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TÊTES RAIDES - Viens ! (1997)
Par RAMON PEREZ le 16 Août 2019          Consultée 1499 fois

TETES RAIDES n’est pas du genre à sortir un live à chaque tournée. En 25 ans d’existence pour une quinzaine d’albums, le groupe n’a consenti à cet exercice que deux fois. Et encore, en choisissant pour les deux d’en faire des disques singuliers plutôt qu’une retranscription fidèle d’un concert intégral (pour cela on peut trouver quelques DVDs). C’est ainsi que Viens! se retrouve avec un morceau de moins que Le bout du toit, mais tout de même avec un quart d’heure d’écoute en plus, ce qui la limite à une heure. Ce choix a pour lui le fait que ces deux disques soient devenus des pièces à part entière de la discographie du groupe et pas forcément des suppléments, comme c’est souvent le cas. Le premier, celui qui nous occupe ici, est même fréquemment considéré par les connaisseurs comme une pièce maîtresse.

Il s’agit d’un assemblage de plusieurs captations réalisées à la fin 1996 lors d’un séjour scénique au Trianon. Le choix de cette salle n’est pas anecdotique tant elle correspond à l’identité de TETES RAIDES en concert. Tout d’abord c’est à Paris, ville d’où le groupe est originaire et qu’il a particulièrement écumé. Ensuite c’est une salle ancienne, avec une vraie atmosphère, rétro et actuelle. De quoi bien faire résonner leur musique. Enfin c’est une salle relativement petite et, par conséquent, chaleureuse. A cette époque, le groupe avait déjà la capacité de remplir des salles plus importantes mais préférait le plus souvent limiter la jauge, parfois bien en-dessous de celle du Trianon qui approche le millier de personnes. Bref, on est à la maison. Et cela se ressent sur le disque, du son aux échanges avec le public. Une proximité séduisante qui nous fait nous sentir bien.

Qui nous donne l’impression d’y être. Pour un peu, on verrait les éclairages si particuliers de Fantôme. On entendrait les silences de l’assemblée, captivée par la prestation des musiciens. Car c’est bien elle, à l’arrivée, qui fait tout l’intérêt de ce disque. Le passage au révélateur du public est largement bénéfique à la musique de TETES RAIDES. Pour commencer, le groupe n’y perd rien. On retrouve la même richesse de détails que dans les albums. Les enluminures, les contre-chants, les nuances qui faisaient déjà tout le relief du groupe en studio. D'ailleurs la plupart des morceaux sont présentés dans des versions très proches, voire similaires aux premières versions. Mais avec quelque chose en plus : ça s’allume. Ca respire, ça danse, ça s’émeut.

Le groupe prend le public par la main pour un voyage intime. Un vrai échange s’instaure entre la salle et la scène, qui va bien au-delà des mots et des remerciements (qui sont d’ailleurs réciproques). Un échange d’émotions, qui transpirent régulièrement des enceintes. A cet égard, il faut signaler la superbe performance au chant de Christian qui déroule une voix incroyablement belle, profonde, sans aucun artifice inutile (et parfois sans micro). Sa maîtrise de l’art scénique, sa façon d’instaurer un dialogue avec la salle font mouche et captivent.

Autant que le groupe derrière lui, qui nous raconte mille histoires. En l’écoutant, un théâtre de marionnettes prend vie, jouant les scènes issues des textes ou celles nées des divagations musicales, illustrations d’un film improbable. On rêve avec les personnages venus de tous les albums enregistrés jusqu'ici. "Ginette" bien-sûr, le seul morceau transfiguré pour une version incroyablement vivante, mais aussi "Gino", pour un grand moment de communion entre le groupe et sa salle. "Cozette" amène avec elle sa fraîcheur, la sorcière de « L’amour tombe des nues » sa tendresse tandis que le balayeur des « Papiers » se fait un peu plus grave.

L’écoute de cet album, plus que tout autre enregistrement du groupe, transporte l’auditeur dans un autre espace-temps, où tout pourrait être possible. Une définition de l’art qui va bien au-delà de la musique, qui fait appel à la sensibilité de toutes et de tous pour se manifester pleinement. Cette chose que l’on peut retrouver autant dans un spectacle de rue avec trois balles de jonglage que dans un film brassant des millions, qui fait la différence entre un bon et un grand moment. Une autre façon d’entendre le monde, qui donne à Viens! son sens d’album live. C’est-à-dire vivant.

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3. Les Papiers
4. Bestiaire
5. Cozette
6. Zigo
7. Café
8. La Religieuse
9. L'hermaphrodite
10. Viens !
11. Mille Façons
12. La P'tite Dernière
13. Gino
14. Ginette
15. L'une à L'autre
16. Emily



             



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