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Roy ORBISON - In Dreams (1963)
Par ERWIN le 20 Septembre 2021          Consultée 787 fois

Enfin, Roy ORBISON apparaît une fois sur la pochette de l’un de ses albums, ce n’était pas chose facile tant l’artiste est d’une timidité maladive. Mais le voila souriant, et ses lunettes ne sont pas même fumées! L’ensemble est évidemment presque noir, mais c’est le style de Roy, toute la lumière est dans ses compositions ! Le succès est conséquent depuis ses premières sorties chez Monument, et l’artiste joue sur du velours depuis lors. Mais l’orientation musicale en prend un coup et s’il reste référencé Rock’n’roll, il s’agit plus d’une donnée subjective qu’autre chose, c’est là que s’attendent à le trouver les amateurs de musique. Pour moi, nus sommes ici dans le domaine de la pop, voire de la variété.

Mais qu’importe ! Deux titres vont atteindre le firmament des tops… en Australie ! Dingue non ? Leur succès sera aussi reconnu aux US et en GB attention ! "In Dreams" porte la marque des influences latines que Roy va choisir de privilégier dans nombre de ses chansons, elle est réussie cela dit. Avant que Linda RONDSTADT n’en fasse sa chanson titre, "Blue Bayou" connaît son heure de gloire avec Roy, un mid tempo à l’atmosphère quasi gothique avec ce piano bastringue inattendu, autre number one down under ! Et donc, du latin : le ton hispanisant de "No One Will Ever Know" nous replonge dans les effluves qu’aime à dispenser Roy, il faut dire que sa voix lui permet ce genre de fantaisies. Encore un pseudo Tango/Pasodoble sur "House Without Windows", peu mémorable, tout comme "Gigolette". Toujours dans le même moule "Falling" est cette fois composé par Roy. Sur un tango martial, "Distant Drums" est une demande en mariage.

On effleure le rock par instant... Nous avons un peu de mouvement avec le piano bien sympa de "Sunset", un vrai rock que Roy nous délivre ici, composé de ses mains. Il est de plus nanti d’une certaine tranche de modernité. Il traîne toujours une vibe un peu latine ici aussi. On pense beaucoup au king à la même époque – la BO de Girls Girls Girls non ? Dieu merci dans le cadre des reprises, nous avons "Mean Woman Blues" en face B de « Blue Bayou », qui ne peut toutefois pas s’aligner face au standard du king, mais cette version est bien plus moderne et qui plus est assortie d’un véritable solo de guitare.

Et donc, on rêve dans tous les sens ! "Dream" a connu un enregistrement de gloire avec Frank SINATRA, gageons que la version de Roy ne sera pas à la ramasse comparativement. Il se dépatouille pas mal, mais on reste dans une variété pop de qualité. Roy a toujours eu un rapport particulier avec les EVERLY BROTHERS, ils leur a donné "Claudette", l’ode à son épouse, alors rien de surprenant à le voir reprendre "All I Have To Do Is Dream" de fort jolie manière, en y adjoignant des licks de guitare du plus bel effet, lui donnant ainsi une réelle identité. La classique "Beautiful Dreamer" trouve bien entendu un interprète à sa mesure. Stephen FOSTER ne l’aurait pas renié, et bien peu des grands artistes de musique moderne se sont risqués à la reprendre, on citera Bing CROSBY et Bobby DARIN, les BEATLES aimaient la reprendre à leurs débuts à cette même époque.

Une ambiance crépusculaire flotte sur "Shahdaroba", lui donnant un air certain de BO. Une vraie chanson pour emballer, romantique de bout en bout avec un petit chaloupé bien agréable et une montée à la James Bond pour embellir le tout. Je pense que voici mon titre préféré du lot. Comme à l’accoutumée, il est difficile de s’aligner face aux PLATTERS, mais "My Prayer" ne démérite pas. Willie NELSON vient à peine de percer, et Roy choisit de reprendre son "Pretty Paper" pour les fêtes de fin d’année, très chouette. Un slow sirupeux pour conclure, plus proche de la variété à la Doris DAY que du doowop, "Lonely Wine" est certes mélodieux mais aussi très daté.

Bref, les disques de Roy ORBISON ont une nette tendance à s’éloigner fâcheusement du rock de ses débuts. Alors certes, sa voix magnifique lui permet d’éclairer toujours la plus morne des compositions, mais quand on entend ses contributions en mode dynamique, on ne peut que regretter ce choix monolithique, un peu à l’image de son collègue anglais Tom JONES quelques années plus tard. Ce cinquième opus est donc à l’aune de ceux qui l’ont précédé, plein de belles qualités mélodiques mais avec un certain manque de mouvement. Je reste donc sur un trois équilibré.

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1. In Dreams
2. Lonely Wine
3. Shahdaroba
4. No One Will Ever Know
5. Sunset
6. House Without Windows
7. Dream
8. Blue Bayou
9. Gigolette
10. All I Have To Do Is Dream
11. Beatiful Dreamer
12. My Prayer
13. Failing
14. Distant Drums
15. Mean Woman Blues
16. Pretty Paper



             



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