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TÊTES RAIDES - Fleur De Yeux (1993)
Par RAMON PEREZ le 25 Juin 2019          Consultée 1717 fois

A l’épisode précédent, TETES RAIDES trouvait la formule magique. A celui-ci, cela commence à se savoir. Fleur de yeux est salué par la critique, déclaré plusieurs fois album de l’année. Le groupe écume les salles de France, dans les bistrots ou les cinémas, au milieu des gens, le plus souvent en optant pour la formule acoustique. Un public restreint, mais initié. Durablement marqué. S’il est bien un moment où TETES RAIDES fut influent, et CLAPTON sait qu’il l’a été, c’était à cette période. On retrouvera son écho quelques années plus tard chez de nombreux groupes qui diront bien volontiers que les Têtes leur ont montré la voie vers une chanson musicalement ambitieuse.

Seulement en 1993, pour ainsi dire, je suçais encore mon pouce. Cette histoire-là n’est pas la mienne. L’album qui m’a ouvert à leur musique ne pointait pas encore à l’horizon et ils étaient passés à autre chose quand je les ai découverts sur scène. J’ai bien conscience de ne pas aimer Fleur de yeux à la hauteur du culte que lui vouent les fans de la première ou de la deuxième heure. A mon goût, il est même le moins bon des trois albums qui ont classiquement défini le groupe (celui-ci et les deux qui l’encadrent). Entendons-nous bien : il est d’un excellent niveau. Mais j’accroche légèrement moins, c’est tout. Par exemple les manières un peu précieuses que prend Christian Olivier sur une bonne partie des titres m’agacent. Cela me parait un peu forcé, avec sa façon d’étouffer sa voix, de la faire traîner ou de rouler les R.

En revanche j’aime bien son écriture, plus légère qu’à d’autres moments. Il creuse une voie surréaliste, faite d’associations d’images étonnantes. Cela accentue le contraste avec les quelques titres plus graves, qui ressortent d’autant mieux. Cette idée de contraste est explorée dans différentes directions, comme le folk en anglais « Mad Fiddler » (Fernando Pessoa au stylo) basé sur un violon à l’américaine ou encore la chanson « Sans titre » qui surprend avec ce texte moins obscur, interprété par la violoncelliste Anne-Gaëlle, sur un arrangement assez dépouillé d’où ressort surtout une idée originale de percussions.

Musicalement, l’album reprend là où le précédent s’était arrêté avec « Les papiers », une valse où le groupe capitalise sur les acquis des Oiseaux. Enchaînement par petites touches de tous les instruments, accords étonnants, petit air à fredonner, changement impromptu de tonalité. C’est inventif sans être forcé. C’est beau. Avec du souffle. Et l’ensemble est globalement du même acabit, servi par le choix de l’acoustique qui fait ressortir une foule de détails. Fleur de yeux entame une période où TETES RAIDES laisse complètement de côté son visage rock pour devenir un groupe de chanson à part entière. Les guitares ne sont jamais distordues, très rarement électriques, y compris les basses qui sont plutôt jouées à l’hélicon.

D’ailleurs, c’est à mon sens l’album où Serge Bégout, le guitariste, affirme le mieux son style fait d’accords surprenants et d’arpèges créatifs, le tout avec une sobriété délicate. De son côté, le violoncelle d’Anne-Gaëlle s’est complètement fondu dans le collectif, tandis que l’accordéon discute sans cesse avec le saxophone. TETES RAIDES atteint une sorte de maturité musicale qui fait plaisir à entendre. Mais qui manque à mon oreille d’un peu de la force et de la folie qui caractérisaient les disques du groupe jusque-là. Sans doute que l’assagissement vient avec la maturité.

Un autre manque, c’est celui d’au moins une chanson évidente, appelée à devenir un classique du groupe. Certaines n’en sont pas loin (« Zigo » par exemple), mais la vérité c’est que cet album a été plutôt oublié dans le répertoire scénique par la suite. A l’exception peut-être de l’amusant (mais anecdotique) « Dame » qui sert ici d’amuse-gueule et qui fut ensuite une respiration appréciée lors des concerts. La force ainsi que la limite de Fleur de yeux, c’est donc de former un ensemble cohérent de qualité, d’où pas grand-chose ne dépasse. Qui serait un peu monotone à la longue si quelques titres ne sortaient pas des sentiers déjà battus par le groupe. Comme « Trumpet song », qui ne ressemble à aucune autre chanson de la bande mais qui est en même temps complètement estampillée TETES RAIDES. Ou comme quelques passages joliment inconfortables, propres à récupérer l'attention de l’esprit qui s’égare. A défaut de m’enthousiasmer autant que d’autres de leurs albums, celui-ci réussit largement à m’intéresser à chaque écoute. Ce qui est déjà quelque chose. Laissons-lui donc sa quatrième étoile.

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   RAMON PEREZ

 
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1. Dame !
2. Les Papiers
3. Zigo
4. Bestiaire
5. Fleur De Yeux
6. La Biffe
7. The Mad Fiddler
8. Postulat
9. Jour De Pêche
10. Sans Titre
11. Rien ?
12. Trumpet Song
13. Ton Portrait



             



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