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Claire HAMILL - One House Left Standing (1972)
Par MARCO STIVELL le 11 Janvier 2019          Consultée 1316 fois

Claire HAMILL, folk singer anglaise, native du comté de Durham, est encore adolescente au moment où elle signe un contrat avec Island Records. Voilà une chanteuse intrigante, sur laquelle peu de choses ont été écrites ou conservées avec le temps. Au cours de sa carrière, pourtant, elle a régulièrement côtoyé les plus grands, pour des sessions d'enregistrement (choeurs sur des albums de WISHBONE ASH, JON AND VANGELIS, Steve HOWE), des tournées communes (John MARTYN, PROCOL HARUM, JETHRO TULL, KING CRIMSON) ou alors pour de la distribution : Ray Davies, des KINKS, édite ses troisième et quatrième albums.

Et son premier album est souvent cité comme une référence. Pochette parlante déjà, pour cette superbe photographie de la toute jeune femme de 17 ans, prise devant une vue de sa ville natale, Port Clarence. Le titre choisi, One House Left Standing, pourrait se traduire par « laissée seule à domicile », afin de mieux l'ancrer dans son petit chez elle. On remarque du beau monde dans les credits : Terry REID « l'enfant terrible », John MARTYN aux guitares en plus de miss HAMILL elle-même, les claviéristes John Hawken (RENAISSANCE, première incarnation) et John 'Rabbit' Bundrick qui jouait pour Sandy DENNY aussi et n'avait même pas encore intégré FREE, Richard Hewsom et Paul Buckmaster, respectivement arrangeurs de Michel POLNAREFF et Elton JOHN.

En 1972, One House Left Standing ne crée sans doute que des remous d'estime, essentiellement. Il est parfois difficile d'imaginer que la chanteuse est anglaise, à l'écoute d'un « Basebal Blues » et de « Smile Your Blues Away » qui ouvrent et ferment le disque. L'un est bluegrass, l'autre très New Orleans, on y rencontre des clarinettes et cuivres dixie, des violons folk et des banjos, en soutien à un esprit blues acoustique où seules la voix de HAMILL, la mélodie et la légèreté des paroles semblent garder quelque chose d'européen.

La voix, jolie, aiguë et claire, très enfantine, ne fait que rendre cette musique folk charmeuse encore plus espiègle. Sans doute la jeune chanteuse a souffert d'être vite comparée à Joni MITCHELL (avec moins de droiture, de « message »), dont elle reprend le magnifique « Urge for Going ». D'un arrangement simple à deux guitares, HAMILL et les musiciens rajoutent une introduction plus longue avec basse et charleston, puis Terry REID se greffe ainsi que 'Rabbit' à l'orgue Hammond, et des choeurs gospel à la fin. J'avoue préférer cette version à celle de « la grande dame ».

Les arrangements de cordes, sur « The River Song » et « The Man Who Cannot See Tomorrow's Sunshine » sont d'une finesse rare, même pour l'époque en ce genre de musique. « Where Are Your Smiles At » met davantage Claire HAMILL en lumière, s'accompagnant d'abord seule de sa guitare classique et fredonnant une mélodie langoureuse, avant d'être rejointe par les cor, trombone et clarinette. « When I Was a Child » conserve un côté vieille chanson, et on se laisse porter également par « Consumation » ainsi que « Flowers for Grandma », ponctués d'arrangements audacieux : effets sur la voix, clavecin, pipe organ, pedal-steel qui résonne comme un harmonium...

Enregistré par John Burns (futur producteur de GENESIS), produit par Chris Blackwell (fondateur d'Island Records) et John McCoy (futur comparse de Ian GILLAN), One House Left Standing part de la fin des années 60 et du rêve hippie, avec un son feutré et foisonnant, et offre un pont idéal avec une décennie autant propice à la musique folk, avec de nouveaux arrangements en gestation.

Cette collection de chansons d'une demi heure à peine en tout est également ce qu'une jeune chanteuse au songwriting aisé (avec l'aide d'un certain Mike Coles, mais pas toujours) peut espérer alors pour un lancement de carrière. Beauté, élégance et surprise sont au rendez-vous et ce disque, dénué de veine progressive pourtant caractéristique du folk anglais de l'époque, n'est constitué que de très bonnes chansons.

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   MARCO STIVELL

 
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- Claire Hamill (chant, guitares, orgue portatif)
- John Martyn (guitares)
- Terry Reid (guitare, choeurs)
- David Lindley (guitares, mandoline)
- Phil Bates (contrebasse)
- Tetsu Yamauchi (basse)
- Simon Kirke (batterie)
- John Hawken, John Bundrick (claviers)
- John Pigneguy (cor d'harmonie)
- Ray Warleigh (flûte)
- Aubrey Johnson (hautbois)
- Jack Emblow (accordéon)
- Richard Hewson (arrangements des cordes)
- Paul Buckmaster (violoncelle, arrangements orchestraux)


1. Baseball Blues
2. Man Who Cannot See Tomorrow's Sunshine
3. Consummation
4. River Song
5. Where Are Your Smiles At
6. When I Was A Child
7. Urge For Going
8. Flowers For Grandma
9. Phoenix
10. Smile Your Blues Away



             



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