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HAYSEED DIXIE - Free Your Mind ...and Your Grass Will Follow (2017)
Par LE KINGBEE le 3 Janvier 2019          Consultée 953 fois

HAYSEED DIXIE nous délivre là son treizième disque, le troisième sous sa propre marque crée en 2012. John Wheeler en dehors d’un indéniable don pour la guitare et le violon, sait également compter les billets, et ce quelque soit leurs couleurs. Alors pour avoir vu cette bande de joyeux drilles à plusieurs reprises (en 2005 chez Mickey, en 2009 à Barcelone, en 2015 à Paris et enfin en 2018 en Belgique) je dois convenir que sur scène ces péquenauds me font toujours bien marrer. J’ai eu la chance de les voir dans de bonnes dispositions avec des publics différents mais souvent festifs (sauf chez Mickey) mais ce qui vaut pour la scène ne vaut pas nécessairement pour un disque.

En fait le problème de HAYSEED DIXIE est que le groupe ne se renouvelle pas ou trop peu. Alors en concert, ce manque d’innovation ne se remarque pas, les gars arrivent facilement à se mettre une salle complète dans la poche via un répertoire piochant un peu dans le tout venant permettant ainsi de faire le bonheur des amateurs de Bluegrass, de Hard Rock pour ce qui a donné le Rock Grass. Sur disque c’est autre chose et la méthode commence à lasser. Les surprises se font attendre et finissent même pas tomber dans le domaine du banal. Peut-être suis-je trop exigeant mais ce nouvel opus ne surprend plus. Alors, les frères Reno ont quitté le navire afin de monter un groupe de Bluegrass traditionnel et pour tout dire plus sérieux (Reno & Harrell ; soit les fils de Don Reno d’un coté et Mitch le rejeton de Bill Harrell de l’autre) et ont été remplacés par le banjoïste Tim Carter (ex Carter Brothers) et le mandoliniste « Hippy » Joe Hymas, un hurluberlu barbu et aux salopettes customisées.

Le disque débute par une curiosité avec le « Buffalo Soldier » de Bob MARLEY. Oui vous avez bien lu, nos « bouseux » reprennent un standard rasta avec pleins de bruitages clins d’œil (cloche d’église, porte qui claquent, coups de feu), le père Bob doit se retourner dans sa tombe et rigoler aux éclats. Second coup de semonce avec « What’s Going On », le standard de Marvin GAYE, le banjo, la guitare acoustique et la mandoline remplacent la fournée de cuivres arrangée par David Van De Pitte et l’orchestration des Funk Brothers. Surprenant même si les puristes de Soul risquent de zapper cela vaut bien les pales copies de Joe COCKER ou SEAL.

Second emprunt à la Soul avec « Ball Of Confusion », hit des Temptations, avec une guitare lorgnant brièvement sur la case flamenco et si le titre marque moins il vaut largement la reprise de DURAN DURAN qui ôta toute son essence à ce gros titre de Soul Psyché. Le groupe ne manque pas d’humour et on peut se demander si la reprise de « Black Or White » de Michael JACKSON n’est pas présent juste pour la « déconnade ». Le quatuor ne s’éternise pas mais si le titre doit valoir son pesant de cacahuètes sur scène la version studio nous laisse sur notre faim. La version de De Palmas nous semblait plus captivante et originale.

Chef d’œuvre absolu de Sam COOKE, « A Change Is Gonna Come » fait toujours figure de titre emblématique, relayé lors du Mouvement des Droits Civiques, repris lors de certains discours de Martin Luther King et par le Président Obama en novembre 2008, cette chanson pleine d’espoir donne la chair de poule « I was born by the river in a little tent … It’s been a long time, a long time coming- but I know a change gonna come, oh yes i twill … » Certains chanteurs en délivrèrent de fantastiques interprétations: Otis REDDING, Aretha FRANKLIN, Arthur CONLEY, Baby Huey & The Baby Sitters, The BAND, Leela James ou Bettye LAVETTE. Malheureusement si le choix d’une telle reprise pouvait s’avérer intéressant, le rythme trop rapide imprimé par les trois instruments à corde fait perdre toute sa signification au morceau, on se demande même si Wheeler n’est pas un brin moqueur. Dans le doute, abstiens-toi ! Cinquième pioche dans la musique noire avec « Love Train », hit des O’JAYS, joué encore une fois sur un tempo soutenu mais qui passe relativement bien.

En dehors de cette escapade dans la Soul, HAYSEED DIXIE reprend en allemand « Von Selben Stern » du duo Ich + Ich qui sonne un peu hors contexte. « The Ballad Of Curtis Loew » de LYNYRD SKYNYRD pourrait presque s’inscrire dans la Soul ; le banjo et la mandoline gomment les souches rebelles et Southern Rock de l’original. Seconde incongruité avec « Oliver’s Army » d’Elvis COSTELLO qui perd toute sa substance et son second degré.

Comme souvent, John Wheeler en profite pour glisser quelques petites compostions, il faut bien vivre comme disait un célèbre journaliste sportif. « Move It In The Night » est un pastiche de «  I Like It To Move It », grand succès de REEL 2 REAL groupe de hip house, le titre est festif et les pitreries des musiciens doivent donner de l’effet sur scène. « So Quickly We Forget » est à ranger dans le tiroir du Bluegrass alternatif, le violon apporte une touche mélancolique, insuffisant pour retenir l’attention. Même impression avec « When The World Gets Small » (rien à voir avec le titre de GOV’T MULE). Le disque s’achève sur « Ain’t No Country Big Enough » un Folk Grass enregistré en Live et contenant son lot de dérisions et d’humour avec des parfums à la CROSBY STILL & NASH.

HAYSEED DIXIE propose ici un disque dont le seul renouvellement consiste à bifurquer dans le Soulgrass en lieu et place du Rockgrass. Le groupe avec ses pastiches, son humour, sa dérision fait incontestablement recette sur scène mais la recette et un choix de reprises moins appropriées laissent ce coup ci une impression mitigée. On conseillera aux auditeurs de découvrir ces énergumènes en concert, ils devraient en avoir pour leur argent. Et puis comme l’annonce le titre, libérez votre esprit, vous verrez votre gazon pousser, un appel à la tolérance. Note réelle 2,5.

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   LE KINGBEE

 
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- John Wheeler (chant, guitare, violon)
- Jake 'bakesnake' Byers (contrebasse, chœurs)
- 'hippy' Joe Hymas (mandoline, chœurs)
- Tim Carter (banjo, chœurs)


1. Buffalo Soldier
2. What's Going On
3. Olivers Army
4. Move It In The Night
5. Ball Of Confusion
6. So Quickly We Forget
7. The Ballad Of Curtis Loew
8. Black Or White
9. Vom Selben Stern
10. A Change Is Gonna Come
11. When The World Gets Small
12. Love Train
13. Ain't No Country Big Enough



             



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