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1981 Haustor
1984 Treći Svijet
1985 Bolero
1988 Tajni Grad

HAUSTOR - Treći Svijet (1984)
Par K-ZEN le 15 Février 2021          Consultée 470 fois

HAUSTOR sort tout juste de son premier album éponyme en 1981. Pour battre le fer tant qu’il est chaud, le groupe se produit au Zagreb Sports Hall dans le cadre du festival Biennale de la musique, en compagnie des JOY DIVISION yougoslaves ŠARLO AKROBATA, composant la première partie des redoutablement dansants GANG OF FOUR.

À la fin de l’année, cette fois produit par Stanko JUZBAŠIĆ, le groupe enregistre le single "Majmuni i mjesec/Zima/Capri". Avant cela, il déplore toutefois le départ de son claviériste Zoran VULETIĆ, donnant son côté quelque peu acidulé au son du groupe, qui va se durcir au contact du nouveau producteur. Le disque est passé inaperçu, car il n’a pas été suivi d’un longue-durée, au profit d’une cessation temporaire des activités du groupe dû au départ de ses membres pour le service militaire.

Aujourd'hui encore, on s’interroge sur un potentiel second album perdu, prévu antérieurement à l’interruption momentanée des programmes. En effet, certains membres du groupe avaient communiqué sur la sortie imminente de matériel inédit, mais ces promesses ne furent pas tenues, du moins dans l’immédiat. Un autre point allant dans ce sens, leur concert d’adieu.

En effet, avant de rejoindre l’armée, la bande a décidé de dire (temporairement) au revoir à son public avec un concert le 6 janvier 1982 dans le légendaire club Kulušić situé à Zagreb, épicentre de la scène musicale bouillonnante des Balkans. Le spectacle a été conçu comme un souvenir d’un concert donné par le groupe il y a 100 ans, se déroulant à présent en 2082. Nous nous souvenons ainsi en compagnie du seul participant survivant, le guitariste/chanteur Darko RUNDEK lui-même, du show original. On retrouve le personnel du dernier single, avec notamment le fidèle Jurij NOVOSELIĆ au saxophone et le producteur Stanko JUZBAŠIĆ aux percussions. Le show a été mis en boîte et publié, apparemment sans retouches, en 1995 par Blind Dog Records et Dallas sous le titre "Oil is on the Water" (un vers extrait de l’inévitable tube "Moja Prva Ljubav"). Sur cet enregistrement, huit titres du set s’avèrent totalement inédits jusqu’à présent : l’instrumental introduisant jusque-là chaque setlist "Pali i Vuci", "Podne", "Cijeli Svijet Je Bolestan", "Kad Mi Pukne Film", "Da Je s Čisteg Vina Morje" interprété a-cappella par RUNDEK et "Sve Znam". Quant à "Neobičan Dan" et "Radnička Klasa Odlazi u Raj" (traduction littérale : "La classe ouvrière va au paradis") jugé trop provocateur pour le premier album – nous sommes tout de même dans une république fédérale socialiste – et écarté, ils seront intégrés au prochain disque.

Pour l’instant place au repos pour un an, une fois la tâche militaire accomplie.

Cependant, quand HAUSTOR se réunit à nouveau, il n’est plus vraiment le même. Ozren ŠTIGLIĆ a quitté le groupe, invoquant des "raisons de santé". Une perte majeure tant le couple qu’il formait avec RUNDEK était prépondérant dans l’alchimie du groupe. Il fut remplacé par Zoran ZAJEC, excellent guitariste solo mais obligeant de fait RUNDEK à prendre en charge les sections rythmiques, lourd héritage au regard de l’indéniable talent de ŠTIGLIĆ à la guitare rythmique. Le tromboniste Nikola SANTRO se met également en retrait, si bien que c’est en tant que quintet qu’HAUSTOR entre en studio en 1984 pour réaliser leur deuxième album studio, Treći Svijet dont le titre signifie "Tiers monde". Est-ce un hommage à ces pays non-alignés durant la guerre froide, dont la Yougoslavie fut d’ailleurs à la genèse du mouvement depuis la rupture avec l’URSS en 1948 ? Ou un clin d’œil à ce groupe de reggae jamaïcain portant le même nom ? Sans doute un mélange des deux.

Le disque a été produit par Zeljko Brodarić. Toutes les chansons ont été signées conjointement par Darko RUNDEK et le bassiste Srđan SACHER avec un partage des tâches bien défini : le premier signant les paroles, le second les musiques. Stylistiquement parlant, plus encore que son prédécesseur, Treći Svijet est immergé dans le reggae, se proposant de faire une adaptation des réalisations musicales jamaïcaines en termes Balkans domestiques.

C’est plutôt bien réalisé sur l’album avec des chansons exploitant le filon d’un reggae toutefois toujours abreuvé d’influences multiples : rock teinté de new wave, ska, dub, jazz, rythmes caribéens. Mis à part "Radnička Klasa Odlazi u Raj" finalement aussi inapproprié en termes textuel que musical, les sept autres chansons vivotent entre vapeurs méditatives ("Neobičan Dan") et couleurs chatoyantes issues du jaune irradiant la jaquette, le tout toujours interprété avec poésie et énergie par RUNDEK.

Le vigoureux "Zadnji Pogled Na Jeršaleim" est imparable, entre refrain festif et partitions centrales aériennes de guitare ; des grattes tout aussi présentes sur "Patuljci u Vrtu", titre très rock. Les deux dernières chansons, via leur position et au feeling plus péruvien que jamaïcain, sont peut-être les plus intéressantes du lot. On y retrouve le siku, cette antique flûte de pan sud-américaine, dans laquelle souffle l’invité Robert LOVRIĆ, leader du groupe AYLLU. Mais également des percussions plus inhabituelles (congas, tama également appelé "tambour parlant"), du piano et un saxophone langoureux sur l’exquis "Skriven Iza Lažnih Imena", nous emmenant plus que dans les rues de Kingston, sur les traces du Temple du Soleil. "Treći Svijet" est plus incertain et ambigu mais conserve ce même parfum enivrant.

Treći Svijet ou une plaque qu’un critique a qualifié de « Corto-Maltese-rock ». Globe-trotter insaisissable, mystérieux, romantique, et pourtant presque immédiat. Pourquoi pas après tout. Moins sexy que le héros de Hugo Pratt, je songe également à Théodore Poussin, autre marin moins gracieux, aventurier entre Singapour et Saïgon à la fin des années vingt, confronté à Barthélémy Novembre, presqu'entièrement dissimulé dans son pull noir à col roulé.

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   K-ZEN

 
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- Srđjan Gulić (batterie, percussion)
- Srđjan Sacher (basse)
- Zoran Zajec (guitare)
- Darko Rundek (chant, guitare)
- Damir Prica (saxophone, piano)
- Robert Lovrić (siku)
- Stanko Juzbašić (cuíca)
- Jappa (congas, tama)
- Jurij Novoselić (saxophone)
- Siniša Kovačić (saxophone)
- Ivica Lozić (trompette)
- Ivo Lesić (synthés, orgue)


1. Neobičan Dan
2. Zadnji Pogled Na Jeršaleim
3. Babilonske Baklje
4. Patuljci U Vrtu
5. Radnička Klasa Odlazi U Raj
6. Donje Strane Munje
7. Skriven Iza Lažnih Imena
8. Treći Svijet



             



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