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- Style + Membre : BjÖrk

The SUGARCUBES - Here Today Tomorow Next Week (1989)
Par ERWIN le 22 Mars 2019          Consultée 984 fois

Le premier flambard de la musique islandaise ! Eh oui, le premier né des SUGARCUBES s'est écoulé à plus d'un million d'exemplaires, et pour un groupe de rock alternatif, c'est énorme en cette décennie 80 ! Les journalistes les suivent de très près, les contrats affluent et les caméras se posent volontiers sur la frimousse de l'iconique brunette BJORK. Le groupe, qui sort des influences Dada et des mouvements punks à la CRASS, a d'autres chats à fouetter que de se préoccuper de marketing, mais la position d'Einar notamment semble poser problème. La maison de disques n'en veut pas devant les caméras. En bon leader du groupe, ce dernier va répondre de manière assez verte sur cet album aux élucubrations des médias. Le résultat ne se fait pas attendre, le deuxième opus des cubes voit Einar monter au créneau !

Plusieurs titres sont très sympas, à débuter par le single "Regina" où la voix de l'icône aux pommettes saillantes fait toute la différence. Ce refrain ahané au son du Rymur islandais ne peut que vous troubler : la vibration y est tellurique, comme souvent avec les Islandais, mais les couplets assénés par Einar sont nettement plus classiques. Un morceau d'une musicalité étonnante, un single à retenir ! "Planet" qui clôt l'album est de belle tenue, une guitare reverbérée pour une peinture sophistiquée et très soignée des SUGARCUBES, tout en restant supra expérimental avec une orchestration au top.

De la New Wave à tendance funky ? Une rythmique « à la INXS » est proposée sur « Speed Is The Key ». L'ensemble est dansant, mais loin du niveau de « I Need You Tonight » malgré les houhou du refrain. On note cette même faculté groovy de funkyser la musique avec bonheur ! Nous restons en terre d'Oz, et une distorsion ouvre « Eat The Menu », sur un ensemble que les aussies de MIDNIGHT OIL n'auraient pas renié - y aurait-il collusion entre tous ces divers insulaires ? L'identité est donc indéfinie car les éléments new wave s'entrecroisent avec les alternatifs. Si l'on rajoute par-dessus la forte personnalité des membres du groupe, forcément, cette musique est d'une originalité sans failles.

Quelques influences en provenance de l'Irlande de U2 se notent sur le chant de "Dream TV" et annoncent les futurs élans créatifs de BJORK. Les contretemps et cette manière si particulière de poser son chant, presque à contresens. Des souvenirs plus rock nous assaillent sur "Shoot Him" qui fait figure d'ovni au sein de cette livraison avec sa gratte assourdissante. C'est la voix d'Einar qui ouvre "Tidal Wave" et la chante avec BJORK. Il va sans dire qu'elle est moins remarquable que celle de la brunette de la terre des glaces et l'effet donc moins saisissant. Plus ambiant et faisant une place immense à la fameuse voix de l'icône brune, "Water" annonce la carrière solo à nouveau. On constate décidément que la voix est mixée très en avant tout du long de l'album.

L'ambiance très calme de "Pump" ne cache pas l'absence d'arbres qui ne masque pas la forêt inexistante – pour les connaisseurs d'Islande ! -, le chant se fait de plus en plus mature, on comprend mieux la passion qui s'est soudainement saisie des journalistes pour la jeune chanteuse maman. Voilà quelque chose que nous n'avions jamais entendu auparavant. Un titre de belle allure avec une forte personnalité. On n'est pas si loin des débuts de la new-wave une dizaine d'années plus tôt : il y a du SIOUXIE, de la cold-wave à la BAUHAUS dans certains choix rythmiques. On évolue d'ailleurs sur des données plus proche des TALKING HEADS et de BLONDIE avec "Dear Plastic", si ce n'était le chant spatial et cette basse rondelette qui enrobe ce titre à l'ambiance loufoque.

Plusieurs titres sont presque d'obédience ska : morceau un peu fourre-tout, "A Day Called Zero" replonge dans certains effluves à la MADNESS. Mais, je le trouve assez maladroit, on croirait un groupe expérimental qui répète, un peu sans queue ni tête, c'est pourtant rentre-dedans et plein de bonne humeur. A nouveau une rythmique claire de guitare et des cuivres qui nous rapprochent des SPECIALS sur "Nail". Le chant nous en éloigne certes, mais les influences sont là. On repart sur des données au beat ska sur "Bee" - oui il y a des abeilles en Islande, chaque serre contient ses ruches, et ouais... on y trouve du miel ! Pas que des bananes et des fraises ! Un titre aux relents presque pop, avec un chant hystérique de BJORK.

En bref, je rejoins la grande cohorte des critiques qui regrettent la présence trop constante de Einar sur cet album. Et si la voix et le chant de BJORK font mouche quasiment presqu'à chaque fois, on ne peut en dire autant des interventions d'Einar, qui semblent le plus souvent inappropriées. L'opus est donc moins immaculé que son prédécesseur. Certains titres tels "Regina" surnagent clairement, mais l'ensemble reste assez moyen, même si les fulgurances sont de mise tout du long. Morale de l'histoire, quand on a une elfe et un troll dans un groupe, qui fait-on chanter à votre avis ? Nota bene, cette question n'est pas pour les death metalleux ! L'album atteint quasiment le million d'exemplaires vendus, on reste donc dans le haut du pavé !

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   ERWIN

 
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- Bragi Ólafsson (basse)
- Sigtryggur Baldursson (batterie)
- Þór Eldon (guitare)
- Björk Guðmundsdóttir (chant-claviers)
- Einar Örn Benediktsson (chant-trompette)
- Margret Ornölfsdottir (claviers)


1. Tidal Wave
2. Regina
3. Speed Is The Key
4. Dream Tv
5. Nail
6. Pump
7. Eat The Menu
8. Bee
9. Dera Plastic
10. Shoot Him
11. Water
12. A Day Called Zero



             



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