Les WASHINGTON DEAD CATS est un groupe français né audébut des années 80 et qui propose un Psychobilly énergique, sorte de Rockabilly Punk mâtiné de Surf Rock et de Garage Rock. Un peu difficile de visualiser la chose ?
Tentez d’imaginer une lune de miel entre THE CRAMPS et les STRAY CATS durant laquelle un Chris ISAAK sous amphétamines viendrait s'immiscer, le tout au sein d'une atmosphère saupoudrée d’ambiances latino et de références permanentes à des thèmes dignes de film Z. Cela vous semble-t-il désormais plus clair, non ?

Avec ce huitième album, Primitive Girls Are More Fun, le groupe reprend les choses là où il les avait laissées sept années plus tôt avec l’excellent El Diablo Is Back. Le groupe nous convie en effet à écouter des titres gorgés d’énergie, de swing et de dérision, qui se révèlent toujours aussi plaisants à écouter. Mais il faut bien reconnaître que, malgré les sept années qui les séparent, l’évolution reste minime. Tout au plus pourra-t-on remarquer un travail particulier sur les guitares et des chœurs moins présents (sauf sur le titre éponyme).
Heureusement, comme à son habitude, les treize titres s’enchaînent sans faiblir. Il n’y a guère que deux morceaux qui possèdent une silhouette plus sombre et langoureuse. Et notamment "Mistify Me", qui déroge clairement à l'univers habituel des WASHINGTON DEAD CATS : un mélange de swing, d’énergie, de batterie rythmée à la caisse claire, de guitares dissonantes, de touches de cuivres, de textes délirants qui oscillent entre humour, violence et absurde.
Dès les très "Rockabilly Dead Cat Stroll" et "Crazy Crazy Cat", jusqu'au plus sombre et lascif "Please Lie To Me" (une des très bonnes surprises de l’album), les greffiers nous démontrent qu’ils savent varier les styles et se faire toujours aussi charmeurs. On peut toutefois regretter que les cuivres ne soient pas mis plus en avant, ce qui aurait certainement donné encore plus de relief à leur musique.
Boosté par une rythmique de plomb qui, malgré ce qu'on pourrait penser, ne provient pas d'une contrebasse, mais bien de la basse atomique de Carlos, des titres du calibre de "Punkabilly Rumble" nous percutent avec efficacité.

Paradoxalement, si ce disque pourrait semble manquer un peu d’originalité aux oreilles des afficionados du groupe, il apparaîtra certainement très surprenant aux néophytes, tant le style pratiqué ici est à la fois anachronique et intemporel. Mais dans les deux cas, la réjouissance est au rendez-vous.