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1978 Life In The Foodchain
1980 Amerika
1986 Romeo Unchained

TONIO K - Romeo Unchained (1986)
Par LE KINGBEE le 25 Août 2019          Consultée 909 fois

Steven Krikorian, alias TONIO K, demeure l’auteur de l’un des trois meilleurs disques Pop Rock enregistrés durant les années 70. Si ce genre de déclaration peut paraitre outrancière, il suffit d’écouter « Life In The Foodchain » pour se rendre compte que le point de vu de votre humble chroniqueur n’est pas si loin de la réalité.

En 1986, Tonio enregistre son quatrième disque et signe un nouveau contrat avec A&M Records, sa troisième maison de disque après Epic/CBS et Capitol. Si le songwriter se fait remarquer par les nombreuses créations composées pour d’autres artistes, ses disques n’ont pas révolutionné l’industrie du disque ni chamboulé les classements du Billboard.

Si « Life In The Foodchain » présentait une trame sympathique, une cohésion et une symbiose entre les différents musiciens (de nombreux membres du Band) et des compositions époustouflantes voguant entre Rock et Pop US, « Romeo Unchained » paraît aujourd’hui extrêmement daté. Si le magazine Rolling Stone, dont on peut se demander si certains chroniqueurs n’ont pas d’actions dans diverses maisons de production, classa le disque parmi son Top Ten lors de sa sortie, avouons que Roméo a bien vieilli, un peu à l’instar de certains acteurs américains des années 80 qui sont devenus ventrus et bien bouffis.

Alors, voyons pourquoi ce disque ne récolte aujourd’hui qu’un modeste 2 (être fan n’excuse pas tout). Au niveau du répertoire, peu de titres se distinguent les uns des autres. Si en ouverture « True Confessions » lançait le disque sur de bons rails, allant même à suggérer que le Père Tonio K allait nous refaire un second « Life In The Foodchain », l’optimisme retombe vite à plat comme un vulgaire soufflé dont on a raté la cuisson.
Autre problème, le disque compte plusieurs producteurs mais s’avère malheureusement comme un prototype éventé et plein d’esbroufe sonnant beaucoup trop eighties. Si Tonio produit un titre, les autres sont placés sous la houlette de quatre producteurs bien connus mais n’ayant pas grand chose en commun. D’un côté, on retrouve Bob Rose (ex Mama Lion, Roy Ayers, Johnny Hartman) un ancien guitariste qui n’a pas inventé le manche de la casserole, Howard Steele plus connu comme ingé-son que producteur, Rick Neigher, un chanteur guitariste qu’on retrouvera plus tard dans le giron de plusieurs chanteuses plus gravures de mode qu’artistes, et enfin T-Bone Burnett un gus qui ne tardera pas à empiler des Grammies Awards comme d’autres enfilent les perles.
Au niveau de l’enregistrement, les dix morceaux ont été mis en boîte dans pas mal de petits studios mais aucun ne semble se distinguer, la faute à une surproduction comme on en entendait tant à cette période. Niveau musiciens, Tonio s’appuie ici sur de bons requins de studio (il en faut) mais on ne retrouve pas la symbiose ni les harmonies du premier disque. C’est ainsi qu’au gré des titres se succèdent le batteur Burleigh Drummond (ex Ambrosia), les guitaristes Charlie Sexton (futur Lucinda WILLIAMS, Bob DYLAN, Townes Van Zandt), Nick Van Maarth (un ancien des Crickets), le sax Phil Kenzie (ex Wishbone Ash, Manfred Mann, POCO, POINTER SISTERS) et le bassiste David Miner (ex Grace Slick, Leon Russell et accompagnateur de T-Bone Burnett). Niveau arrangements, direction artistique et orchestration, l’ensemble paraît incroyablement synthétique. Mais où est passée la guitare du père Krikorian ?

Déception également au niveau des textes. Si les paroles diffusent une trame sur les relations et les rapports quotidiens entre les femmes et les hommes, on se demande où sont passés l’humour et l’espièglerie de l’auteur. Se sont-ils envolés ?
Tout n’est pas à jeter aux orties, « Romeo And Jane » évoquera à certains une ambiance à la Men At Work, tandis que « Impressed » pourrait s’inscrire dans un album de TOTO, c’est dire le peu d’intérêt du morceau. « Living Doll » et « I Handle Snakes » distillent une palette sonore à mi-chemin des CARS et d'Elvis COSTELLO. On passera rapidement sur les autres titres, ceux-ci ne retiennent guère l’attention et même les plus curieux et patients des auditeurs risquent de s’ennuyer.
En fin de compte? seul le titre d’ouverture nous sort de notre léthargie. « True Confessions » pouvant s’inscrire à la fois dans le premier chef-d’œuvre de l’artiste ou dans l’un des trois premier CARS (rien que ça) ce qui fait vraiment trop peu pour décrocher la moyenne. Même la pochette bizarroïde finit par lasser. Si on voulait refaire l’histoire sempiternelle du verre à moitié vide ou à moitié plein, certains auraient tendance à penser que malgré ses défauts, son inconstance et son manque d’intérêts, ce disque n’est pas pire que la moitié de la production eighties. A vrai dire, Tonio est ici bien trop mal accompagné tant au niveau des sidemen que des producteurs.

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   LE KINGBEE

 
  N/A



- Tonio K (guitare, chant)
- Charlie Sexton (guitare)
- Rick Neigher (guitare, chœurs 1-2-3-4-6)
- Daryl Caraco (guitare)
- Nick Van Maarth (guitare)
- Peter Banks (guitare)
- Billy Steele (guitare 6)
- T-bone Burnett (guitare, chœurs 10)
- David Mansfield (mandoline, violon)
- David Miner (basse)
- Eric Gotthelf (basse)
- Tim Chandler (basse)
- Phil Chen (basse)
- Burleigh Drummond (batterie, percussions)
- Freddy Alwag (batterie)
- Ron Aston (batterie)
- Efrain Toro (percussions)
- Dave Aston (synthétiseur)
- David Lewis (claviers)
- Bob Rose (claviers 5-8-9)
- Phil Kenzie (saxophone)
- Little Effort (saxophone)


1. True Confessions
2. Perfect World
3. Romeo And Jane
4. You Belong With Me
5. Impressed
6. I Handle Snakes
7. Emotional War Games
8. Living Doll
9. You Don't Belong Here
10. You Will Go Free



             



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