On prend les mêmes et on recommence. Les années soixante, quel poème, je vous jure ! Une gageure que de parvenir à établir une discographie exhaustive. Comme vous le constatez, ceci nous force à passer par d’horribles Best Of. Mais diantre, je l’ai fait pour Elvis ou COCHRAN, je dois à Roy de ne rien laisser de côté ! Nous avons donc tout un lot de chansons précédemment traîtées, allons-y : "Blue Bayou", "Pretty Paper", "Mean Woman Blues", "Lana", "In Dreams" et "Falling" sont déjà connues de nos services. La chronique ne va donc porter que sur la moitié des titres ici présents, reportez-vous aux précédentes pour le reste. Nous sommes toujours à Nashville et il s’agit déjà du sixième opus de Roy ORBISON.

Nous sommes maintenant régulièrement confrontés aux digressions latines de notre Roy. Cette fois, cela nous donne "It’s Over", et il n’y a ici pas le moindre soupçon de rock, même super bien caché. Il s’agit donc de variété pure et simple. Qui plus est, la chanson, à l'orchestration un peu bordélique, me laisse de marbre malgré le timbre très velouté du chanteur. Toujours ces guitares pseudo flamenco sur "Borne On The Wind", mais l’ensemble a bien du mal à attirer mon attention.

On tache de reprendre le cours de chansons plus traditionnelles et cela nous donne cette fois "Indian Wedding", une sorte de folk song aux intonations qui se veulent amérindiennes. Du coup, je ne vous le fais pas dire, ça tombe à plat et c’est à nouveau très variété au final. On évolue plus loin dans une ambiance Hawaïenne sur "Leah", décidément, tellement de points communs avec le king, c’est étonnant. Mais j’aime bien ce petit côté suranné qui se détache de la compo, très exotique avec des xylophones légers, et une belle performance vocale, ce qui dans le cas de Roy n’est pas peu dire.

Et donc, du rock ? Bah, nous avons un ch'ti doowop avec "Working For The Man" qui sonne de la même trempe que les titres du king à la même époque. C’est sympa mais ne casse guère les briques nécessaires à l’assentiment de la postérité, même si le son de la guitare est bien sympa et que Mr ORBISON chante magnifiquement. Les couplets sont très mélodiques, dommage que le refrain soit en deçà. Il n’empêche qu’il s’agit du titre à retenir de cette livraison. Un paquet d’artistes se sont frottés à "What’d I Say", le Genius en a fait des émules ! Mais n’est pas Ray CHARLES qui veut et, à mon sens, le gentil Roy manque un peu de couilles pour ce genre de titres qui nécessite une certaine agressivité. Pas de quoi avoir honte, le solo de guitare notamment est très réussi, mais le chant n’est clairement pas à la hauteur.

Bref, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Il faut espérer que nous n’allons pas trop souvent nous retrouver avec des Best Of de ce style, ou les notes de Mr ORBISON risquent fort de baisser drastiquement ! Ah mais il faut y croire, la rédemption est désormais tout proche, non ? Je reste donc sur un 2 certes sévère si l’on considère l’ensemble, mais logique si l’on s’en tient aux inédits.