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2011 Oddity
2015 Torn Apart
2020 The Answer

Franck CARDUCCI - The Answer (2020)
Par MARCO STIVELL le 25 Janvier 2020          Consultée 1482 fois

Faire du neuf avec de l'ancien, c'est une expression un rien générique mais qui illustre parfois le propos comme il se doit. Depuis ses débuts en solo, la musique de Franck CARDUCCI n'a pas pour vocation de faire dans l'originalité. Elle donne le meilleur d'elle-même à partir d'influences bien digérées, auxquelles on ajoute un écart de plusieurs années entre chaque album. Si le rock progressif ne tend pas à se renouveler, au moins on peut toujours compter sur des valeurs sûres. Avec The Answer, cela tombe à pic - comme avec Torn Apart ou Oddity -, c'est le moins que l'on puisse dire !

Oh mais attendez, j'ai dit rock progressif ? C'est se baser sur ce que l'on connait, mais aussi sur les dires de fans qui ont été plus prompts à écouter l'album, qui disent que c'est même l'effort le plus prog de Franck CARDUCCI. Celui-ci a néanmoins raison de dire sur son site que The Answer est ouvert à tout amateur de rock classique, blues, folk... Chose qui est aisément confirmée dès la première écoute, et comme pour les précédents, peut-être davantage. Ouvert, mais aussi recommandé !

Certaines choses ont changé depuis 2015. La batterie est désormais tenue par Antonino Reina et le guitariste Steve Marsala seconde Christophe Obadia. Mary Reynaud prend une place de plus en plus grande au chant, ce qui n'est pas pour déplaire aux amateurs de voix féminines. Il y a encore des invités de marque, et nous ne ferons pas durer le suspense en disant qu'ils figurent tous sur le dernier morceau, "Asylum". D'abord, Fabrice Dutour (du groupe heavy-blues français BACK ROADS) à la guitare, ensuite Jimmy Pallagrosi, ex-batteur du groupe KARNATAKA, et enfin, last but not least, Derek Sherinian, le seul, l'unique, avec ou sans DREAM THEATER !

The Answer est un concept-album qui pourrait passer pour une critique de l'évolution de la musique, dont l'origine se perd dans la nuit des temps, par rapport à ce qu'elle est devenue depuis quelques années. C'est-à-dire aux yeux d'un public volage, en proie au sexe, aux smartphones et au culte de l'éphémère, incapable donc de savourer la musique comme un art, comme dans les actions de ceux qui usent de leur pouvoir en tirant les ficelles, et ce ne sont pas les artistes.

Plusieurs moments décrivent la vie du musicien. Pour renforcer l'histoire (mais elle ne serait point sans le signe du "déjà vu" !), on passe par divers degrés extrêmes : la folie, la maturité "forcée", surtout après le succès massif. Ce dernier point est particulièrement bien amené par "Slave to Rock'n'Roll", un rock à tendance blues bien carré, mid-tempo à grosses guitares et orgue Hammond à l'avenant. Les choeurs sont légèrement sous-mixés (seul point négatif de l'album en fait) mais la mélodie est efficace au possible, c'est de la belle ouvrage et ça dure cinq minutes. Le temps nécessaire pour un clip vidéo excellent qui reprend bien à son compte la notion du public actuel voire de la société en général, exprimée ci-dessus. D'aucuns affirmeront qu'il est agréable à voir...

En dehors de "Slave to Rock'n'Roll" ainsi que d'un morceau jazzy et feutré au piano avec trompette, "The Game of Love" (proche des essais de Steve HACKETT dans ce domaine pendant les années 2000), The Answer ne propose que des titres d'environ dix minutes. C'est avec un beau sens de l'écriture que "(Love is) the Answer", en plus de constituer une intro réussie, se laisse admirer pour son caractère limpide, la force de ses mélodies conjointes. Tout n'est que plaisir, depuis le début au didjeridoo (joué par Christophe Obadia), arpèges de guitare 12 cordes et improvisations de synthé Mini-Moog par Olivier Castan, jusqu'au pédalier basse du pont, en passant par le mellotron, le chant de CARDUCCI sur de grands accords pop-folk, les choeurs magiques du refrain, les relances...

On parlait de Steve HACKETT et "Superstar" reste le titre contenant les plus belles références à GENESIS, dans l'intro, dans la rupture qui précède le "slow" final. C'est le morceau où la complicité de Franck CARDUCCI et de Mary Reynaud est la plus palpable, entre chants très mélodiques, cris donnant des frissons... Et il n'y a pas que GENESIS, l'usage blues pourrait ici plaire à des amateurs de LYNYRD SKYNYRD et autres groupes de la mouvance 70's. Oui, même avec du synthé VCS3 au milieu !

Et c'est pareil pour "The After Effect" et ses changements divers, "Asylum" où les parties de guitare électrique, parfois "à la Jeff BECK" sont très, très inspirées. Derek Sherinian, derrière son orgue, attend studieusement son heure, mais le batteur Jimmy Pallagrosi tend à lui voler la vedette. Une belle performance instrumentale sur une chanson moins évidente que d'autres sans doute, mais les choeurs féminins à eux seuls, comme les invités, valent le détour. Encore une fournée de qualité signée Franck CARDUCCI.

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   MARCO STIVELL

 
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- Franck Carducci (chant, basse, pédalier basse, guitares, syn)
- Mary Reynaud (chant, thérémine)
- Olivier Castan (orgue hammond, mellotron, synthétiseurs)
- Christophe Obadia (guitares, didgeridoo, choeurs)
- Steve Marsala (guitares électriques et 12 cordes, choeurs)
- Antonino Reina (batterie, choeurs)
- Sandra Reina, Amelynn Vecchi (choeurs)
- Richard Vecchi (piano)
- Thierry Seneau (trompette)
- Derek Sherinian (orgue hammond, mellotron)
- Jimmy Pallagrosi (batterie)
- Fabrice Dutour (guitares lead)


1. (love Is) The Answer
2. Slave To Rock'n'roll
3. Superstar
4. The After Effect
5. The Game Of Life
6. Asylum



             



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