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- Style : Jellyfish, The Lickerish Quartet

10 CC - Sheet Music (1973)
Par MRWILSON le 27 Octobre 2021          Consultée 1106 fois

Leur premier essai laissait déjà présager de très belles choses. Et elles sont arrivées dès l’année suivante, avec ce Sheet Music. Le jeu de mots évident est évident et ravira les amateurs de scatophilie. Mais autant dire que malgré ça, c’est loin d’être de la m….

Cette alliance de talents se trouvant enfin pleinement, dans un équilibre loin d’être évident entre parodies et mélodies ambitieuses. L’aspect parodique se trouve maintenant presque uniquement dans les paroles, et ce, dès le premier morceau qui ouvre ce deuxième opus, "The Wall Street Shuffle".

40 ans avant Scorsese, le quatuor de Manchester trouve déjà à se moquer des "loups" qui composent la plaque tournante de la bourse. Mais aussi paradoxalement, de ceux qui les dénoncent, à travers des termes tellement peu subtils qu’il est évident qu’ils ne doivent rien au hasard. Pour envelopper le tout, on sent un groupe désormais en pleine possession de ses moyens musicaux. C’est varié, c’est rock et c’est juste bougrement efficace. C’est ce qui définit 10CC à son meilleur. Et loin de moi l’envie de parodier des confrères critiques et les formules souvent employées…

"The Worst band in the World" est un exercice d’auto-dérision un rien trop appuyé, comme l’impression d’écouter les resucées du premier album, dans son envie de grossir le trait pour faire entrer au forceps dans la tête de l’auditeur que 10CC a complètement compris les codes de leurs contemporains et qu’ils sont en outre bien plus malins… Ce qui en soit n’est pas totalement faux mais s’enorgueillir de la sorte n’est jamais très bien accueilli…

Avec "Hotel" et "Old Wild Men", on entre dans le creux de l’album. Le premier a une introduction beaucoup trop longue à base de bruitages de science-fiction cheap, avant de décoller dans une sorte de bossa nova entraînante mais qui en convainc pas totalement. Le deuxième est l’occasion pour Kevin Godley et Lol Creme de tester leur fameux gizmo, sorte de système de réverbération de guitare, une sorte de pédale wah-wah réinventée. C’est d’ailleurs les prémices de ce qui va séparer le quatuor deux ans plus tard, lorsque Godley et Creme vont s’investir dans un album-concept faisant la part belle à… ce concept, justement.

"Clockwork Creep" permet au groupe de repartir sur les chapeaux de roue, en offrant un dialogue entre un avion et une bombe atomique, sur le point de toucher terre. Du grand 10CC, rien de moins, par cette faculté à condenser une histoire aussi absurde dans une chanson pop de 3 minutes. Procédé repris magistralement sur "Somewhere In Hollywood", qui décrit le désespoir d’un acteur en bout de course, en deux fois plus de temps cette fois.

D'ailleurs la bombe de "Clockwork Creep" n’est pas la seule. "Silly Love" en est une. Et atomique également ! Calé entre les deux titres précédemment décrits, c’est une merveille de précision, aussi bien musicalement que dans ses paroles pleines de malice, qui viennent tourner en dérision les formules amoureuses creuses employées pour décrire une relation qui l’est tout autant.

Le trio qui clôture l’album est moins renversant mais offre de jolis moments. "Baron Samedi" est allie flamenco et rock sudiste de manière assez abrupte pour que l’on adhère complètement. "The Sacro-Iliac" est une parodie de danse à la mode assez poussive, tandis que le final "Oh Effendi" est efficace, sans plus.

Mais ne boudons pas un plaisir constamment présent tout au long d’un deuxième essai cohérent, plus subtil que le précédent opus et qui fait à nouveau étalage des capacités de production hors du commun de ces quatre surdoués. Et toujours ce désir d’amener l’auditeur hors de sa zone de confort, tout en conservant des bases solides. Comme quitter un lit pour un canapé.

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   MRWILSON

 
  N/A



- Graham Gouldman (voix, basse)
- Eric Stewart (voix, guitare, claviers)
- Lol Creme (voix, guitare, claviers)
- Kevin Godley (voix, batterie)


1. The Wall Street Shuffle
2. The Worst Band In The World
3. Hotel
4. Old Wild Men
5. Clockwork Creep
6. Silly Love
7. Somewhere In Hollywood
8. Baron Samedi
9. The Sacro-iliac
10. Oh Effendi



             



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