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1971 Carly Simon
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1972 No Secrets

Carly SIMON - No Secrets (1972)
Par LE KINGBEE le 24 Août 2021          Consultée 878 fois

Troisième album pour Carly SIMON avec "No Secrets", celui de la consécration en termes de vente et de renommée. Produit en grande pompe par Richard Perry qui vient de collaborer avec Barbra STREISAND, Ringo STARR, Harry NILSSON, le newyorkais n’hésite pas une seconde à envoyer la chanteuse à Londres pour enregistrer au Studio Trident, là où The Nice, T Rex et James TAYLOR enregistrèrent leurs premiers éponymes. Outre ce voyage de l’autre côté de l’Atlantique, Perry décide de placer Robin Cable derrière les consoles, l’anglais vient de se faire un nom en participant au Tumbleweed Connection d'Elton JOHN, "Trepass" (GENESIS) et "Nilsson Schmilsson" d'Harry NILSSON. La belle américaine a le vent en poupe, elle vient de tourner dans un nanar et une de ses chansons sert de bande son à une publicité pour un célèbre fabriquant de Ketchup, une sauce dans le viseur de nos nutritionnistes. Ajoutons-y la collaboration du photographe américain Ed Caraeff, auteur de plusieurs pochettes remarquables (ZAPPA, CAPTAIN BEEFHEART, The BYRDS, Three Dog Night, et le "Naturally" de JJ CALE) et le doute n’est pas permis, Perry a mis les petits plats dans les grands. La photo est prise devant un célèbre hôtel de Notting Hill.

Tout semble réuni pour nous sortir une œuvre marquante, mais les choses ne sont pas toujours aussi simples qu'il y parait. Comme Pierre Dac l'écrivait: "Pour la marche, le plus beau chapeau du monde ne vaut pas une bonne paire de chaussures". Il en est pareil pour un disque, si l’habit ne fait pas le moine, il en est pareil du chapeau. Ne jetons pas la pierre à notre élégante porteuse de chapeau plus que nécessaire, ce troisième opus se différencie des précédents par le biais de plusieurs mélodies devenues enfin accrocheuses. Si le disque accéda à la 1ère place du Billboard américain, pour nous autres européens c’est "You’re So Vain" qui marqua vaguement les esprits. Cette ballade sentimentale (pas tant que ça) avec une intro de basse jouée par Klaus Voorman évoque un amant égocentrique et égoïste dont la chanteuse préféra se séparer. Bien évidemment les journalistes et certains tabloïds firent allusion à plusieurs prétendants célèbres (Carly ayant la réputation d’en avoir collectionné un certain nombre). On apprendra bien plus tard le nom de l'amoureux éconduit.

Auteure compositrice prolifique, Carly Simon signe de sa plume neuf des dix titres (deux chansons étant coécrites avec Jacob Brackman, fidèle complice). Parmi ces deux collaborations, on retiendra la mélodie de "The Carter Family", chanson sur l’amitié, le temps qui passe, mais si la chanteuse parle d’une jeune voisine Gwen Carter, il n’y a aucun lien avec le célèbre groupe de Folk dirigé par Maybelle et A.P. Carter. "It Was So Easy" demeure nettement moins captivante, il s’agit d’une ballade Folk avec des chœurs à mi chemin entre Cat Stevens et Joni MITCHELL. Titre échappant complètement à sa plume, "Night Owl" provient de James TAYLOR, en passe de devenir son mari. Le titre booste quelque peu l’ensemble avec la présence de Bobby Keys (saxophoniste attitré des STONES) et d’invités prestigieux dans des rôles subalternes. Un titre plus doux par rapport à la reprise Country Rock d’Ann Murray.

