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FOLKTRONICA  |  STUDIO

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ÁSGEIR - Satt/bury The Moon (2020)
Par ERWIN le 10 Juillet 2020          Consultée 1332 fois

Satt/Bury The Moon est le troisième album du jeune islandais ASGEIR Trausti Einarsson, artiste multi instrumentiste dont le succès s'est fait à la vitesse de l'éclair dans son pays natal et qui s'est vu proposer une carrière internationale immédiatement. Comme tout paraît si simple la bas, ASGEIR s'est dit qu'il allait sortir son album en islandais pour ses compatriotes et en anglais pour… le reste du monde, soit les affreux qui ne parlent pas islandais ! Mais – et il est de taille – les orchestrations ne sont pas les mêmes ! Voici qui pose les bases d'une créativité toute particulière, la plupart des artistes se contenteraient de doubler leurs chansons en anglais sans plus d'efforts que cela.

Débutons par l'Hekla de cette livraison, il y a ici plusieurs joyaux, mais le plus éclatant est sans aucun doute "Glaedur" qui s'impose pour moi d'emblée comme un des titres majeurs de cette année 2020, son ambiance intimiste et onirique campe magnifiquement les mois de solitude forcée qui ont bercé cette année particulière. Il est vrai que les islandais savent de quoi il retourne quand ils évoquent l'isolement. On évoque dès lors la présence des Elfes et des Trolls au travers d'une saga de notre temps. Mélodiquement, c'est un must entre les plus belles lignes de STING avec un coté sombre à la Nick CAVE. Une merveille introduite par la voix intemporelle d'Einar, le grand père d'ASGEIR. Plus d'orchestration sur la version anglaise "Rattled Snow", ou les machines sont maîtresses de l'environnement, la voix rappelle carrément STING et la mélodie est toujours délicieuse et sophistiquée, une vraie petite merveille de pop, assurément le titre à retenir de cette livraison.

"Myndir", chantée en islandais, nous renvoie de suite vers les esprits trolls et elfes qui peuplent cette terre, et ou le chant se transforme en mélopée. "Minning" - "Eventide" - est une petite merveille de folk campagnarde comme on en voudrait tous les jours au ptit dej au lever du soleil pour attaquer une belle journée, géniale de positivité et "éclairante". Une vibration issue en droite ligne des années seventies et du flower pop... à l'islandaise. Les paroles sont d'ailleurs poétiques et positives. Le piano de "Breathe" - l'original" Heimþrá"- donne un bel espace d'expression à sa voix, la batterie tonne comme un geyser qui explose... la respiration de la terre ? C'est très beau ! Sa voix monte et descend les octaves un peu comme le font ses compatriotes BJORK et Emilianna TORRINI avec la Hakveda sur "Overlay" - "Andann Dregur". On y repart sur les contes de trolls avec beaucoup de douceur.

Quelques arpèges de guitare, "Youth" est l'occasion d'une réflexion sur la jeunesse passée, à peine agé de 28 huit ans, notre discret artiste semble déjà très mature et animé d'une sagesse propre aux scandinaves semble-t-il. Une plage volcanique de sable noir, une batterie trépidante nous conduit jusqu'à un bridge au synthétiseur fort bien ficelé, presque épique. La mélodie est simplissime, se référant en cela à ses compatriotes de OF MONSTERS AND MEN ou au moins connu MUGISON. Je lui préfère la version islandaise de "Bernaskann", encore plus authentique. L'autre single, "Lazy Giants" - "Upp Úr Moldinniur" - paraît plus mélancolique, la vidéo se chargeant de présenter les paysages islandais sous leur jour quotidien. Ici l'ensemble sonne pop, plus que folkotronica.

L'atmosphère est trip hop sur "Turn Gold To Sand", c'est minimaliste mais curieusement comme plein à ras bord d'émotions. L'efficacité est de mise avec toujours cette voix qu'on attend pas ou on la trouve. "Living Water" nous rapprocherait presque d'un esprit loungy trip hop, avec beaucoup d'esthétique et de coloration. On retrouve la propension très islandaise de coller éléments folk avec des rythmes et des séquences sur "Until Daybreak", ce qu'on appelle aujourd'hui le Folkotronica. La video présentant l'artiste immobile dans son studio plein d'appareil électronique parle d'elle même. Nous avons un peu la même analyse sur l'éponyme "Bury The Moon" qui conclut l'album.

On pourrait reprocher un peu de froideur au jeune homme, mais telle est la rançon à payer pour être né au pays de feu et de glace.Tout semble éthéré, irréel, comme impalpable, la musique y perd en puissance ce qu'elle gagne en profondeur, car pas de doutes, il y a bien des qualités dans les mélodies qui surgissent ici. C'est en tout cas magnifique de bout en bout, avec plusieurs fulgurances qui font d'ASGEIR un artiste avec lequel il faudra probablement compter dans les années à venir. Un 4 plein d'espoir et de vitalité.

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   ERWIN

 
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1. Myndir ****
2. Bernskan
3. Heimþrá
4. Minning
5. Upp Úr Moldinniur
6. Andann Dregur
7. Glæður
8. Satt
9. Lifandi Vatnið
10. Hringsól
11. Vaðandi Þurrt
12. Youth
13. Breathe
14. Eventide
15. Lazy Giants
16. Overlay
17. Rattled Snow
18. Turn Gold To Sand
19. Living Water
20. Until Daybreak
21. Bury The Moon



             



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