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Roy ORBISON - Crying (1962)
Par ERWIN le 18 Septembre 2021          Consultée 513 fois

Notre Roy sort donc de la sotie conjointe de ses aventures chez Monument et chez Sun. Un côté teenage idol doowop, et un côté plus raw rockabilly. Peu de suspense quant au choix qu’il va faire pour la suite ? Pas si évident, vous allez voir, Roy ORBISON n’est pas homme à choisir la facilité. Même s’il ne va pas devenir le plus violent, il reste très charismatique car sa timidité maladive finit par en imposer, bien qu’il soit encore une fois absent de la pochette. En tout cas, si on excepte quelques reprises, tout sort de la gratte de Roy. Nous sommes en 1961, le rock’n’roll est en train d’être rattrapé par le rock instrumental et la mode du twist pointe fortement, en attendant l’éclosion du grand boom britannique.

C’est bien simple, la face A est truffée de slows. Voyez plutôt : c’est avec le super hit "Crying" que débute cet opus. Pour ceusses qui aiment les supers roucoulades des fifties à la PLATTERS, Roy parvient à restituer cet état d’esprit sans la moindre difficulté. Sa voix chaude et veloutée est littéralement parfaite pour ce genre d’exercice. Le slow killer atteint la 2éme place du billboard ricain, et la première du grand breton, un fort joli succès. D’ailleurs, voyez donc le titre qui suivant : "The Great Pretender" ! Si cela ne vous parle pas, c’était un des grands succès du groupe vocal des PLATTERS, probablement le meilleur en la matière. A nouveau, la voix de Mr ORBISON semble parfaite pour le job. Il manque probablement les choeurs si doux du groupe afro-américain, mais le résultat est tout à fait à la hauteur.

Nous avons ensuite deux titres écrits par le couple Bryant, qui furent les principaux providers des EVERLY BROTHERS en matière de giga succès. L’ambiance de "Love Hurts" est très belle, les grands trademarks des fifties sont toujours là malgré la date, et on peut laisser la voix faire le reste. Pas évident de proposer du matériel original sur des slows, mais pour le coup, c’est très beau. La vibe latina de "She Wears My ring" n’a rien d’étonnant, puisqu’il s’agit d’un titre composé par Narcisso Sevilla : "La Golondrina". On applique la méthode, rythme chaloupée, piano tristounet, rythme quasi funèbre, et la voix magique de Roy qui assène les slows qui tuent. "Wedding Day" ressemble aux slows du king, on pense à "Anyway You Want Me", la comparaison est flatteuse mais la composition est belle et les voix des deux chanteurs sont comparables en qualité, Elvis lui-même disant que Roy était le meilleur. "Summer Song" sort du même tonneau. En fait , la principale difficulté est de les écouter tous les uns derrière les autres, pas de poses entre les slows ! Ah il y a de quoi emballer niveau timing ! Mais j’aurais quant à moi interverti slows et titres plus rock sur ce disque.

La face B est donc "rock" - entre guillemets -, Roy est d’humeur à en proposer, pas du bon gros qui tache, mais au moins quelque chose qui se danse avec une petite vibe moderne. Cela nous donne "Dance" qui sonne très twist, chouette solo de sax et choeurs monumentaux. Chez Roy, le rock est très studieux, très polissé. Voyez donc "Lana" qui dispose d’une étrange basse distorsionnée, cela reste un brin mou tout de même. "Night Lite" est un petit doowop inconsistant, alors que "Loneliness" sonne à la lisière des courants pop et rock, une identité qu’on pourrait rapprocher de la "Runaway" de Del SHANNON. Enfin, un solo de guitare de notre bon Roy ! Le mid-slow "Let’s Make A Memory" chaloupe un peu, et Roy y minaude à fond ! On se doute que les jeunes filles de l’époque devaient tomber en pâmoison devant ce genre de titres. Il faut dire que c’est de la belle ouvrage, très originale. Enfin, le petit boléro de "Running Scared" manque un peu de relief pour vraiment exploser. Roy n’est pas aussi à l’aise que son pote Elvis sur ce genre de titres que seul le king sait vraiment exploiter au maximum.

Le premier constat, c’est que Roy ORBISON est vraiment doué pour composer et exécuter des slows killers. Je déplore en revanche la quasi disparition des solos de guitare dont l’opus Sun est truffé, car le gars aux lunettes noires fumées sait se servir d’une six cordes, pas de doutes ! Il nous reste de cet opus le monumental slow "Crying" entré dans la légende : 69ème du classement Rolling Stones des 50 plus grandes chansons de l’histoire, ça vous pose un titre. Roy définit peu à peu son style, langoureux et tristounet pour les slows, doowop et légèrement caramelisé pour les titres plus rock. Tout ceci reste bien équilibré et vaut un 3,5 sur l’échelle, réduit à 3 pour une vilaine raison mesquine : c’est 'daté'.

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   ERWIN

 
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- Roy Orbison (chant-guitare)
- Hank Garland (guitare)
- Scotty Moore (guitare)
- Bob Moore (basse)
- Floyd Cramer (piano)
- Buddy Harman (batterie)


1. Crying
2. The Great Pretender
3. Love Hurts
4. She Wears My Ring
5. Wedding Day
6. Summersong
7. Dance
8. Lana
9. Loneliness
10. Let’s Wake A Memory
11. Nite Life
12. Running Scared



             



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