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The YOUNG GODS - L'eau Rouge (1989)
Par CORNELIUS le 8 Mai 2021          Consultée 1031 fois

L’eau Rouge, ou le genre d’eau qu’on ne met dans son vin qu’à condition de vouloir déraisonner plus que de raison.

Ce second opus des YOUNG GODS, réalisé en 1989, est la confirmation nette de ce que l’album éponyme avait singulièrement exposé. Non pas un condensé, mais plutôt un complément plus direct à la première pierre. Une pierre rouge de sang ou recouverte de lave, à choix, ou les deux en même temps.

On plonge dans le bain sur un air de manège accueillant, ou d’une douce valse, mais qui nous entraîne par glissement vers un maelstrom d’instruments à cordes et de percussions tribales. C’est "La Fille De La Mort" et c’est clairement une entrée en la matière à la fois singulière et optimale. La suite est plus directe avec le bien nommé "Rue Des Tempêtes" et plus encore avec le titre éponyme et son refrain en forme de feu d’artifice accéléré, bien en avance sur son temps en termes de fluidité rythmique. "Charlotte", touchant moment de musique de cabaret où Franz TREICHLER grogne un poème d’amour dont il a le secret. "Quand Charlotte se touche / Le ciel ouvre la bouche / Et quand ses mains s’étendent…". La plus originale, assurément.

"Longue Route" est une petite bombe indus metal basée sur une boucle d’un classique de VOIVOD, "Technocratic Manipulators". La piste suivante, "Crier Les Chiens" est du même acabit, en plus mi-tempo. C’est surtout "Ville Nôtre" qui nous rappelle le plus au YOUNG GODS originel ; avec son tempo à la SWANS des lourds débuts mais en plus rapide et ses brefs et sublimes moments de plénitude alpestre sous fond de cor des alpes étiré.

L’album se termine sur l’étonnant et burlesque "Les Enfants" ; le doux manège du premier titre a cédé la place à un tambour bien entêtant et entrecoupé ou appuyé de samples de musique orchestrale, comme la fameuse trompette de L’Oiseau De Feu de STRAVINSKY, et qui nous entraîne, au pas militaire, dans une espèce de fanfare orgiaque à la gloire de Dionysos.

S’ensuivent, sur l’édition cd, deux titres qui sont très exactement deux tueries. Tout d’abord "L’Amourir" ou le tube des jeunes dieux. D'ailleurs ceux qui connaissent vaguement le groupe ont sûrement entendu, au moins une fois, ce titre puissant, accrocheur et débordant de passion maîtrisée. Impossible d’y résister. Et puis ces mots magnifiques, qui vous claquent dans l’esprit : "Regarde là-bas, un cheval / Regarde, il tombe dans l’eau / Il danse dos contre sable / Ses pattes battent l’air". "Pas Mal" est bien plus que pas mal, elle est carrément géniale. Sorte de crossover indus hyper efficace et qui clôt l’album de manière radicale et sans fioriture.

Plus rouge, plus efficace que le précédent opus. C’est indéniable. Mais un tantinet moins original cependant ; moins ahurissant. Cela dit, ce petit grain d’étrangeté qui manque ici est parfaitement compensé par sa redoutable efficacité, justement. Un disque d’enragé poétique, si l’on veut. Et plus sûrement encore, un très grand disque de rock ; couillu sans jamais être bourrin ; passionné et sans une once de pathos. Le disque parfait, en somme.

Pour moi, les deux premiers YOUNG GODS vont de pair, non pas comme des jumeaux, mais bien plutôt comme deux frères inséparables et pourtant séparés et tout à fait distincts l’un de l’autre.

Indispensable.

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   CORNELIUS

 
  N/A



- Franz Treichler (chant)
- Cesare Pizzi (synthés)
- Use Hiestand (percussions)


1. La Fille De La Mort
2. Rue Des Tempêtes
3. L'eau Rouge
4. Charlotte
5. Longue Route
6. Crier Les Chiens
7. Ville Nôtre
8. Les Enfants
9. L'amourir
10. Pas Mal



             



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