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Claire HAMILL - Over Dark Apples (2019)
Par MARCO STIVELL le 1er Janvier 2020          Consultée 1146 fois

Quelques excuses d'avance, car si le début de la carrière de Claire HAMILL m'est familier, cette chronique de son dernier, Over Dark Apples, est réalisée sans connaissance franche de sa période la plus récente. Après avoir connu une deuxième longue pause, l'Anglaise folkeuse est bien repartie dès le début des années 2000 avec un album régulier tous les trois ou quatre ans. L'une de ses trois filles, Susannah qui figure parmi ses choristes préférées, lui a permis d'être grand-mère en cette fin d'été, et de fait, la sortie d'Over Dark Apples dans le même temps, témoigne d'une période heureuse.

À l'écoute, on se dit que cette femme a vraiment quelque chose à part, elle semble bénie des dieux. À 65 ans (anniversaire qui tombe au moment de la sortie de l'album), son timbre reste jeune, certes pas aussi enfantin que lorsqu'elle enregistrait One House Left Standing à 17 ans seulement et quand tout le gratin pop-rock britannique se l'arrachait, mais quand même !

Le troisième morceau de ce disque, "Sentimental", est pour elle un équivalent récent au célèbre "Chuck E.'s in Love" de Rickie Lee JONES, pop californienne jazzy et pleine de fraîcheur, avec des choeurs "cheeky" (coquins) réalisés par HAMILL elle-même. Entre ça et la suivante, "Peter Went to Paris", soft-pop de toute beauté, cela témoigne d'une belle écriture, d'une ambiance détendue et le plaisir se communique facilement. Sur le même titre, on apprécie la finesse des sons de sax programmés autant que les arpèges de guitare soulignant le chant, alors que le nombre d'intervenants est limité.

Cette collaboration avec le claviériste et producteur Kevin Jones est marquée par un son un peu plus connoté "bon marché" que d'ordinaire : la batterie semble un brin sèche, et contrairement aux autres morceaux, celle de "Always" n'est pas réelle mais on n'y voit que du feu. J'adore le début de "Bossa Nova Baby" (rien à voir avec le titre d'Elvis PRESLEY), autre titre délicieusement "cheeky" où on a l'impression que Mark KNOPFLER s'est invité. Les guitaristes font un super boulot tout le long de ce disque, naviguent entre rythmiques soignées, parties solistes libres et qui répondent au chant, slides et mandolines tout aussi inspirées.

L'écriture offre de beaux moments folk, mélange de Californie et de vieille Angleterre, celtiques aussi conformément à l'ascendance irlandaise de Claire HAMILL. Le lumineux "When a Cowboy Say Goodbye" est l'occasion pour elle de passer des graves aux aiguës en y mettant ces intentions qui sont les siennes habituelles, légèreté et profondeur. À la fin de "Bossa Nova Baby" et "Peter Went to Paris", on aime toujours autant ces effets "scat" et ces choeurs travaillés, comme la beauté onirique du début vocal de "Season of the Rose", avant que la chanson ne prenne un ton country élancé, splendide.

La douceur acoustique et naturelle de "Swans", saupoudrée de harpe bardique au clavier, le caractère western de "Everytime I Close My Eyes" nous gagnent forcément. "Love Has a Mind of Its Own", ballade valsée aux sons de cordes prononcés, détient le charme britannique hérité de l'intemporel "Greensleeves". Une chanson-fleuve de moins de cinq minutes renforcée par l'emploi du bugle. De même, la trompette sur "The Duchess of Seville", entre arpèges andalous et accords à la gaélique, déroulés avec un tapis d'orgue magique. Parce que oui, aux côtés du léger, il y a de l'épique !

"Always" est pour Claire HAMILL l'occasion de dire "Je ne t'ai pas abandonné, malgré tout j'ai toujours besoin de toi", paroles simples mais qui ont du sens, du corps vu l'âge avançant de la dame. Et l'entendre simuler, à 65 ans, une envolée vocale onaniste à la fin de "Sex With a Stranger" c'est, waouh ! Il n'y a qu'elle pour faire ça, sans vulgarité, d'autant plus que le titre, slow avec des sons rêveurs, très 90's, est magnifique. La basse torride, la guitare nerveuse, tout y sonne juste. C'est vraiment, vraiment de la belle ouvrage. Un disque de haute qualité et qui fait voyager, par une chanteuse au talent hors-normes. Merci infiniment, madame HAMILL !

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   MARCO STIVELL

 
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- Claire Hamill (chant, choeurs, guitare acoustique)
- Kevin Jones (claviers, programmations, guitares, choeurs)
- Andrew Warren (claviers, programmations)
- Rick Pentacoast (piano)
- Tony Gainsbrough (batterie)
- Chris Barlett (basse)
- Phil Gill, David Rollins (guitares)
- Henry Isaac Bristow (violon)
- James Mcmillan (trompette, bugle)


1. Love Has A Mind Of Its Own
2. When A Cowboy Say Goodbye
3. Sentimental
4. Peter Went To Paris
5. Always
6. Swans
7. Season Of The Rose
8. Everytime I Close My Eyes
9. Bossa Nova Baby
10. The Duchess Of Seville
11. Sex With A Stranger



             



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