebassiste, fiddler, guitariste. Le disque propose onze titres enregistrés au Renaissance Recording de Nashville, le propre studio de John Wheeler, et quatre titres Live captés en mars 2004 à Johnson City. Si leur premier disque était un Tribute à AC/DC, le répertoire des frères Young est toujours bien présent ici avec pas moins de cinq reprises. Parmi ces cinq clins d’œil, « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » en ouverture et en Live lance le disque sur de bons rails. Même impression avec « You Shook Me All Night Long » (toujours en Live) avec une guitare acoustique qui se veut autant bluesy qu’appalachienne et un public en ébullition. L’assemblage mandoline, banjo, guitare et fiddle sur « Whole Lotta Rosie » paraît de prime abord moins loufoque, mais la cohésion et la qualité des arrangements entre les différents instruments risquent d’en surprendre plus d’un. Le groupe reprend deux titres issus de « Highway to Hell » et notre préférence se portera sur la version Live du titre d’album précité.

En dehors d’AC/DC, la formation s’attaque à QUEEN avec « Fat Bottom Girls », issu de leur album « Jazz ». Si le répertoire de Freddie Mercury et Brian May ne vous touche pas, c’est mon cas, vous apprécierez certainement ce Glam Rock transformé en quadrille pour péquenauds. Wheeler et ses partenaires n’ont peur de rien et délivrent une foudroyante version de « Ace of Spades » de MOTORHEAD. Hit stoner par excellence, le titre connaît une version R&B via Eli « Paperboy » Reed, mais Hayseed Dixie nous en assène une version complètement barrée sous un nappage de banjo et d’un violon ambigu qui finit par vous prendre la tête.
Il ne faut que dix secondes pour reconnaître le « Detroit Rock City » de KISS, interprété ici avec panache et subtilité. L’assemblage des différents instruments, une orchestration orientée sur les Appalaches, alors que le violon accentue une coloration tex-mex, surprennent encore. Le groupe transforme « Feel Like Making Love », une modeste ballade de BAD CO, en bluegrass qui pourrait figurer dans le film « O’Brother » des frères Coen. Encore une bonne trouvaille ! Pour compléter cet enchevêtrement de standards, la formation décidément peu craintive reprend avec enthousiasme le « Centerfold » de J. Geils BAND. Seuls les culs-de-jatte et les sourds ne lèveront pas la jambe ou ne claqueront pas des mains à cette piste festive.
John Wheeler nous glisse deux compositions : « Corn Liquor » qui ferait pâlir de jalousie Del McCoury ou Bela Fleck virtuoses du banjo, et « I’m Keeping Your Poop » qui marque une petite rupture en s’inscrivant dans une orientation de Newgrass mélancolique. Mais, comme tout bon cowboy le sait, il faut bien faire souffler les chevaux. Cette profusion sonore se termine en Live et en apothéose avec « Will the Circle be Unbroken », un vieux Country Gospel d’Ada Habershon et Charles Gabriel popularisé par la Carter Family. On ne compte plus les artistes s’étant attaqués au morceau (des Staple Singers à Ruth Brown en passant par Joan BAEZ, Roy Acuff ou la bande son du film « Alabama Monroe »).

La publication de cet album va aboutir à une nouvelle appellation, le Rockgrass, une nouvelle branche du Bluegrass. Pour schématiser, le Rockgrass reprend en version Bluegrass certains gros standards du Rock 70 ou 80. Avec ses allures de redneck aussi farfelus que déjantés, la petite bande de John Wheeler est constituée de virtuoses. Le groupe est sans cesse sur les routes, se produisant abondamment en terres britannique, scandinave, italienne ou espagnole. Au fil des années, la formation s’est produite plusieurs fois dans l’Hexagone. Les chanceux se souviennent de leur prestation à la Maroquinerie (Paris). En février 2015, le groupe a enthousiasmé les publics de Vannes, Clermont Ferrand, Paris, Rouen et Macon. Un groupe chez lequel l’humour s’allie à la virtuosité dans une veine parfois caustique. Un vrai bain de jouvence alors que la Country devient de plus en plus insipide.

A lire aussi en COUNTRY par LE KINGBEE :


Emmylou HARRIS
Elite Hotel (1975)
Elle a des bottes qui me bottent




BUFFALO SPRINGFIELD
Buffalo Springfield (1966)
Précurseur du folk country rock


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- John Wheeler (chant, guitare, guimbarde)
- Don Wayne Reno (banjo, chœurs)
- Dale Reno (mandoline, chœurs)
- Barley Scotch (chant, guitare, contrebasse, fiddle)


1. Dirty Deeds Done Dirt Cheap
2. Fat Bottom Girls
3. Whole Lotta Rosie
4. You Shook Me All Night Long.
5. I Believe In A Thing Called Love
6. Ace Of Spades
7. Detrit Rock City
8. Corn Liquor
9. Feel Like Making Love
10. Walk This Way
11. Touch Too Much
12. Centerfold
13. I'm Keeping Your Poop
14. Highway To Hell
15. Will The Circles



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod