Recherche avancée       Liste groupes



      
DARK AMBIENT / DRONE  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 

ALBUMS STUDIO

1997 Nuuk
 

- Style : Deathprod

Thomas KÖNER - Nuuk (1997)
Par JOVIAL le 15 Juin 2020          Consultée 686 fois

Nuuk n'est sans doute pas le meilleur disque de Thomas KÖNER à ce jour, mais il constitue toutefois une porte d'entrée idéale dans l'œuvre du musicien allemand. Deux raisons à cela : il s'agit tout d'abord d'un album très représentatif de sa discographie (exception faite des productions les plus récentes), et parce qu'il reste aussi l'un des plus accessibles de cette dernière. Mesurons tout de même nos propos, car "accessible" serait presque un terme antinomique en ce qui concerne cette musique. Thomas KÖNER pratique un ambient prodigieusement minimaliste, terriblement froid et sombre. À côté de lui, les voyages arctiques de BIOSPHERE passeraient presque pour de sympathiques virées sous les tropiques. Car ce qui passionne avant tout notre Allemand, ce sont les paysages du Grand Nord. Ni ses fjords, ni ses forêts, ni ses habitants, mais uniquement ses grandes étendues blanches et désolées, au sol constamment gelé et battues par les vents. Un monde inhumain, où les seuls sons présents proviennent du craquement de la banquise et des hurlements du blizzard. C'est justement ce genre d'ambiances que le natif de Bochum n'a eu de cesse de vouloir de recréer tout au long de sa carrière.

Nuuk donc, c'est la capitale du Groenland. Rarement plus de sept degrés en été, autour de moins six en hiver, et dix-huit mille habitants. Mais le Nuuk de Thomas KÖNER est une ville déserte, figée dans la glace, pétrifiée par une intense tempête arctique. Vous souvenez-vous de cette scène dans Le Jour d'Après, vers le milieu du film lorsqu'à New-York les températures chutent brutalement ? Le froid avance tel une ombre mortelle. Nuuk donne la même impression. Une brume glaciale impénétrable qui paralyse tout. D'où des soundscapes vierges de rythmes mais toujours en mouvement, suivants une évolution lente, très lente parfois, faits de clusters et de drones aériens maintenus jusqu'à la fin du morceau.

Tout part du titre chez Thomas KÖNER, d'un mot ou d'un nom. C'est ainsi qu'il travaille. Une fois trouvé, la musique se construit autour de celui-ci. Nuuk se voit ainsi décliné en quatre pièces distinctes, inspirées par la rudesse de la ville inuit ("Air"), ses journées ("Day"), ses nuits ("Night") ou ses fantômes ("End"). Évidemment, tout cela est très subjectif et chaque auditeur rêvera un Nuuk à sa façon, mais c'est bien là ce que cherche notre ami Thomas, que chacun se construise sa propre représentation, son monde, au gré de ces trajectoires aléatoires et ces tableaux vides, sorte d'espace mental, feuille blanche prêt à recevoir songes et souvenirs. En cela, l'inévitable et légitime angoisse ressentie à l'écoute de ces quatre morceaux fait peu à peu place à une certaine fascination. Même chose pour ces deux "Polynya" (1), où l'on se laisse sombrer sans crainte dans l'eau noire de l'Arctique. "Amras" enfin, référence à un obscur personnage du Silmarillion de Tolkien, est peut-être le moment le plus stressant de l'album, où l'on devine comme un souffle, une mystérieuse respiration sous la glace.

Seul point négatif, commun d'ailleurs à la plupart des œuvres de l'artiste, c'est l'absence d'enchaînements entre les titres, qui nous fait parfois ressortir du disque à chaque nouvelle piste. Un simple détail diront certains, mais qui pourra certainement en faire tiquer d'autres, amateurs d'ambient, dark ambient ou drone, plus habitués à une immersion complète durant toute la durée de l'album. Mais cela n'empêchera tout de même pas Nuuk de récolter une très bonne note, pour un très bon album. Un passage obligé pour les novices du genre également, qui les mènera peut-être jusqu'aux non moins excellents, mais aussi moins évidents, Daikan et Permafrost.

(1) Polynie : trou d'eau libre sur la banquise
Note : la première version de Nuuk est sorti en 1997 chez Big Cat sur le coffret Driftworks, mais une très bonne réédition est à signaler sur le label Mille Plateaux en 2004.

A lire aussi en NEW-AGE/AMBIENT par JOVIAL :


BIOSPHERE / DEATHPROD
Nordheim Transformed (1998)
Abysses norvégiennes




BIOSPHERE
Substrata (1997)
Disque idéal pour le confinement


Marquez et partagez





 
   JOVIAL

 
  N/A



- Thomas Köner (tout)


1. Nuuk (air)
2. Polynya I
3. Nuuk (day)
4. Amras
5. Nuuk (night)
6. Polynya Ii
7. Nuuk (end)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod