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TÊTES RAIDES - Gratte Poil (2000)
Par RAMON PEREZ le 27 Novembre 2019          Consultée 1573 fois

L’ami je te préviens : j’adore ce disque. Je veux dire qu’il est dans mon top 5 toutes compétitions confondues. Que bien que je le connusse par cœur, à chaque fois que je l’écoute je me dis "Wow !". Tiens je ne sais même pas par quel bout le prendre tant il est parfait de bout en bout. Peut-être par une qualité évidente qui se dévoile progressivement : sa formidable construction. Le premier titre démarre on ne peut plus simplement, avec un accord de guitare sèche, avant d’allumer progressivement ses lumières sur le monde dans lequel on pénètre. Cela se fait par l’ajout progressif et subtil de bien d’autres instruments accompagnant ce superbe texte où l’important est déjà dit : "à partir de maintenant, je chante". Pour l’essentiel (il y a quelques instrumentaux) c’est bien ce qu’il va se passer avec une performance de Christian à couper le souffle. Profonde, forte, fascinante.

La vingtaine de titres de cet album se déploie ensuite en deux actes. Le premier fait monter la sauce petit à petit. Mieux que ça : par des chemins détournés, pour ne pas que ce soit trop évident et qu’on ne le perçoive qu’après coup. Des aspects enfantins ("Bibliothèque", "Chapeau") contrastent avec des choses beaucoup plus graves ("Les choses"). Tous les titres sont richement construits, que ce soit par les instruments utilisés ou les rythmes employés, comme le très intéressant "C’est dimanche" avec sa cascade de ruptures. Chaque morceau fait un pas de plus jusqu’à l’incroyable enchaînement "Dépêche-toi" et, un cran plus loin encore, la masterpiece "L’iditenté".

Certes, je suis un énorme fan de Noir Dez. Mais les collaborations entre de grands artistes accouchent souvent de souris. Ici, les deux plus grands groupes français des années 90 (à mes oreilles au moins) signent un titre digne de figurer en bonne place sur leurs best-of respectifs. Un morceau génial où chacun amène quelque chose. Où l’énorme intensité électrique de NOIR DESIR est encore rehaussée par la force collective des instruments de TETES RAIDES. Où les deux chanteurs se répondent, avec leurs timbres si différents, sur ces paroles au cordeau de Christian. Où la musique offre de nombreuses surprises pour un résultat irrésistible.

Le plus fou dans cet album, c’est la façon dont il réussit à repartir après un morceau aussi incroyable. En prenant le temps de nous faire redescendre des nuages. En gommant l’euphorie qui nous avait pris par un enchaînement de deux instrumentaux ("KO" et "OK") qui redistribuent toutes les cartes, nous amenant du ciel électrique aux pavés de la ville mouillés par la pluie. La deuxième partie du disque démarre à l’entrée du "Cabaret des nues", dont la porte s’ouvre pour nous accueillir dans une atmosphère bien différente, mais toute aussi intéressante. Ici c’est l’ami Yann TIERSEN qui nous régale en venant illuminer cette pièce à l’atmosphère incroyable, à la recherche sonore ainsi qu’à la poésie délicieuses.

Une entrée songeuse dans ce deuxième acte qui aligne ensuite plusieurs chansons aux textes assez graves questionnant l’insatisfaction et notre propension bien humaine à y faire face en enviant le voisin, voire en lui tapant dessus. Norge prête son concours par le texte d’ "Ennemis", JEAN CORTI par la musique de "Gratte poil". Tu ne connais pas Jean Corti ? Son principal fait d’instrument fut d’accompagner JACQUES BREL à l’accordéon à la grande époque de celui-ci. Puis par la suite quelques autres grands (BARBARA, BASHUNG). A 70 ans bien sonnés, nos Têtes lui font à cette époque enregistrer un album pour lancer leur label ("Mon slip"), ce qui en dit pas mal sur leur état d’esprit vis-à-vis du business musical. Mais revenons à nos moutons.

La richesse de Gratte Poil est, je le redis, incroyable. Prends un titre au hasard (à part un ou deux instrumentaux de transition) et tu y entendras tout le génie de ce groupe. Le jeu sur les nuances, le souffle des compositions, les variations de rythme, le relief des mélodies. Sans oublier les mots toujours aussi singuliers de Christian. Le groupe est ici au sommet de son art, en capacité d’exploiter à fond toute sa force collective. Il crée, il invente, il peint. Des choses sombres, des choses lumineuses, des choses contrastées. Il voyage au milieu d’une foule de sentiments, sans jamais se perdre. Il se fait sérieux, drôle, grave ; léger ou plein de doutes. Et en plus il réussit sa sortie par un dernier instrumental qui clôt ce voyage avec à la fois une nostalgie et un espoir qui prennent aux tripes. Je n’en reviens toujours pas.

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2. Bibliothèque I
3. Les Poupées
4. C'est Dimanche
5. Chapeau
6. Les Choses
7. Bibliothèque Ii
8. Dépêche Toi
9. L'iditenté
10. Ko
11. Ok
12. Le Cabaret Des Nues
13. Ennemis
14. Bibliothèque Iii
15. Patalo
16. Le Gratte Poil
17. Bibliothèque Iv
18. Dans La Gueule
19. Urgence



             



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