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POST-PUNK/HARDCORE MUTANT  |  E.P

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MISSION OF BURMA - Signals, Calls And Marches (1981)
Par K-ZEN le 4 Octobre 2020          Consultée 769 fois

Comme pour bien d’autres groupes, la petite histoire de MISSION OF BURMA prend sa source dans un premier brouillon préparatoire. Se nommant MOVING PARTS, ce jet initial comptait déjà dans ses rangs le bassiste/guitariste Clint CONLEY et le guitariste Roger MILLER et à sa périphérie, dans les publics des concerts, un admirateur secret en la personne du batteur Peter PRESCOTT. Une audition jouera parfaitement le rôle de liaison (hydrogène) entre les deux atomes.

Le collectif commence en tant que trio et déniche son nom « sombre et dérangeant » en lisant l'inscription d’un bâtiment diplomatique de New York. MILLER, après avoir écrit une chanson qui lui semble faite pour être performée sur une boucle de bande magnétique, contacte ensuite un ancien camarade avec lequel il avait écrit des pièces inspirées par les compositeurs CAGE et STOCKHAUSEN. Martin SWOPE fait son entrée dans le groupe en tant qu’ingénieur du son live mais son rôle deviendra de plus en plus prépondérant par la suite y compris en studio. MISSION OF BURMA avait trouvé son assise.

En 1981, le quatuor signe sur le label bostonien Ace Of Hearts et sort son premier single "Academy Fight Song", "Max Ernst" étant choisie en face-B. Un single au départ peu apprécié par le groupe – « un gâteau de mariage » pour CONLEY – à cause de la production de Rick Harte, jugée trop lisse, qui ne renvoie pas l’énergie dantesque de leurs concerts. Pourtant, "Academy" est déjà représentatif d’où veut aller le groupe. Un punk hardcore qui transcende ses propres limites en développant un quotient mélodique au-dessus de la moyenne et des structures complexes voire progressives. HÜSKER DÜ suivra un chemin similaire, un peu plus bruitiste. Tirant son nom du peintre dada et du haut de son riff incisif, "Max Ernst" dévoile l’autre facette plus orageuse de BURMA.

Plus tard, dans la même année, BURMA continue son processus logique d’accroissement en sortant un premier longue-durée. Par manque d’argent bien sûr, ce sera un E.P, « pour constituer une carte de visite ou un échantillon pour goûter » aussi comme le précise PRESCOTT. Signals, Calls And Marches, du haut de sa pochette figurative et absconse, tire son nom d’un disque du grand-père de PRESCOTT que MILLER aurait aperçu lors d’une fête de Noël.

Bien accueilli (les 10000 exemplaires initialement pressés furent vendus), la plaque continue son exploration d’un punk entre fraîcheur et flamboyance aux guitares carillonnantes. "Red" donne déjà du grain à moudre aux PIXIES mais aussi à U2. "Outlaw", teubé et bizarre, confirme cette science du riff tranchant, doublé à la basse. "Fame And Fortune", très second degré voire désabusé dans ses paroles (« La célébrité et la fortune sont un jeu stupides. Mais c’est le jeu auquel je joue ») consacre le duel de voix, aspect primordial de leur musique comme il peut l’être chez les CLASH. On identifie ces arpèges, ces breaks, ces chœurs. Cet aspect atmosphérique que l’on trouve dans le même temps chez les CHAMELEONS U.K. et dans la conclusion instrumentale "All World Cowboy Romance". Quant à "That’s When I Reach From My Revolver", hymne viral, on l’entonne sous la douche entre Francis CABREL et ABBA.

Il est à noter que l’on retrouve 2 titres bonus, ajoutés par ordre chronologique sur la réédition CD de cet E.P. Parmi "Devotion" et "Execution" enregistrés en 1980 mais gardés entretemps sous le coude, on pioche le second nommé et sa fin extraordinaire.

Un début pour le moins convaincant. « Impeccable » pour Marc Masters (Pitchfork). Et à l’influence considérable sur les différentes strates de rock à l’horizon. Si Kurt COBAIN ne l’a pas ajouté à sa liste d’albums préférés, c’est uniquement parce qu’ils feront encore mieux. Juste après. C'est aussi pour cela que j'objective mon 3.5 réel en 3 sévère mais incontestable.

Petite anecdote amusante pour terminer, dans la première édition de Signals, Calls And Marches, les mots composant les paroles des chansons avaient été méthodiquement arrangés par colonnes et ordre alphabétique. Une idée de Martin SWOPE ou plutôt influencée par Roger MILLER d’après celui-ci, qui l’avait amenée antérieurement à une première session mais refusée à ce moment-là. Une question d’humeur sans doute.

(J’avoue que j’ai caressé l’espoir de réaliser la même chose avec ma chronique. Seulement je me suis heurté à deux difficultés. A ma première tentative et au bout du second paragraphe, j’ai réalisé que : 1) le nombre de mots cumulés n’était pas identique des deux côtés ; 2) contrairement aux BURMA qui ne dupliquaient le même mot qu’à deux reprises, la profondeur de mon vocabulaire était d’une pauvreté abyssale…)

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- Clint Conley (basse, chant, guitare)
- Roger Miller (guitare, chant)
- Peter Prescott (batterie, chant)
- Martin Swope (bandes)


1. Academy Fight Song
2. Max Ernst
3. Devotion
4. Execution
5. That's When I Reach For My Revolver
6. Outlaw
7. Fame And Fortune
8. This Is Not A Photograph
9. Red
10. All World Cowboy Romance



             



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