Lorsqu'on n'est pas fan d'ENYA, la première chose qui vient à l'idée c'est "oh super, un nouvel album ! Je n'étais pas au courant..." Puis, "minute... encore un disque de Noël ? Pour fêter les 11 ans du précédent peut-être..." Et pour finir : "Ah, une compilation, de Noël donc !"

Un fan n'a donc pas grand-chose à se mettre sous la dent ici, mis à part le simple plaisir d'acheter un nouvel objet de la dame irlandaise qui est arrivée durant les années 2010 au niveau de production le plus minime qu'elle pouvait. Quitte à ne pas avoir l'inspiration, inutile de s'obliger.

Le non-fan curieux peut en revanche découvrir ce qui, en 2006, était vendu comme un E.P de 4 titres, comprenant "Adeste, Fideles (O Come All Ye Faithful)", "The Magic of the Night", "We Wish You a Merry Christmas" et "Christmas Secrets".

Cette compilation en fait est une réédition qui reprend la même pochette que l'E.P, en ajoutant une version orchestrée de "Oíche Chiúin (Silent Night)" enregistrée en 1992 (parue en 45-tours), le titre "Amid the Falling Snow" extrait d'Amarantine (2005) et une bonne part des chansons de l'album And Winter Came (2008).

Rien de neuf sous le soleil d'hiver donc, rien que des titres qui s'accordent bien ensemble, parfois trop. On apprécie simplement de réécouter le thème royal et festif – dans le sens ENYA ! - de "White Is in the Winter Night", autant que découvrir dans le même style "Magic in the Night" et "We Wish You a Merry Christmas", si on n'avait pas l'E.P.

D'un seul coup d'oreille, on reconnaît l'ambiance de Watermark (1988) ou Shepherd Moons (1991) dans la réalisation sonore de "Oíche Chiúin (Silent Night)", peut-être le plus beau titre de l'ensemble, même si sa version chorale de 2008 n'est pas très loin derrière. ENYA a le don de rester fidèle à elle-même et de faire sonner ces standards mieux que quiconque.

"O Come, O Come, Emmanuel", même déjà connu, demeure vraiment parmi ses arrangements les plus réussis, et "Adeste, Fideles", toute en simplicité, constitue une belle surprise. Encore une fois, cela reste peu de choses et c'est à déconseiller clairement à ceux que la musique de l'Irlandaise rend sceptiques. La note concerne l'intérêt limité de l'objet.