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- Membre : Clannad

ENYA - Dark Sky Island (2015)
Par MARCO STIVELL le 30 Novembre 2015          Consultée 3704 fois

Deux ans après sa soeur et ses frères (voir chronique du Nadúr de CLANNAD) et au bout de huit années de silence, ENYA revient à son tour nous dire que non, elle n'a pas encore décidé d'arrêter la musique. Une nouvelle chanson s'intitule fort à-propos "I Could Never Say Goodbye"... Le pourra-t-elle un jour, de toute façon ?

Et nous, fans invétérés que nous sommes, pourrions nous accepter qu'un jour il n'y ait plus de nouvel album de sa part, qu'elle vive encore en ce monde ou ailleurs ? Regardez, avec l'exquise Eirenya (grande passionnée de l'artiste), à la fin du mois d'août nous conversions avec nostalgie en disant que l'album de Noël - très réussi -, commençait à dater un petit peu. Et quelques jours après, SURPRISE ! Les annonces, les clips, la date de sortie... Merci Madame !

On le sait, la chanteuse à l'univers bien particulier ne publie que lorsqu'elle est sûre d'elle et que le résultat lui convient. En découvrant ce dernier effort, on ne peut qu'esquisser un sourire, signe d'un bonheur bien connu et retrouvé, car elle nous a souvent fait le coup, malgré une baisse qualitative au début des années 2000. ENYA prend de l'âge, comme tout le monde, mais pas sa musique.

Sa musique n'a pas changé. Rien n'a changé, pas plus que du côté de CLANNAD. Serait-ce donc un secret d'Irlandais ? Il faudrait préciser d'Irlandais du Donegal puisque c'est de là que viennent Eithne Brennan alias ENYA et le restant de sa famille, ce comté reculé de la verte Avalon qui s'éloigne même des tapages de Dublin, y compris les plus récents.

Nicky Ryan à la production, sa femme Roma aux paroles, et ENYA pour l'ensemble de la musique. Regardez les chroniques de ses albums les plus anciens, vous ne verrez aucune différence. La seule notable en vérité, c'est qu'au gré de son envie, ENYA, éternelle enfant rêveuse, ouvre parfois les portes de son univers – tellement unique ! - pour y faire entrer un ou deux magiciens supplémentaires, des musiciens additionnels. Ici, on note une contrebasse sur un titre.

Ce qu'elle n'a pas choisi en revanche, c'est de débuter son disque par une introduction rêveuse au piano, sans chant et sur fond de claviers comme ont pu l'être "Shepherd Moons" en 91 et, sur un rythme à trois temps, "Watermark" deux ans avant. Le trois temps ici est utilisé avec une intention clairement blues, pour un "This Humming..." de toute beauté, moins léger et plus élégant que le "My! My! Time Flies" de 2007, et qui avait soulevé des débats parmi les fans.

ENYA ne nous avait pas habitués à placer l'une de ses compositions les plus originales en ouverture. On retrouve le même balancement bluesy plus loin sur "Echoes in Rain", single porteur du disque à la couleur d'hymne. Il y a une empreinte pop comme on l'a bien connue sur d'anciens albums et également sur le titre "Even in the Shadows", très réussi à son tour.

Pour le reste, ENYA fait du ENYA, et on ne demande pas mieux. Les magnifiques "I Could Never Say Goodbye" et surtout "So I Could Find My Way" révèlent l'empreinte toujours forte de la musicienne dans un domaine valse romantique au piano, héritée d'une variété désuète, des comédies musicales. Si une personne se trouve marquée par une histoire d'amour triste, une rupture ou un « c'est pas réciproque, désolé(e) », il vaut mieux ne pas écouter ces chansons. Ou alors si, au contraire, pour se rassurer avec des mots et des notes qui illustrent magnifiquement ce qu'elle vit...

Les autres titres mettent en valeur les paroles au ton à la fois lyrique et surréaliste de Roma Ryan (parfois en latin ou en dialecte tout personnel, proche de l'elfique), les synthétiseurs baignant dans la réverbération, comme avant... ENYA donne l'impression savoureuse d'être en roue libre sur "The Forge of the Angels", à l'image de son tout premier album, The Celts (1987). Il y a un climax émotionnel dans la seconde partie, avec trois thèmes merveilleux : "Dark Sky Island", "Sancta Maria" et "The Loxian Gates", entre chrétienté et celtisme...

La voix pure et enfantine, le même son de piano digital que sur Shepherd Moons, tout y est. Nostalgiques, c'est par là ! L'artiste n'en est pas à son coup d'essai, mais sa production menue sur bientôt trente ans lui permet de s'accomplir sans se réinventer avec ce nouveau disque, peut-être son meilleur après Shepherd Moons. Les trois titres bonus sont jolis mais n'apportent pas grand-chose de plus. Au final, ne manque peut-être qu'un morceau de bravoure à l'image de "Storms in Africa". Divine ENYA, pourriez-vous en écrire un ? Avant dix ans ?

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   MARCO STIVELL

 
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- Enya (chant, tous les instruments)
- Roma Ryan (paroles)
- Nicky Ryan (production)
- + Eddie Lee (contrebasse sur 3)


1. The Humming...
2. So I Could Find My Way
3. Even In The Shadows
4. The Forge Of The Angels
5. Echoes In Rain
6. I Could Never Say Goodbye
7. Dark Sky Island
8. Sancta Maria
9. Astra Et Luna
10. The Loxian Gates
11. Diamonds On The Water



             



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