Images At Twilight est certainement le moins bon album de l'âge d'or de Saga. Peut-être est-ce du à l'arrivée de Greg Chadd aux claviers, lequel n'a assurément pas autant d'idées que son prédécesseur, Peter Rochon. La participation du claviériste est pourtant essentielle dans le processus de composition de Saga, c'est la raison pour laquelle Images At Twilight sonne aussi léger et creux finalement. Il est loin de contenir autant de classiques que le premier album, exception faite de You're Not Alone à la rigueur. Sans être mauvais, la plupart des morceaux sont assez vides, avec un réel manque d'accroche au niveau des refrains. Ce ne sont pourtant pas les idées qui manquent entre le disco désopilant de Slow Motion, la vélocité des Hot To Cold (avec une intro des plus rythmée), It's time (Chapter Three) ou les choeurs de Mouse In A Maze (qui finissent par lasser assez vite sur le refrain).

Rien de mauvais donc, les refrains sont parfois réussis, tantôt mélancoliques (See Them Smile) ou simplement entrainants (Take It Or Leave It, Hot to Cold). Mais, aucun morceau ne retient vraiment l'attention, l'album est assez répétitif ce qui est plutôt habituel sur les premiers albums de Saga et embêtant dans le cas présent. La ballade Images (Chapter One) permet d'aérer l'album, moins speedé que le reste. Elle ne parvient toutefois pas à égaler la ballade du 1er album, Ice Nice, malgré quelques passages poignants comme la magnifique intro au piano. Dommage qu'elle s'étende un peu trop en longueur vers la fin. Saga a raté son 2ème album ce qui, en fin de compte, est arrivé à de nombreux groupes de rock lorsque les albums ont été composé dans l'urgence. Images At Twilight a rarement été cité comme un album phare du fait de l'absence de classiques, mais ce n'est pas dramatique non plus, l'album est largement écoutable et juste plaisant pour le fan. Il a aussi mieux vieilli que le premier album. Dommage que la plus belle pochette de Saga ait été utilisée pour un des moins bons albums (mais ils feront bien pire à la fin des années 80). Ce n'est qu'avec le claviériste Jim Gilmour que Saga redressera la tête et commencera à se moderniser afin d'obtenir son vrai son.