Les thèmes du temps qui passe, d’un mal être indéfinissable et de l’amour sont des trames qu’on retrouve dans la plupart des compositions. Mais si les mélodies et la voix s’avèrent moins monotones, on doit cela à la production, Perry ayant eu la bonne idée que le timbre sonne moins linéaire et grinçant. Le producteur a également eu la bonne idée de faire venir quelques bons musiciens. C’est ainsi que sans avoir l’air d’y toucher, le percussionniste Ray Cooper apporte un petit plus sur "The Right Thing To Do", ballade d’ouverture qui célèbre plus ou moins son union avec James Taylor. Parmi les titres plus faiblards, parfois plus proches de la berceuse Folk et du Soft Rock, on retrouve une bonne pelletée de ballades, la marque de fabrique de la chanteuse : "His Friends Are More Than Fond Of Robin", "We Have No Secrets" qui lorgne sur Carole KING et Kate BUSH, "Embrace Me, You Child" ou "When You Close Your Eyes". "Wait So Long" surprend par sa coloration bluesy avec Lowell George à la slide, malgré un texte maladroit probablement tiré d’une tranche de vie personnelle.

Au moment de faire les comptes, le bilan s’annonce encore assez maigre. Certes Richard Perry à booster légèrement la production essayant ainsi d’apporter une nouvelle dynamique et a la bonne idée de faire appel à plusieurs sidemen de renom ce qui permet d’intensifier et de fortifier la sonorité, mais une bonne moitié des titres flirte encore une fois entre la monotonie, la langueur et la neurasthénie. Ajoutons-y le manque d’accroche de nombreuses mélodies, la plupart ne parvenant pas à agripper l’oreille et s’oublient donc rapidement. Si Carly Simon est une honnête chanteuse à la voix bien blanche et limpide, son timbre trop littéral finit lui aussi par lasser. Ce disque diffuse malgré lui un étonnant paradoxe, alors que les enregistrements précédents avaient eu lieu sur la Côte Ouest, c’est ce « No Secrets » enregistré à deux pas de Soho qui distille une teinte américaine, une coloration typique aux productions Soft Rock et Folk du début des seventies. Si cinq titres se détachent du lot (pistes 1-2-3- 7-9), les cinq autres viennent s’engluer dans un mélange de ballade Folk et d’un Soft Rock insipide et pour tout dire barbant. Pour les amateurs d’anecdote, si le disque sort dans les bacs en novembre 72, il aura fallu attendre 2017 et le documentaire de Guy Evans "Carly Simon : No Secrets" pour connaitre le nom du personnage éconduit de "You’re So Vain ", l’acteur Warren Beatty, l’un des Golden Boy d’Hollywood et frangin de Shirley MacLaine. Ce disque ne vaut aujourd’hui pas plus d’un 2,5 ramené à 3 pour saluer la production, l’effort des accompagnateurs et l’apport de plusieurs belligérants aux noms ronflants. Carly Simon c’est un peu comme le Canada Dry, son répertoire sonne comme Carole KING, Joni MITCHELL, il en a la couleur mais pas le goût.

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- Carly Simon (chant, piano 1-2-3-4-10, guitare 5-6-7-8)
- Jimmy Ryan (guitare 2-3-4-5-6-7-8-9, basse 1-10)
- Paul Keough (guitare 5-8)
- Lowell George (guitare 7)
- Klaus Voorman (basse 2-3-5-6-7-8-9)
- Andy Newmark (batterie 1-2-6-8-10)
- Jim Gordon (batterie 3-5)
- Jim Keltner (batterie 7-9)
- Ray Cooper (congas 1-9)
- Richard Perry (percussions 3)
- Paul Buckmaster (synthétiseur 6-10)
- David Hentschel (synthétiseur 4)
- Peter Robinson (piano 6)
- Nicky Hopkins (piano acoustique 7, 9)
- Bill Payne (orgue 7)
- Bobby Keys (saxophone 9)
- Vicki Brown (chœurs 1)
- Liza Strike (chœurs 1)
- Mick Jagger (chœurs 3)
- James Taylor (chœurs 7)
- Bonnie Bramlett (chœurs 9)
- Linda Mccartney (chœurs 9)
- Paul Mccartney (chœurs 9)
- Doris Troy (chœurs 9)


1. The Right Thing To Do
2. The Carter Family
3. You're So Vain
4. His Friends Are More Than Fond Of Robin
5. We Have No Secrets
6. Embrace Me, You Child
7. Waited So Long
8. It Was So Easy
9. Night Owl
10. When You Close Your Eyes



             



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