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TWIN TRIBES - Ceremony (2019)
Par RICHARD le 17 Décembre 2019          Consultée 1959 fois

Je l'aime plutôt bien,moi, la communauté latino-américaine sur le plan musical. En effet, elle adore les SMITHS et les musiques sombres. Elle a tout pour me plaire donc, sans trop d'égocentrisme mal placé. Par sa passion, elle fait perdurer les notes gothiques sur son continent. Il faut dire que le Mexique n'est pas si loin et ces terres ont donné naissance à des groupes qui comptent dans cette sphère. Du death rock malsain de LAS GARGONAS à l'Electronic Body Music effrénée des géniaux HOCICO, le Jour des Morts n'est jamais vraiment loin. Avec le duo texan qui nous intéresse ici, on fera dans le plus sobre mais pas dans le sans saveur non plus. TWIN TRIBES se la joue volontiers dark wave et cold pop, pas novatrice pour un dollar mais ultra efficace. Grâce à un premier album plus que prometteur, le très beau Shadows sorti l'année dernière, les deux larrons ont remis au goût du jour et sans opportunisme des sonorités qui rappelleront le meilleur de CLAN OF XYMOX première période ou le CURE cristallin. La brèche ouverte de l'autre côté de l'Atlantique par DRAB MAJESTY n'est sans doute pas étrangère à ce regain de vitalité et ce n'est évidemment pas fait pour déplaire aux corbeaux.

TWIN TRIBES n'est donc pas là pour perdre son temps. C'est un fait. Si la première galette ne dépassait pas les 27 minutes, Ceremony ne va pas quant à elle au delà des 35 minutes. Luis Navarro et Joel Niño Jr recherchent indéniablement l'efficacité mais pas à n'importe quel prix quand même. Elle ne se fera pas au dépend des émotions et de la recherche mélodique. Il faut dire que dans cette approche, le duo est plutôt doué. Une chose frappe à l'écoute de ces nouveaux titres. Les compères se sont orientés vers des contrées plus froides (est-ce possible?), aiguisant encore un peu plus les angles. Cette impression est ressentie dès l'introductif «Exilio». C'est un clin d’œil au khôl noir encore plus appuyé à la cold wave anglaise du début des années 80. On pourra toujours douter de l’intérêt de la chose mais les Texans y mettent sans conteste tout leur cœur. Ecoutez-moi plutôt aussi le superbe «Shrine». Une voix détachée qui transperce le brouillard d'un matin calme. Une guitare sur les dernières notes que ne renierait pas le Robert Smith de 1989 et une ambiance générale qui rappelle le meilleur du spleen dansant de Ronny Moorings. N'en jetez plus. Avec ce type de morceau, on tient un groupe qui ira loin sans doute. Il confirme surtout avec bonheur tous les espoirs que l'on avait placés en lui. Les feux de paille étant tellement nombreux par les temps qui courent.

TWIN TRIBES à travers ces dix titres passe crème et haut la main le soi-disant toujours délicat deuxième album. Ce qui à mes yeux fait la force des Texans c'est cette capacité à développer des ambiances terriblement accrocheuses et ceci dès les premières secondes. Navarro et Niño Jr alternent sans difficulté apparente perles catchy serties de givre et moments plus contemplatifs. Les sonorités bien que référencées ne pourront que titiller une nouvelle fois les amoureux des univers émotionnels. De la boîte à rythme sèche façon Doktor Avalanche que l'on retrouve sur le rapide «Upir» à la guitare cristalline de l'instantané «The River», c'est une belle et pertinente relecture de trois décennies sombres. Avec l'urgent «Fantasmas», Mexique oblige, le duo se fend d'un titre en espagnol qui semble sortir directement des catacombes. La voix de Navarro colle parfaitement à cet univers. Le Texan sait se montrer sobrement démonstratif comme sur le très Faith et atmosphérique «Obsidian» sans pour autant en faire des tonnes. C'est un juste équilibre que réussit à trouver TWIN TRIBES entre tourments intérieurs et paysages sonores minimalistes. La recette est facilement trouvable dans tout bon livre de cuisine cold wave mais c'est indéniable, les deux compères ont le coup de main habile. Le travail délicat sur les claviers (l'enveloppant «Avalon») et les mots comme autant d'échos pertinents aux doutes et espoirs enfoncent définitivement le clou.

Ceremony s'il ne révolutionnera pas le monde gothique a néanmoins tout pour séduire et surtout perdurer. A l'heure des faux pas des dernières productions de SHE PAST AWAY ou DRAB MAJESTY par exemple, TWIN TRIBES confirme en toute discrétion sa place de groupe qui compte dans l'univers dark wave et comptera encore, je l'espère, vraiment.

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   RICHARD

 
  N/A



- Luis Navarro (chant,guitare,claviers)
- Joel Niño Jr (basse,claviers)


1. Exilio
2. Heart And Feather
3. The River
4. Avalon
5. Obsidian
6. Fantasmas
7. Vii
8. Upir
9. Perdidos
10. Shrine



             



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