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CELTIC NEW-AGE  |  STUDIO

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- Style : Marjana Semkina, Kate Bush
- Membre : Clannad

ENYA - Shepherd Moons (1991)
Par MARCO STIVELL le 12 Janvier 2013          Consultée 2867 fois

Même si on savait que la new-age était durant les années 80 l'un des genres musicaux les plus développés, le succès retentissant de Watermark (une dizaine de millions d'albums vendus !) était pour le moins inattendu. La chanteuse elle-même, attachée à la personnalité de la musique et non l'aspect commercial, en a été surprise. Et pourtant, quand on connait le talent d'ENYA à proposer univers éthéré et sons d'époque tant dans les instruments que dans les mélodies, ça ne devrait guère être étonnant. Si Watermark a laissé son empreinte indéfectible dans la fin de la décennie, Shepherd Moons fera encore mieux tant dans la considération musicale que financière, sachant que pour cette dernière il suffit d'ajouter un million aux scores du précédent, soit onze !

Pourtant la recette ne change pas, ou si peu. Par exemple, on pourrait citer le choix d'ENYA d'abandonner de plus en plus les sons acoustiques pour ses claviers, notamment le grand piano pour en utiliser un digital comme en témoignent « Lothlorien », « No Holly for Miss Quinn » et « Shepherd Moons », le morceau. Ce qui ne fait que renforcer le côté féérique de cette musique, bien évidemment chargée en nappes quel que soit le contexte. Et toujours aussi cette signature vocale, tantôt vraie, tantôt modifiée comme sur « Afer Ventus » ou « Book of Days ».

Là où Shepherd Moons brille plus encore que son prédécesseur, c'est qu'il ne contient pas de morceaux à l'impact moindre, pas de « River » ou de « Miss Clare Remembers » donc. Ici on ne parle que de mélodies et ou d'ambiances envoûtantes, s'accompagnant pour qualité d'une simplicité parfois enfantine, comme sur « Marble Halls » (reprise du thème de l'opéra « La Bohémienne » de Michael William Balfe) qui sonne pour le coup plus typiquement romantique et ancienne, ou encore l'élégante introduction « Shepherd Moons ».

Trois chansons participent allègrement au succès de cet album en tant que singles porteurs. « Caribbean Blue » est une valse d'essence exotique comme son nom l'indique, mais avec aussi une atmosphère baroque que la chanteuse peut difficilement renier. On y retrouve ses sons habituels, clavecin modifié, effet de synthétiseur qui sonne comme une guitare étouffée ou mieux encore, un xylophone. « How Can I Keep From Singing ? » est une reprise d'un cantique chrétien dont la musique a été écrite par Robert Wadsworth Lowry. C'est un « On Your Shore » en mieux, en plus rêveur encore avec pour accompagnement une simple nappe mais jouant ces accords mille fois entendus et qui sonnent toujours si bien ensemble. Quant à « Book of Days », on pourrait aisément la considérer comme le meilleur single qu'ait jamais publié ENYA. Cette mélodie est plus entêtante et encore mieux « habillée » que ne pouvait l'être « Orinoco Flow » (on peut entre autres y entendre des castagnettes !). Un vrai hymne... Bien sûr, il vaut mieux savourer ces trois chansons sur l'album entier qu'en single...

D'autant plus qu'encore une fois, il n'y a que des titres avenants. On remarque en particulier une affluence de titres en latin. « Ebudae » et « Evacuee » sont pourtant très différentes. La première est courte et tribale, et la seconde plus suave, où le cornet du jazzman Steve Sidwell survole les nappes caressantes (on remarque aussi l'introduction qui cite « Marble Halls » un peu à l'avance). Même constat pour la ballade « Angeles » qui porte bien son nom, et où l'instrument soliste et une clarinette. Rien de surprenant, sinon la qualité indéniable. « No Holly for Miss Quinn » et « Lothlorien » sont d'autres morceaux reposant sur de jolies parties de piano, plus fournies et fragiles que celles de Watermark. On termine avec une chanson de pas moins de six minutes, « Smaointe... » entièrement en gaélique et dédiée aux grands parents maternels de l'artiste (et donc aussi de la famille Clannad), et c'est encore une merveille. Pour mieux en faire ressortir la signification, ENYA y a invité la cornemuse du vétéran de la folk irlandaise, Liam O'Flynn, ex-Planxty.

On remarquera par ailleurs que c'est l'album d'ENYA sur lequel officient le plus d'invités, comme pour mieux dire que pour faire ce chef-d'oeuvre, l'artiste avait besoin d'un peu plus de soutien. Enfin chef-d'oeuvre, ceux qui n'aiment pas ENYA en général approuveront difficilement et trouveront que je vais vite en besogne, mais rien à faire, ce disque reste pour moi son meilleur.

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   MARCO STIVELL

 
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- Enya (chant, piano, claviers, percussions)
- Andy Duncan (percussions)
- Roy Jewitt (clarinette)
- Nicky Ryan (percussions additionnelles)
- Steve Sidwell (cornet)
- Liam O'flynn (uilleann pipes)


1. Shepherd Moons
2. Caribbean Blue
3. How Can I Keep From Singing ?
4. Ebudae
5. Angeles
6. No Holly For Miss Quinn
7. Book Of Days
8. Evacuee
9. Lothlorien
10. Marble Halls
11. Afer Ventus
12. Smaointe...



             



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