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Albert COLLINS - There's Gotta Be A Change (1971)
Par LE KINGBEE le 7 Mai 2021          Consultée 914 fois

A la fin des sixties, le futur s’annonce plutôt rude pour Albert COLLINS. Le temps où le guitariste faisait la Une de la revue Blues Unlimited semble bien loin. En 1968, Henry Vestine et Bob Hite, deux membres de CANNED HEAT, lui permettent de décrocher un contrat avec le label Imperial, firme pour laquelle The Razor Blade (La Lame de Rasoir), son surnom, enregistre trois albums qui ne se vendent guère et sont de plus dépréciés par la critique spécialisée.
Le début des années 70 ne se révèle guère mirobolant. Si Collins fait figure de légende auprès des jeunes musiciens anglais de Blues, le bonhomme demeure méconnu du grand public. Celui que l’on surnomme aussi 'The Master of Telecaster' se produit dans le circuit des bars de Houston, son fief, jusqu’en Californie pour des cachets lui permettant tout juste de vivoter.

En 1971, alors qu’il est sans le moindre contrat, Collins est contacté par Bill Szymczyk, producteur des EAGLES et de BB KING. Le brave Bill qui vient de monter Tumbleweed Records est à la recherche de nouveaux musiciens. Les disques du folkman Danny Holien ou d’Arthur Gee n’ont rien rapporté, bien au contraire. Basé dans le Colorado, Szymczyk tente d’influer une mouvance Folk à la culture hippie. Malheureusement si le label bénéficie temporairement de la manne financière apportée par Gulf Western, les miracles ne durent jamais bien longtemps et l’argent très mal géré se raréfie rapidement, englué dans de mauvais choix de promotions et parait-il dans l’achat de substances illicites destinées à attirer dans ses filets de jeunes groupes aux cheveux longs.

Enregistré au Record Plant West de Los Angeles, là où fut gravé "Electric Ladyland" du Jimi Hendrix Experience, ce disque malgré un titre alléchant n'est pas couronné de succès. Il faut avouer que la pochette ne rend guère hommage au guitariste. Les photographes Philip Melnick, auteur de nombreuses pochettes de Jazz pour Impulse, et Tom Wright ont du s’arracher les cheveux en voyant le résultat final de leurs photos agencées par un certain Aaron Schumaker, un designer besogneux qui ne compte à son actif qu’une demi-douzaine de pochettes pour le label du Colorado. On comprend aisément pourquoi. On se demande à quoi rime cette pochette ridicule représentant Albert Collins au bord d’un lac ou d’une rivière tenant une bouteille de gnole et articulant ses doigts à la manière de nos rappeurs contemporains ? La pochette intérieure où Collins est allongé par terre est du même acabit.

Albert Collins est épaulé par une brochette de jeunes musiciens de sessions. On y retrouve le Jim Keltner, présent lors de la tournée "Mad Dogs & Englishmen" de Joe Cocker, le bassiste Bryan Garofalo (ex-Jackie DeShannon, BB KING), le guitariste Jesse Ed Davis (ex-Taj Mahal, Albert KING, George HARRISON) pour les principaux.
En ouverture "There's Gotta Be A Change" qui donne son nom au disque débute comme une jam session; pendant une vingtaine de secondes, la formation semble plongée dans la plus totale incertitude. Une mise en bouche qui vaut essentiellement par les notes tranchantes du guitariste. La formation tempère ses ardeurs sur "In Love Wit’Cha", un blues lent épicé de cuivres qui aurait mérité d’être raccourci d’au moins 2 minutes. Place à un instrumental typique du Texas Blues avec "Stickin’" qui vaut surtout pour les notes de la Telecaster. La face A se termine avec "Today Ain’t Like Yesterday", Albert Collins se rappelant soudainement qu’il a un micro devant lui se décide à chanter au bout d’une cinquantaine de secondes. Un titre somme toute très quelconque manquant cruellement de groove et de liant à l’image de cette face. On a parfois l’impression que la section cuivre est persuadée d’avoir décroché le premier rôle.
Changement de cap avec deux morceaux extra courts pour entamer la face B. "Somethin’ On My Mind" un quasi instrumental ne dépassant pas les 100 secondes donne l’impression de n’avoir même pas débuté. La section rythmique, enfin de la partie, semble plus concernée sur "Frog Jumpin’", un autre quasi instrumental bien caractéristique du Blues Texan. Encore une fois, ce titre d’à peine 120 secondes ne vaut que par le phrasé si particulier du guitariste qui frappe ses cordes violemment suite à l’utilisation d’un capodastre. "I Got A Mind To Travel" mérite incontestablement la mention du meilleur titre. Le jeu de guitare est ici bien inspiré, mais on lui préfère la version Live parue plus tard dans "Frozen Alive!" avec une autre section rythmique nettement plus groovy. "Get Your Business Straight", titre qui a l’honneur d’être édité en single, s’annonce comme le second titre fort de l’album. La présence de Dr. JOHN au piano n’est pas pour rien dans la réussite du morceau. "Fade Away", un long Blues de 7 minutes plein de nuances et de changements de rythmes, conclut un disque qu’on pourra qualifier d’anodin. Une production sans ligne directrice précise et peu soignée, une pochette qui laisse perplexe et n’intercède en aucun cas favorablement, une section rythmique peu chatoyante et sans groove, une section cuivre souvent intempestive et un Richard Landis dont le jeu de piano paraît parfois à la limite du hors-sujet.

Au moment de faire les comptes, seuls deux titres sortent du lot. Les deux premières pistes de la face B sont honnêtes mais trop courtes, les autres demeurant étrangement sans liant. Les sessions étant enregistrées en juillet et aout 71, on se demande si les accompagnateurs ne se préoccupaient pas plus de leur planche de surf ou d’une partie de bronzage sur le sable californien que du répertoire. Ajoutons également que la prise de son est parfois confuse et pénible. Un disque largement inférieur aux futures productions du label Alligator de Bruce Iglauer. Le vinyle a été réédité en format CD en 2007 par le label nippon Pony Canyon.

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- Albert Collins (chant, guitare)
- Jessie 'ed' Davis (guitare)
- Bryan Garafalo (basse 1-2-5-6-7-8-9)
- Michael Rosso (basse 3-4)
- Jim Keltner (batterie 1-2-5-6-7-8-9)
- Larry 'spider' Daniels (batterie 3-4)
- Richard Landis (piano 1-2-5-6-7)
- James Dallam (piano 3-4)
- Joe Zagarino (piano 8)
- Dr. John (piano 9)
- Plas Johnson (saxophone)
- Bill Perkins (saxophone)
- Ernie Watts (saxophone)
- Jay Migliori (saxophone)
- Jim Horn (saxophone)
- Bud Brisbois (trompette)
- Pete Candoli (trompette)
- Bob Knight (trombone)
- Lew Mccreary (trombone)


1. There's Gotta Be A Change
2. In Love Wit'cha
3. Stickin'
4. Today Ain't Like Yesterday
5. Somethin' On My Mind
6. Frog Jumpin'
7. I Got A Mind To Travel
8. Get Your Business Straight
9. Fade Away



             



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