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2009 Izia
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IZIA - So Much Trouble (2011)
Par RAMON PEREZ le 3 Février 2019          Consultée 1362 fois

Ca y est j’ai compris. J’ai compris la petite réserve que j’ai vis-à-vis de So Much Trouble depuis la première fois que je l’ai écouté : il est trop bien ! Notre rockeuse a tiré les leçons de son premier album pour préparer cette seconde livraison ; ça s’entend très vite. Circonspecte par rapport à celles et ceux souhaitant ancrer sa musique dans les seventies (particulièrement auprès d’une certaine Janis), elle ne laisse aucune place au malentendu en balançant d’entrée un riff en titane, du genre à marcher dans les pas de QOTSA. Le coup d’envoi d’une quarantaine de minutes d’un déluge électrique issu des différentes fournaises des années 90 et 2000, du grunge au stoner, avec cette fois quelques touches pop ou, à l’inverse, des accents carrément métal. Le tout servi avec un son en or.

Désormais, plus question d’enregistrer en conditions live. Tout ce monde est là pour bosser les détails. Il n’y a qu’à écouter la basse pour s’en convaincre, tant le taf abattu est stupéfiant. On n’est pas loin de l’usage qu’en faisait l’indéboulonnable Lemmy (pour qui IZIA avait d’ailleurs chauffé la salle quelques temps auparavant), avec un effet sonore comparable et surtout une présence de tous les instants, tant rythmique que mélodique. De quoi permettre à la guitare du complice de toujours Sébastien Hoog de prendre de la hauteur, en intervenant le plus souvent pour orner le disque de phrases tranchantes, façon Seattle. On l’entend aussi lancer quelques riffs bien sentis, tenter un coup de surf ou encore le dépouillement sur « That night ».

Troisième leçon prise en compte : le travail sur la voix et donc sur la mélodie. C’était la plus grosse critique entendue à propos du premier disque : l’utilisation de la force au détriment de la maîtrise, avec pour conséquence une certaine uniformité. Ici, on sent clairement la réflexion menée à ce sujet et les efforts faits par notre jeune amie en ce domaine, pour se canaliser. Si elle démarre en puncheuse prête à en découdre, rapidement les variations s’installent. Elle passe de l’aigu au grave, de la morsure à la caresse et s’amuse souvent à faire monter la sauce, à l’image de la chanson-titre qui joue d’abord sur la retenue pour créer l’excitation, avant de tout lâcher dans un final décoiffant.

Clairement, la chanteuse et son groupe ont beaucoup plus de cartes dans leur jeu que la fois précédente et ne se retiennent pas pour les utiliser. Ils n’hésitent pas à faire entendre quelques cordes sur des chansons plus pop et mélodiques, mais toujours tendues et électriques (« Your love is a gift » et « Twenty times a day » en particulier), ou à se montrer très percussifs, par exemple sur l’enchaînement « I can dance » / « On the top of the world ». Morceaux qui, s’ils sont très différents, sont principalement basés sur une basse et une batterie hyper lourdes pour le premier titre, on ne peut plus frénétiques pour le second. Ils poussent l’audace jusqu'à proposer un titre-somme de près de sept minutes, « Penicilline », clairement le plus ambitieux de l’album. Démarré calme, quoi qu’on ressente de suite une certaine urgence, le morceau progresse dans une suite d’ambiances et de mélodies fort différentes, joue sur les nuances et laisse s’échapper une IZIA soudain dédoublée qui vrille tout sur son passage et fixe au fond du cerveau son entêtant refrain. De l’art, du vrai, du beau.

Voilà pourquoi, en un sens, cet album est plus grand que son prédécesseur. Il possède en permanence une chaleur, tantôt brûlante, irrespirable, tantôt apaisante, réconfortante. Il est plus réussi, digne de sa Victoire de la musique (album rock), la deuxième en deux galettes pour la chanteuse ! Aussi dingue que cela puisse paraître, ça fait toujours deux de plus que son père. Et pourtant, je préfère encore le premier. Parce que donc S.M.T. est trop bien. Travaillé, du coup moins spontané. Ce qu’elle gagne en maîtrise, elle le perd forcément ailleurs. Dans cette énergie qui débordait de partout et te submergeait, qui est maintenant canalisée. Moins sauvage. Mais bon, c’est tout à fait normal. Personne ne reste à l’état de diamant brut (ou alors ça finit souvent mal). Par contre, tout le monde ne parvient pas à enchaîner avec un disque aussi convainquant que celui-ci.

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   RAMON PEREZ

 
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Non disponible


1. Baby
2. So Much Trouble
3. Your Love Is A Gift
4. I Can Dance
5. On The Top Of The World
6. Penicilline
7. Twenty Times A Day
8. That Night
9. She
10. I Hate You



             



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