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- Style : Les Vrp , Les Fatals Picards
- Membre : Oldelaf

OLDELAF & MONSIEUR D - Chansons Cons (2003)
Par RAMON PEREZ le 25 Mai 2019          Consultée 1150 fois

Avant d’aller distraire le chaland chez Michel Drucker et de se prendre au sérieux pour ses albums, OLDELAF avait eu une première vie dans les années 2000 avec son acolyte Monsieur D. Ou plutôt ses acolytes, car il y eut trois Monsieur D, immortalisés chacun par un album. Ce qui n’était pas gagné, car à l’origine l’aventure n’était qu’un spectacle de déconne musicale pas forcément appelé à durer. A cette époque, notre homme jouait et écrivait des chansons depuis longtemps, tout en étant parti pour ne pas vivre de ça. Ce qui aide souvent à ne pas prendre son art trop au sérieux. Ne souhaitant pas être seul sur scène, il fait appel à l’un de ses amis puis lui propose son idée : une sorte de café-théâtre où les chansons seraient autant de petites scènes théâtrales. L’ami en question, comédien de son état, apporte au duo ce côté théâtral tandis qu’Oldelaf devient le cerveau du versant musical. Mais comme le dit ce dernier, ce spectacle amène l’un à être un peu chanteur et l’autre un peu comédien. Ce qui fait toute la singularité du duo.

Après trois ans à faire grandir ce projet, les acolytes finissent par enregistrer un album. Complètement confidentiel dans un premier temps, il a par la suite trouvé progressivement son public au fur et à mesure que grimpait la notoriété d’OLDELAF & MONSIEUR D. Un titre en particulier a fini par tirer son épingle du jeu, avec une petite diffusion radio. Le premier classique, bien connu des amateurs du groupe : « Raoul mon pitbull ». Une super chanson à l’évidence, bien écrite, composée et arrangée. Humour noir et potache ensemble, interprétation enthousiasmante. Placée en ouverture du disque, c’est la garantie d’un démarrage sur les chapeaux de roue, l’envie de poser attentivement l’oreille sur le reste.

Un reste composé pour bonne part de pastiches assez amusants. Par exemple le délirant « Parce qu’on est jeune » qui se fout bien de la gueule des groupes new wave, du genre « Isabelle » des INCONNUS en mieux encore, avec enchaînement de rimes pourries en prime. Ou encore « Le mont St Michel » et « Confessions intimes » qui s’attaquent avec une certaine finesse aux travers de la variété française : romantisme à deux balles pour le premier et cafard artificiel pour le second, ainsi que la propension à enchaîner les mots sans aucune poésie (ce qui devient ici un bon ressort comique). Ces pastiches sont l’occasion de constater la très bonne tenue musicale de l’ensemble. Que ce soit dans les compositions ou les arrangements, le duo garde une vraie ambition à ce niveau, que n’entame pas la vocation théâtrale des morceaux ni le fait qu’il n’y ait réellement qu’un musicien dans la bande.

Il faut dire qu’une solution simple et efficace à ce problème a été trouvée : faire appel à des amis pour les aider à étoffer le disque. Nos deux bonshommes évoluent en effet à cette époque dans une certaine scène, celle de la chanson indépendante, et y croisent souvent ses congénères. Certains sont cités dans l’album quand d’autres y participent carrément. On peut noter en particulier les deux passages des FATALS PICARDS (qu’Oldelaf rejoindra un temps d’ailleurs) ainsi que LES BLEROTS DE R.A.V.E.L. et LES JOYEUX URBAINS. Sans oublier l’autre groupe d’Oldelaf de l’époque, Les Petits Humains, qui arrange une bonne partie du disque. Ces participants permettent au groupe de craquer sur le folk breton (le savoureux « Ker chansonec ») ou de délirer sur de la musique russe, ce qu’il aurait eu du mal à faire à deux.

L’autre partie de Chansons cons, avec les pastiches, ce sont donc les morceaux théâtralisés. Parfois dans un genre qu’auraient affectionné les VRP, d’autres fois dans un style qui leur est propre tournant souvent autour de l’enfance. Il y a les trois participations de Frisote et Frisotin, l’histoire du gros ours et surtout le Père Noël. Cette rencontre entre un enfant et ce vieil homme en rouge (également plutôt noir) est probablement mon moment préféré du disque. Le simple fait d’avoir eu cette idée tordue puis d’en avoir fait une si bonne chanson montre tout le potentiel d’OLDELAF ET MONSIEUR D, qui nous feront encore plus rire avec les deux albums suivants. Malgré quelques passages plus anecdotiques, ce premier essai se montre tout à fait concluant. Il a largement de quoi convaincre les amateurs de déconne, même ceux qui exigent une certaine finesse ou un fond sérieux pour pouvoir rire ; ce que les textes apportent de temps à autres. Il a même de quoi convaincre les amateurs de chansons bien foutues. Pas mal pour un début.

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   RAMON PEREZ

 
  N/A



- Oldelaf (chant, guitares, piano)
- Frédéric Draps Aka Monsieur D (chant)


1. Raoul Mon Pitbull
2. Ker Chansonec
3. Petit Pierrot
4. Confessions Intimes
5. Tire-fesses
6. Le Gros Ours
7. Père Noël
8. J'aime Pas La Piscine
9. Le Mont St-michel
10. Parce Qu'on Est Jeune
11. Tractuelle
12. Hirondelle



             



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