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ENYA - Amarantine (2005)
Par MR. AMEFORGÉE le 14 Juin 2006          Consultée 5742 fois

Enya, c’est un peu la grande soeur, gentille et sage. Celle qui préfère le dimanche rendre visite à Tatie Léontine et prendre le thé accompagné des petites madeleines parfumées à la cannelle préparées par la bonne, plutôt que de sortir faire la bringue en boîte sur des rythmes échevelés de techno ou bien encore d’aller se saouler la tronche à coup de pintes de bière en compagnie d’une horde de bikers fans de Lordi, qui disent « feuque » à Michel Drucker. Elle est comme ça, Enya. Et elle chante aussi de petites ritournelles pour endormir les enfants et pour qu’ils fassent plein de zolis rêves.

Et Amarantine, c’est ça. Du pur Enya. Tout sage et tout gentil. Yahourt bio, garanti sans additif ni conservateur, sans matière grasse, texture veloutée, finement nervurée et saveur sucrée. Avec Enya, j’ai perdu du poids. Avec Enya, je me sens belle. Finis les petits désordres intérieurs. Finis la cellulite, l’effet peau d’orange : Enya agit directement sur les capitons graisseux responsables des boursouflures purulentes sous-cutanées, grâce à l’action des enzymes contenus dans les molécules de musique (cliniquement prouvées). Bref, Enya réveille le moine bouddhiste qui sommeille en chaque femme. Zen, Arsène.

Comparé au précédent opus, eh ben, c’est à peu près pareil, l’inspiration en moins. Une identité sonore bien marquée : la voix féminine, toute pitite, toute frêle, rendue lointaine grâce à des filtres (à café grand-mère, ou d’amour ?), des nappes de claviers à rendre jaloux un chef pâtissier spécialiste en cathédrales de crème chantilly. Et bien sûr, les arrangements qui vont bien et qui sont censés apporter une spécificité aux différents morceaux, effleurement de harpe, de guitare aussi, brefs mouvements d’archet sur violoncelle, quelques percussions, etc. La recette pourrait marcher, après tout sur A Day Without Rain, c’était franchement agréable. Mais là, on s’ennuie sur la majeure partie du disque.

Le début de l’album nous trompe pourtant : sympa. A l'ouverture, « Less Than a Pearl » avec d’énormes claviers, épiques et doux à la fois, comme au fin fond de l’océan. Un excellent second titre, « Amarantine », sans doute le meilleur du disque, et qui paradoxalement se rapproche le plus des morceaux de l’album précédent : cadencé par les mouvements d’archets et les escarboucles des synthés, un chant cristallin qui fait mouche. « It’s in the Rain » est déjà moins convaincant. De l’Enya pur jus, mais déso(pi)lant par ses paroles d’une platitude prométhéenne. La suite n’est pas originale, et on a décidément un désagréable sentiment de déjà-entendu. Le tout est peut-être plus (trop !) calme, moins enjoué que l’album précédent, et peut-être parfois plus « épique » aussi (mais trop rarement). Cela peut s’apprécier, mais à mesure que l’on progresse, c’est la somnolence qui l’emporte sur la grâce, Orphée qui se trouve taclé par Morphée. Et ce n’est pas en chantant en plein de langues différentes (dont une complètement inventée, le Loxian) que cela changera quelque chose.
Sur « If I Could Be Where You Are », « Long Long Journey », « Sumigerusa », excessivement planants, l’émotion parvient encore à affleurer, mes poils de bras qui oscillent en attestent, même si la surprise n’est pas là. Mais ensuite, il faut se tenir à la rambarde pour ne pas décrocher et généralement, l’instrumental « Drifting », avec les ronflements d’un violoncelle et les soupirs d’Enya, immensément rasoirs, finit par m’achever (« Zzzzzz.... »). Et quand on entend des sonorités un peu différentes, le résultat est assez moyen : sur « The River Sings » par exemple, un peu plus mouvementé, avec un beat technoïde (!), et des choeurs incantatoires et joyeux, réminiscences celtiques. Mais c’est assez anecdotique.

Il faudrait rappeler la 56ème leçon de sorcellerie musicale : trop de douceur tue la magie. La frontière est mince entre l’enchantement et la torpeur, cette fois-ci, j’ai rencontré la torpeur. Allez, ça reste sympathique, en faisant un effort, on pourrait tout aimer. C’est comme ça avec les grandes soeurs, gentilles et sages : on finit toujours par leur pardonner leur manque d'audace. Et puis, c’est un produit de régime comme un autre. Et si ça fait plaisir à Tatie Léontine, alors, on n’a plus qu’à s’incliner. Et nianiania.

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   MR. AMEFORGÉE

 
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- Enya (chant et instruments)


1. Less Than A Pearl
2. Amarantine
3. It's In The Rain
4. If I Could Be Where You Are
5. The River Sings
6. Long Long Journey
7. Sumiregusa (wild Violet)
8. Someone Said Goodbye
9. A Moment Lost
10. Drifting
11. Amid The Falling Snow
12. Water Shows The Hidden Heart



             



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