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The RUMJACKS - Hestia (2021)
Par GEGERS le 24 Avril 2021          Consultée 1072 fois

Légèrement lassé par le punk-rock celtique, j'avoue avoir fait l'impasse sur Saints Preserve Us, l'album des RUMJACKS publié en 2019, ainsi que sur les deux albums live publiés l'année suivante, dont un pourtant enregistré en Grèce devant un public particulièrement massif qui confirme alors le succès grandissant des Australiens. Mais voici qu'à l'issue de cette tournée, le groupe annonce se séparer de son chanteur Frankie Mclaughlin, reconnu coupable d'actes de violence perpétrés à l'encontre de membres de l'équipe technique de la formation, et même de spectateurs. Quel sympathique bonhomme ! Si ce dernier n'en est pas à son coup d'essai (il a été condamné plusieurs fois depuis 2010 pour des faits similaires), c'en est cette fois trop pour ses camarades qui témoignent avec le recrutement du chanteur américain Mike Rivkees (le bonhomme vient de Boston, la patrie du genre) d'une volonté d'apaisement et de l'envie de retrouver une alchimie créatrice loin des démêlés judiciaires de leur chanteur.

C'est à Milan, en Italie, que les RUMJACKS ont conçu et enregistré ce nouvel album qui marque en effet un retour à des sonorités "naïvement" punk, en tout cas plus fraîches et enthousiastes que celles de leurs précédents albums. L'apport du nouveau vocaliste, également compositeur affirmé, n'y est certainement pas étranger. Sur "Hestia", dont le titre est tiré du nom de la déesse grecque du foyer et du feu sacré, les RUMJACKS prennent toute l'énergie et la force de la musique celtique traditionnelle, lui mettent le feu, et utilisent ses cendres pour créer leur punk furieux qui reste néanmoins viscéralement et profondément mélodique et accessible, en atteste un "Naysayers" d'ouverture qui bénéficie également des influences ska du groupe. L'album est vindicatif et sombre, et si tout ce que nous écoutons aujourd'hui vient des POGUES, les RUMJACKS réaffirment l'influence de ces derniers en mêlant distorsion et instruments traditionnels.

Hestia n'a pas volé son titre, car c'est bien le morceau qui lui donne son nom qui s'impose rapidement comme la meilleure réalisation de l'album. débutant comme un chant de marin avant de se transformer en un punk intense et riche en émotions, "Hestia" est un conte halluciné qui narre l'histoire d'une jeune fille affrontant un loup qui en veut à sa vie. Entre anthropomorphisme, symbolisme et métaphore, il y a de quoi s'attarder longuement et revenir régulièrement sur ce morceau qui voit Mike Rivkees cracher ses paroles avec une conviction bluffante.

Serait-ce l'ajout de sang frais qui donne des ailes aux RUMJACKS ? Toujours est-il que le groupe nous livre ici sa collection de chansons la plus savoureuse depuis pas mal d'années. Mariant souvent accordéon, mandoline et bouzouki à des influences allant autant chercher du côté du rock écossais que du punk américain (RANCID n'est parfois pas bien loin), le groupe propose des compositions dotées d'une intensité dont les DROPKICK MURPHYS ne sont plus capables depuis bien longtemps. Il y a là une urgence qui transpire de "Light In My Shadow" et ses cornemuses fédératrices, une véritable énergie juvénile sur "Athens To The North" qui mêle sonorités acoustiques, électriques et chœurs imposants, que l'on retrouve d'ailleurs sur "Sainted Millions", seule chanson "à boire" sur un album globalement sérieux et sans compromis.

Ces 14 nouveaux titres proposés par les RUMJACKS sont d'une efficacité délectable. Affûté comme jamais, le groupe australien nous fait une démonstration de punk-celtique, teinté de légères touches ska, et n'offre aucun motif d'insatisfaction. Si "Hestia" s'impose comme le meilleur morceau de l'album, la pureté folk de "Rhythm of her Name", la mandoline sautillante de "Lizzie Borden" ou les mélodies poignantes de "Motion" déroulent et séduisent sans réserves. Un album finement ciselé, sans aucun temps mort, qui s'impose naturellement comme une des plus belles réalisations des Australiens.

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- Mike Rivkees (chant)
- Johnny Mckelvey (basse)
- Gabe Whitbourne (guitare)
- Adam Kenny (bouzouki,mandoline)
- Pietro Della Sala (batterie)


1. Naysayers
2. Bullhead
3. Hestia
4. Through These Iron Sights
5. Sainted Millions
6. Tell Me What Happened
7. Rhythm Of Her Name
8. Golden Death
9. Lizzie Borden
10. Light In My Shadow
11. Wanderust
12. Athens To The North
13. Motion
14. Goodnight & Make Mends



             



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