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ELECTRO POP  |  STUDIO

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2009 Izia
2011 So Much Trouble
2015 La Vague
2019 Citadelle
2022 La Vitesse

IZIA - Citadelle (2019)
Par RAMON PEREZ le 12 Avril 2022          Consultée 883 fois

La Vague, troisième album d’IZIA, n’avait guère suscité en moi autre chose qu’un désintérêt poli. Autant dire que je ne me suis pas précipité pour écouter son successeur après avoir entendu sa responsable en faire la promotion, puisqu’il semblait évident qu’il poursuivait dans la même direction. Je savais qu’un jour ou l’autre j’aurai l’occasion de le faire tourner, ne restait plus qu’à l’attendre. Je profitais de ce temps pour fourbir de temps en temps les armes qui me permettraient à ce moment-là de mener le siège dévastateur de cette Citadelle à l’occasion de la présente chronique. Et puis ce jour est arrivé. Mais, ainsi que c’est régulièrement le cas lorsqu’on n’attend pas grand-chose d’autre qu’une déception, finalement c’était pas si pire. Alors mes armes vont donc rester pour une bonne part au placard. Bon, évidemment, je ne dis pas que ça vaut les deux premiers albums à mon goût. Mais c’est clairement un cran au-dessus de La Vague, je m’en contenterai donc.

Une première chose à relever, c’est l’adaptation d’IZIA au son du moment. On peut taxer cela d’opportunisme, ou se rappeler que beaucoup d’artistes ont bâti leur œuvre de cette manière (BOWIE par exemple, toute proportion gardée évidemment). Quoi qu’il en soit, cette mise à jour se fait clairement à son profit. Précédemment elle se plaçait dans les pas de CHRISTINE AND THE QUEENS ; quatre ans après ça a évolué vers un courant légèrement différent, incarné par exemple par ANGELE. Or ce courant se caractérise avant tout par une platitude exceptionnelle. On peut penser ce que l’on veut des goûts récents d’IZIA, mais clairement pas remettre en cause sa prestance vocale. Son chant, généralement mixé très en avant, envoie beaucoup plus que celui de ses concurrentes et ça suffit en comparaison pour accrocher davantage.

Ajoutons à cela qu’elle a davantage d’heures de vol, en âge et en musique. De quoi amener un peu plus de matière et lui donner des allures de grande sœur, voire de daronne. D’ailleurs on sait que sa vie perso a été largement chamboulée depuis le disque précédent (perte de son père, arrivée de son fils). La vie est passée, un peu ; IZIA réussit à en parler dans quelques titres aux thématiques plus matures. "Dragon de métal" évoque pudiquement le déclin puis le départ de son papa tandis que "Calvi" réussit à réveiller quelques fantômes. Dans l’ensemble ce disque parait davantage personnel que ses prédécesseurs. A noter par ailleurs qu’il a été produit en étroite collaboration avec Bastien Burger, c’est-à-dire monsieur Izia à la ville.

Je reconnais sans peine la présence d’une certaine finesse dans les arrangements qui fait que cet album n’est pas désagréable à écouter, avec en prime une utilisation d’instruments variés - dont quelques cuivres et bois qui amènent de temps en temps des couleurs intéressantes. Il y a aussi pas mal de subtilités au niveau vocal, décidément le point fort, en particulier des efforts harmoniques notables. Et puis IZIA renoue par moments avec une énergie certaine, notamment lors de l’enchainement "Chevaucher" / "Sentiers". Cette dernière piste ayant en outre l’intérêt particulier d’être la première chanson ouvertement higelinesque de la chanteuse (à ce sujet on peut d'ailleurs aussi noter la présence sur ce disque de son frère et de Mahut, éternel complice du grand Jacques).

Mais bon, à l’arrivée, il y a quand même ce sentiment qui émerge : celui qui pourrait me prendre devant une berline sur laquelle on aurait monté un moteur de course. Je ne dis pas que la voiture n’a pas de la gueule et qu’elle ne fait pas un joli bruit, mais ça a comme un goût de gâchis. Un morceau comme "Idole" par exemple m’est assez pénible à entendre tant il parait sous-dimensionné par rapport aux capacités de la chanteuse. Sans parler des effets de style qui me lassent assez vite, notamment les répétitions surutilisées qui me sont rapidement agaçantes. Bref, ce n’est toujours pas trop ma came et, si elle passe mieux que la livraison précédente, elle ne me fera pas encore grimper aux rideaux.

Et maintenant ? Deux disques rock enthousiasmants comme thèse, deux autres électro-pop comme antithèse, que pourrait être la synthèse ? Maintenant qu’IZIA a prouvé qu’elle pouvait faire un album pop qui tient la route, ça pourrait en effet être le moment de bifurquer à nouveau. Vers la direction indiquée par sa reprise de METALLICA (qui combine effectivement ces deux facettes) ? Ou alors vers quelque chose de vraiment différent ? Rêvons un peu : pourquoi pas un gros disque de heavy-metal à en mettre à la retraite les vieux de la vieille qui trustent le genre ? Elle en aurait la capacité… Néanmoins je crains que la suite ne soit dans la droite ligne de cette Citadelle. Après tout, si c’est ce qui lui plait maintenant, elle a bien raison de continuer ainsi, surtout si ça plait aussi à celles et ceux qui l’écoutent aujourd’hui. Les autres ont assez de disques à écluser pour ne pas s’en offusquer.

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   RAMON PEREZ

 
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1. Dragon De Métal
2. Sunset
3. Trop Vite
4. Esseulés [avec Dominique A]
5. Sous Les Pavés
6. Calvi
7. Idole
8. Chevaucher [avec Jeanne Added]
9. Eidarri
10. Sentiers
11. Cosmos
12. Que Tu Saches



             



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