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POST PUNK GOTH  |  COMPILATION

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The SISTERS OF MERCY - Some Girls Wander By Mistake (1992)
Par NOSFERATU le 18 Janvier 2022          Consultée 1444 fois

Elle était très jolie, françoise P. au lycée mistral d’Avignon, que je tentais de "pécho" comme diraient les jeunes. Moi j’étais dans un trip MOTORHEAD/GBH, elle, toute de noir vêtue, à fond dans le trip cold wave (on ne disait pas gothique en 85 !)… Et on s’entendait sur tous ces groupes dark qui me fascinaient, BAUHAUS et KILLING JOKE en premier… Un jour elle arrive avec un badge bizarroide sur va veste qui m’interpelle, avec un obscur nom SISTERS OF MERCY… - "tu ne connais pas ? ben ,non… Euh sinon on peut prendre un café ensemble ? Euh , non…". Bref… En me renseignant chez les disquaires du coin, je découvre le groupe en question. D’entrée, ce qui m’interpelle le plus c’est leur look, des dégaines "stoogiennes" en nettement plus sombres avec les ray bans de rigueur à la LOU REED. Avec celui des LORDS OF THE NEW CHURCH, (la comparaison pouvant être pertinente) je tombais sur un groupe véritablement inquiétant. Là aussi, avant leur musique, j’ai aimé SISTERS rien que pour leur look d’enfer…

1980. C’est dans une Leeds terriblement grise que deux anciens punks, Andrew Eldritch et Gary marx (qui n’avait rien de marxiste ) férus de poésie baudelairienne ont un projet ténébreux en tête s’inspirant de l’oeuvre de JOY DIVISION, des STOOGES, de SUICIDE mais aussi de MOTORHEAD avec aussi une tendance à s’abreuver de choses plus intimistes comme l’œuvre de Leonard COHEN (d’ailleurs comme Nick CAVE à la même époque avec ses redoutables BIRTHDAY PARTY). D’où leur nom emprunté à une expression extraite d’ une chanson du moine bouddhiste en question… Ils prennent aussi comme membre, un certain Doctor avalanche aussi ravagé qu’eux qui est, en fait, une boite à rythmes ! Deux autres moines inquisiteurs, le bassiste Craig adams et le guitariste Ben Gunn complètent cette formation cultivant fortement le mystère… Ils ont eu une réelle popularité dans le milieu cold wave/gothique en France. Un énorme paradoxe quand on connait l’animosité quasi xénophobe de Eldritch pour les français pour une amourette qui aurait mal tourné, d’après les spécialistes…

Avec du recul, la discographie des SISTERS est cependant assez désuête. Y compris leur premier disque, « the first and last always ». Trop connotée, trop boursouflée, trop pompeuse, trop caricaturale (ce « vision thing » peu inspiré lorgnant vers un métal marqué par les DOORS,) surtout à partir de l’album « Floodland », malgré la présence de la sulfureuse poupée goth dénommée Patricia Morrison qui a joué auparavant chez les BAGS, des punks hardcore de Los Angeles, et surtout au sein du crucial GUN CLUB. Même qu’à un moment, quand un DJ avait l’outrecuidance de passer nos "men in black" de la mort dans les soirées « indies » du début des années 90, on disait de façon péremptoire : "du SISTERS, non merci !". Cependant, on reconnaitra que leurs débuts sont terriblement mordants avec une atmosphère new wave dure qui dépote. La plupart des singles sortis en 1980 et 1983 valent effectivement le détour. La compilation Some Girls Wander By Mistake regroupe justement tout ce que nos bonnes sœurs (possédées évidemment) ont sortis durant ces années suicidaires sur des maxis de haute volée.

Car THE SISTERS OF MERCY sont dans la droite lignée d’un post punk à la fois cafardeux et énergique. "The damage done" se rapprochant du punk rock originel, date de 1980 et montre ainsi un groupe encore tatillon mais visiblement influencé par le WARSAW de Ian Curtis. L’influence de JOY DIVISON ressort aussi sur "Alice", avec un soupçon de brutalité, racontant l’histoire d’une junkie (quand j’évoquais l’influence d’un Lou REED plus haut). Les références peuvent être explicites comme l’illustrent les reprises. Celle de "1969" est peut-être une des meilleures cover du classique des STOOGES. Durant les nuits gothiques, on devenait dingue quand les DJs le passaient. Les SISTERS ont réussi, en effet, à capter l’état d’esprit de ce phénoménal morceau en le modernisant à la sauce eighties. L’étonnante reprise, bien sur glaciale, de "Gimme Danger" démontre de même le rattachement aux majestés sataniques que furent les STONES à la fin des années 60.

On retiendra surtout trois hits sombres dans leur discographie bancale. "Floorshow", tribal à souhait, avec l’utilisation judicieuse de Doctor avalanche, pas loin du BAUHAUS première période pour l’ambiance, et les vocaux d’Andrew plutôt hystériques. Un must. Et certainement le définitif "Temple Of Love" l’un des fameux hymnes des SISTERS qui passait énormément dans les clubs avec son refrain entêtant et sa rythmique fortement dansante. On mettra aussi au-dessus du panier le très SUICIDE dans l’esprit "Body Electric", l’aspect Elvis inhumain caractérisant Alan VEGA (qui collaborera d’ailleurs avec nos bonnes soeurs sur l’éphémère projet dénommé SISTERHOOD) en moins.

Même si certains titres ont vieilli, on aura quand même une tendresse pour certains nous rappelant des souvenirs dépressifs orgasmiques. Un instrumental comme "Phantom", avec son atmosphère fantomatique de western lovecraftien a du inspirer fortement les suiveurs FIELDS OF THE NEPHILIM. "Anaconda" est, comme son nom l’indique, bien reptilien dans sa construction. "Burn" pour son coté orientalisant, pièce maitresse du bien nommé "Reptile House", et "Watch" pour sa facette post punk marquée par cette basse dub à la BAUHAUS/KILLING JOKE illustrent toute une époque. Ainsi que "Kiss The Carpet" et "Lights" (voix spectrale d’un Andrew particulièrement angoissant sur ce dernier morceau) qui sont d’une noirceur anthracite à se flinguer.

Des titres ont été rajoutés dans une version de 2008 comme ce pompeux "Temple Of Love" datant de 93 avec l’affreuse OFRA HAZA dans les chœurs et des guitares metal pour faire plus méchant. Une compil claustrophobe mais finalement, avec le temps, assez second degré dans l’esprit… Et il n’est pas interdire de ressortir les rays bans et les vastes en cuir en ces temps où les jours sont aussi ternes que ceux de Leeds en 1980…

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- Andrew Eldritch (vocaux)
- Ben Gunn (guitariste)
- Gary Marx (bassiste)
- Craig Adams (bassiste)
- Wayne Hussey (guitariste)
- Doctor Avalanche (boite à rythme)


1. Alice
2. Floorshow
3. Phantom
4. 1969
5. Kiss The Carpet
6. Lights
7. Valentine
8. Fix
9. Burn
10. Kiss The Carpet (reprise)
11. Temple Of Love (extended Version)
12. Heartland
13. Gimme Shelter
14. The Damage Done
15. Watch
16. Home Of The Hit-men
17. Body Electric
18. Adrenochrome
19. Anaconda



             



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