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COLD PUNK METAL   |  STUDIO

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1985 Arise!

AMEBIX - Arise ! (1985)
Par NOSFERATU le 8 Mars 2024          Consultée 594 fois

Comment ai-je pu passer à côté de ce monstre sonique durant les années 80 ? Il y a des groupes que l’on redécouvre étrangement sur le tard. En ce qui me concerne, durant les années 90, époque où j’écoutais pas mal de noise rock et de post-hardcore, dont beaucoup de combos (prendre NEUROSIS au hasard) se disaient influencés par cette secte de rosbifs bien fracassés du ciboulot. Mais aussi dans la sphère death metal où des fous furieux comme SEPULTURA et NAPALM DEATH s’en réclamaient aussi.

Dans les eighties underground cloisonnées par les genres, les membres d’AMEBIX, menés par ce personnage fantasque qu’était le baron Rob Miller, bassiste et hurleur de sensibilité anarchiste, cassaient justement les règles. Ni métal extrême, ni punk, ni goth, ni post-punk mais tout çà à la fois ! Les maniaques du classement des styles musicaux souterrains appelleront ce sous-courant, le crust. Exactement comme moi en gros à l’époque.

En témoigne ce disque sorti en 85, sur le label américain punk-hardcore Alternatives Tentacles alors tenu par l’agité du bocal JELLO BIAFRA, leader des emblématiques DEAD KENNEDYS, suite à une rencontre au sommet dans les studios Southern Studios, durant l’enregistrement de leur précédent forfait discographique, No Sanctuary. Rien d’étonnant. Les liens étaient alors étroits idéologiquement entre les tenants de la punkitude Hardcore d’outre-Atlantique et les disciples venant de l’Angleterre suivant la ligne dure anarcho punk des préceptes libertaires de CRASS. Et nos headbangers punk ont l’infime honneur d’être les premiers Anglais signés sur le label du Kennedy mort.

"The moor" lance le disque, marqué par une introduction inquiétante quasi dark ambient avant la lettre, qu'illustre l’apocalytique chœur micropolyphonique de LIGETI dénommé "Lux aeterna" (découvert par votre serviteur grâce au film cosmico-métaphysique 2001 Odyssée de l’Espace de Kubrick), une basse au son démentiel, doublée d’une gratte bien rugueuse. Le résultat ? Un instrumental sabbathien en diable. Déjà une intro qui nous met dans le bain, définissant la marque de fabrique à la fois diversifiée et destroy du groupe.

S'ensuivent un cri, une rythmique de panzer fortement influencée par KILLING JOKE et un chant proche de Cronos de VENOM, avec un refrain typiquement punk 80. La chanson s’appelle "The Axeman" et c’est un must absolu. Au milieu, le morceau se transforme en une cavalcade à la MOTORHEAD qui s’arrête puis la rythmique infernale revient pour mieux vous broyer. "Fear Of God", avec une intro brutale à la VENOM, serait un croisement tribal entre WARFARE et ANTINOWHERE LEAGUE, avec un coté KILLING JOKien primitif, ponctué par un 'grunt' définitif. Plus sautillant, "Largactyl" dénote avec son jeu de basse dévastateur. L’ensemble sonne comme du CRASS heavy metal se terminant dans une atmosphère bien dark.

"Drink and Be Merry" possède une atmosphère cold-wave à se pendre, héritée de JOY DIVISION, et garnie par un chant plus plaintif à la Ian curtis (peut-être un poil trop poussif). Ensuite, la guitare située dans l'axe METALLICA/CRIME, les vocaux venomiens et un passage chaotique nous marquent définitivement. "The Darkest Hour", balade qui s’accélère à la fin, est un peu construite comme le morceau commenté précédemment, le chant de nouveau à mi-chemin de Ian curtis et de Cronos.

La ferraille punk saccadée de "spoils Of Victory" fait un sacré effet sur nos neurones déjà bien atteints par l'écoute du début du skeud. De même, le titre éponyme, véritable métal punk répétitif, carrément thrash, où le baron et ses sbires donnent des leçons de punk rock à METALLICA ou à MERCYFUL FATE (les tarés de NEUROSIS retiendront bien la leçon), combos que le baron suit alors de très près. "Slave", avec sa redoutable intro à la basse, ses chœurs ultra-punk, sonne presque comme du HELMET avant l’heure. Là aussi, le morceau évolue vers du doom punk lancinant.

L’œuvre est ressortie en l’en 2000 avec d’autres titres bien heavy/"High Energy" comme "Right to Ride" qui louche lourdement vers MOTORHEAD, le baron imitant parfaitement le père Lemmy. Les ambiances sont ainsi variées, évitant le monolitisme souvent rasoir qui prévaut dans d’autres courants contemporains. Du rock lourd déglingué, à la fois luciférien et anarchiste.

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- The Baron Rob Miller (basse, vocaux)
- Chris Miller (guitare)
- George Fletcher (claviers)
- Robert Richards (batterie)


1. The Moor
2. Axeman
3. Fear Of God
4. Largactyl
5. Drink And Be Merry
6. Spoils Of Victory
7. Arise!
8. Slave
9. The Darkest Hour



             



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