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PUNK/REGGAE/SKA...  |  STUDIO

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1981 Haustor
1984 Treći Svijet
1985 Bolero
1988 Tajni Grad

HAUSTOR - Haustor (1981)
Par K-ZEN le 26 Octobre 2020          Consultée 579 fois

(En même temps que je commence à rédiger ces lignes, un Croatie-France est dans les tuyaux, après la distribution de couvre-feux pour tous, anticipation des fêtes de fin d’année…)

Outre le fait qu’elle a déjà en 30 ans une finale et une demi-finale de Coupe du Monde à son actif – ça fait rêver pas mal de nations, notamment certains voisins qui galèrent à se qualifier pour des phases finales… -, la Croatie, en tant que telle, est finalement un tout jeune pays. Elle a traversé le XXème siècle entre fraction de la Yougoslavie et indépendance. Totalement illusoire pendant la seconde guerre mondiale où elle fut un satellite de l’Italie fasciste, dirigé par les Oustachis, milice mise au pouvoir par les forces de l’Axe. Ou définitive à partir de 1991 et son émancipation de la Yougoslavie moribonde, une dislocation consécutive à la chute de l’URSS et du mur de Berlin.

Tout au long de son histoire, la Croatie fut au carrefour de grands espaces culturels, lui conférant un riche patrimoine architectural et artistique. Les principales influences ont été la vénitienne sur la côte dalmate et l’austro-hongroise dans les plaines du Nord de Slavonie et dans le bassin du Danube. Ce double héritage vient s’ajouter à l’antique emprise romaine que l’on retrouve par exemple dans la superbe station-balnéaire de Split, ville construite à l’intérieur du palais de Dioclétien puis autour par la suite.

Il n’est donc pas étonnant qu’au niveau musical on s’y retrouve également. En effet, la Yougoslavie compte quantité de groupes fameux de rock notamment de new-wave entre les années 70 et 80. Ils ne sont pas très connus dans nos contrées de l’ouest mais en diggant un peu (beaucoup ?), on peut trouver chaussure à son pied.

Avant de partir pour 10 jours en Croatie en 2019, je n’avais rien préparé, prémédité – à peu près comme d’habitude. Tout juste je savais que je trouverais bien un disquaire quelque part, pour satisfaire mon vice. C’est finalement arrivé à la susmentionnée Split, au détour d’une petite ruelle étroite, la Dioklecijanova, au numéro 6 s’encastrait là une petite échoppe : le Dancing Bear. En plus des 2 ou 3 disques que je trouvai au hasard mais qui n’ont pas été à la hauteur de ce que je cherchais, j’avais quand même gagné un label trônant sur tous ces albums : Croatia Records. Un label spécialisé dans la réhabilitation de la musique de l’ancienne Yougoslavie et qui bien heureusement avait un site internet que j’allais m’empresser de stalker en quête de noms ou de pochettes attirantes.

Parmi mes premières importations : des intégrales pêle-mêle de BIJELO DUGME, ELECTRIČNI ORGAZAM, BULDOŽER, IDOLI et donc HAUSTOR. Je reviendrai sur les 4 premiers groupes sans doute plus tard, mais concentrons-nous sur le dernier nommé, celui qui nous intéresse ici.

HAUSTOR se forme à Zagreb – capitale de la Croatie actuelle donc - en 1979 sur les cendres de KOMUNA par le guitariste/chanteur Darko RUNDEK et le bassiste Srđan SACHER, duo auquel se greffe le guitariste rythmique Ozren ŠTIGLIĆ. Rejoints par le batteur d’AZRA dans un premier temps, ils engagent par la suite de manière permanente derrière les fûts Zoran PERIŠIĆ ainsi que des souffleurs. Damir PRICA au saxophone et Nicola SANTRO au trombone sont les garants de ce cachet jazz big band émanant de la musique du groupe.

En 1981, le gang enregistre son premier single, et coup de maître d’entrée. "Moja Prva Ljubav" ("Mon Premier Amour"), reggae festif composé par SACHER, similaire aux appels de pied du CLASH à la Jamaïque, comprenant un solo de saxophone d’un des amis de FILM Jura NOVOSELIĆ, devient la chanson signature du groupe mais aussi une sorte de chappe de plomb, un cercle vicieux, un peu à l’image des "Cornichons" ou "Mirza" de Nino FERRER dont il sera prisonnier tout au long de sa carrière.

Très vite, et finalement assez naturellement, s’opère un changement de line-up pour trouver une assise semi-stable.

Avec un nouveau batteur Srđan GULIĆ et un préposé titulaire aux claviers Zoran VULETIĆ, HAUSTOR retourne en studio la même année pour enregistrer son premier longue-durée, toujours avec Husein HASANEFENDIĆ à la production, le leader de PARNI VALJAK, un des groupes de rock à la réputation la plus fameuse de la scène yougoslave.

Paru sur le label Jugoton et plutôt bref sur sa durée (une petite demi-heure), on retrouve sur ce premier disque éponyme "Moja Prva Ljubav" ainsi que 8 nouvelles compositions.

"Radio" est une réaction slave à la vague 2-Tone anglaise. Outre nous immerger petit à petit dans la langue serbo-croate qui anime tous les textes, il nous plonge également de plein fouet dans la musique du groupe. Celle-ci se balade ainsi entre post-punk, reggae, dub, new-wave et même ska, annonçant déjà NoFX (l’excellent " ’60 – ‘65") et autres chantres du ska-punk ou skate punk. C’est un peu la mise en son du gloubi-boulga qui fait office de déjeuner de la pochette. Une tasse à café remplie de branchages, des champignons pêle-mêle, un potage et en guise de dessert une assiette pleine de cerises que zieute une mouche affamée.

Au premier abord plutôt inoffensif, certaines aspérités se font toutefois jour. "Noć u Gradu" expose des couplets plutôt étranges, lui succède "Crni Žbir", parfait clair-obscur entre basse ondulante, poussées d’orgue et saxophone. Après son ouverture sur un riff très punk, "Duhovi" termine sa course dans le bar PMU du coin, comme les chœurs des CLASH qui traversaient entre les bières l’ultime caillou dans la chaussure Cut The Crap. "Lice" est une bien étrange conclusion, froide et rigide, résistant aux chaleurs de ce sax qui contrebalancent la fraîcheur régnant dans cette église apparente.

Avec cet album, HAUSTOR signe un début convaincant. Ne reste qu’à confirmer. Treći Svijet le fera haut-la-main.

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- Srđan Gulić (batterie)
- Srđan Sacher (basse, chant)
- Ozren Štiglić (guitare rythmique, chant)
- Zoran Vuletić (claviers, chant)
- Damir Prica (saxophone)
- Nikola Santro (trombone)
- Darko Rundek (guitare, chant lead)
- Boris Leimer (batterie sur moja prva ljubav)
- Jura Novoselić (saxophone sur moja prva ljubav)
- Denis Konir (trompette sur '60 - '65)
- Đurđa Otržan (chant sur crni žbir)
- Husein Hasanefendić (guitare)


1. Radio
2. Mijenjam Se
3. Tko Je To
4. '60 - '65
5. Moja Prva Ljubav
6. Noć U Gradu
7. Crni Žbir
8. Duhovi
9. Lice



             



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