Mais qu’est-ce donc ? Un Greatest Hits après 3 albums ? On se fout de notre gueule ? Non, petits scarabées, souvenez-vous que nous sommes en 62 et que, pour le moment, les long-players ne sont pas le support favori des jeunes consommateurs de musique. Nous passons donc à côté des singles absents des L.P, et c’est souvent le cas. Voyez donc Elvis PRESLEY ! Il en est de même de Roy ORBISON, c’est tout simple. Donc, pour tout ce qui concerne les titres déjà connus, se référer aux chroniques précédentes de notre artiste texan. Il en est des classiques "Crying" et "Only The Lonely", mais aussi et surtout de l’inusable "Uptown", de "Blue Angel" et "Running Scared". Ceci ne nous laisse finalement que 7 titres pour en découdre, pas la panacée, je vous l’accorde, mais c’est le prix à payer pour être exhaustif ! Nous sommes aux RCA studios de Nashville.

Roy monte tel CARUSO sur "The Crowd" qui ressemble plus à un tango popisé qu’à du rock. Comme vu précédemment pour l'instant, seul le king Elvis reste un interprète sans failles des roucoulades latinas. "Love Star" sonne telle une petite balade de cowboy crépusculaire, vraiment très slow et avec des arrangements qui sonnent B.O. Dramatique en diable, le chanteur est dans son pré-carré. "Mama" lui dispute le titre de chanson la plus slow. Voilà qui ne va guère plaire aux amateurs de son et de dynamique. Ici, tout est onirique et propice à la drague pour les incapables de danser le rock ! C’est un peu sirupeux tout de même. Le Doowop peu original de "I’m Hurtin" endormira certainement pas mal de monde.

Voyez par exemple le pseudo rockabilly "Dream Baby", il fut l’un des grands succès de Roy, atteignant la 4ème place des charts aux US. Pas définitif cela dit, et les choeurs ainsi que le piano lui donnent un petit air poppy à la mi-temps. Nous sommes déjà en 1962, pourtant l’atmosphère de "Evergreen" sonne carrément fifties. Une superbe mélodie que la voix parfaite de Roy ORBISON se charge de porter aux nues. Un excellent moment qui, s’il sonne incontestablement daté, est tout de même superbement achalandé : le titre à retenir de la livraison. Ah mais, qu’est-ce donc ? Un blues avec un harmonica au milieu de toute cette guimauve, avec un son très roots qui plus est ? "Candy Man" ne dépareillerait pas dans la discographie des grands bluesmen. Ce n’est pas la chanson popularisée par Sammy DAVIS Jr. Si le Kingbee pouvait avoir la bonne idée de nous renseigner sur ce titre 'Ovni' dans la disco du Texan.

Vous voyez comme moi qu’il ne s’agit que d’une sortie secondaire dans la discographie du grand Roy ORBISON. Trop tôt pour s’aligner face aux futurs Best of qui contiendront tous les standards de l’artiste, et trop vide pour réellement intéresser les connaisseurs. Seuls les fans jusq'aux-boutistes trouveront ici de quoi faire bombance. Il reste tout de même "Evergreen" à écouter avant de fermer la page de cette compilation qui va rester 140 semaines dans le billboard, oui vous avez bien lu ! Je mets trois en tenant compte de tous les titres.