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MONOLOGUE / DUB  |  E.P

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1986 Commercial Suicide
1988 It Seems
1997 Bastard

E.P

1986 Interview
 

- Membre : Wire

Colin NEWMAN - Interview (1986)
Par STREETCLEANER le 6 Mars 2020          Consultée 1470 fois

L’EP Interview est sorti concomitamment à l’album Commercial Suicide en 1986. Œuvres séparées à l’époque, elles seront réunies en 2003 lors de la réédition de l’album en CD, avec les deux titres de cet EP en bonus tracks. En fait, le titre Interview est trompeur car il s’agit en réalité de deux monologues (Newman se pose des questions à lui-même) qui se déroulent sur fond musical électronique.

L’exercice du monologue mis en musique n’est pas nouveau, Gil Scott-Heron l’avait déjà fait en 1978 (The Mind of Gil-Scott Heron), Leonard Nimoy (Star Trek) également mais il faut dire que nombre d’autres artistes se sont livrés à cet exercice… par exemple, KILLING JOKE le fera à son tour un peu plus tard en 1989 (The Courtauld Talks). Newman l'avait d'ailleurs déjà effleuré avec WIRE dans Document And Eyewitness (1981).

L’EP est sorti sous forme d’un vinyle au format 12’’, chaque face étant d’une durée d’environ 12 minutes 30, soit une durée totale d’environ 25 minutes.

La face A est nettement moins musicale que la face B car elle met en avant la voix de Newman, la musique étant donc partiellement occultée par celle-ci. Les choses s’inversent sur la face B, intitulée « Disco Dub Interview » : ici la voix est relayée en arrière-plan, finira noyée dans la musique, et l’auditeur pourra profiter pleinement du travail musical de Newman qui a plus de liberté pour se développer (la musique des deux faces étant toutefois construite sur une base proche, que ce soient les motifs ou les sons).

Sur la face A, Colin Newman se présente et évoque rapidement son parcours avec WIRE ainsi que son travail en solo et notamment son nouvel album, Commercial Suicide. Ce sera l’occasion d’apprendre que le présent enregistrement a eu lieu aux studios Daylight à Bruxelles, 49 rue de la Mutualité. Nous sommes alors le 21 juillet 1986 et il est 1h22 du matin. Un peu plus tard, il nous fait notamment sourire quand il nous rappelle qu’il a été, jeune, influencé par les SEX PISTOLS mais que bon voilà il n’est plus tout jeune maintenant. A la fin de cette interview, il déclare que si on continue à faire quelque chose assez longtemps, avec suffisamment d’engagement, alors on peut convaincre les gens que l’on sait ce que l’on fait…

La face B est la face musicale de cet EP, et c’est la plus intéressante. Comme le dit Newman précédemment, cette musique est sans rapport avec celle de l’album Commercial Suicide. Les paroles y sont moins perceptibles et de toute manière sa voix finira dans les échos et noyée dans la musique.

Cette musique électronique est à la croisée des chemins entre l’ambient, le dub et la techno. Elle est construite autour d’une boucle et de kicks intermittents (qui pourraient donc être produits par la pédale d’une batterie). La boucle de départ va ensuite disparaître progressivement pour laisser place à d’autres motifs.

Vont venir s’ajouter des instruments fantomatiques, notamment des cuivres et des bois ; mais aussi des percussions et cymbales, des bruits divers futuristes ou « extra-terrestres » ; ainsi que des sonorités extrême-orientales, nettement perceptibles au milieu du morceau. L’atmosphère dégagée est vraiment immersive et hypnotique, voire même psychédélique… nous sommes quelque part entre réalité et coma… C’est un travail réellement intéressant et certains ont même pu dire que ce travail était plus intéressant que l’album lui-même… Il aurait même pu être la BO alternative de Blade Runner, pourquoi pas.

Ce qui est en tout cas évident est que Newman a montré dès 1986 son talent à produire de la musique électronique. En 1997, il consacrera un album entier à ce genre musical (album Bastard), abordant plus particulièrement le trip-hop et la drum and bass.

Interview est une œuvre confidentielle au sein d’une carrière déjà elle-même confidentielle… il faut faire montre de sacrées qualités de curiosité pour la découvrir.

Note : 3.75/5.
Difficile de noter ce type d’œuvre et cet exercice du monologue ou spoken word mis en musique. Pour ma part j’ai été agréablement conquis.

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- Colin Newman


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