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FUSION  |  STUDIO

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1988 Vivid
1990 Time's Up
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1988 Vivid
1990 Time's Up
1993 Stain
 

- Membre : Ultraphonix
- Style + Membre : T.m. Stevens

LIVING COLOUR - Time's Up (1990)
Par JASPER LEE POP le 4 Février 2022          Consultée 1151 fois

J’aimerais bien vous y voir. Il faut avoir les épaules solides quand vous avez vendu deux millions de votre album inaugural et que pour le grand public, vous êtes le premier groupe noir à avoir du succès en jouant du rock énervé à guitares. Et je ne vous parle pas des interviews lourdingues qui tournent autour de questions raciales plutôt que musicales. Bonjour la pression quand il faut rentrer en studio pour proposer la suite ! Alors histoire de soulager leur conscience et de ne pas passer pour des imposteurs parce qu’ils ne sont pas les premiers, les gars de LIVING COLOUR ouvrent le bal avec le morceau-titre « Time’s Up », un hommage à peine dissimulé à leurs aînés et potes des BAD BRAINS qui n’ont pas eu la même chance qu’eux. Débuter un deuxième opus par un uppercut punk metal, avec cavalcades débridées, accords dissonants et solos bruitistes, c’est du suicide commercial. Et dire que le morceau a eu droit à un clip en plus (noir et blanc, grain dégueulasse) ! Le message est clair : Pas de concession, le groupe ne se laissera pas enfermer dans une case, celle de l’Oncle Tom ou n’importe quelle autre.

Et effectivement, une fois ce doigt d’honneur crânement érigé, le groupe ratisse large et ne s’interdit rien. Il enfonce le clou de la fusion métallique hautement mélodique avec « Pride » et « Type » qui poursuivent la voie ouverte sur Vivid en présentant un combo encore plus soudé avec une interaction constamment intéressante entre Vernon Reid et Muzz Skillings qui ne jouent jamais la même partition. Le groupe convoque LITTLE RICHARD et Maceo PARKER sur le malicieux « Elvis is Dead » qui se moque de la croyance populaire selon laquelle le King serait encore en vie, reclus quelque part. Ils en profitent au passage pour clore la polémique initiée par PUBLIC ENEMY dans « Fight the Power »* qui accusait Elvis de racisme en leur répondant que le proprio de Graceland est mort, passons à autre chose. Et en bon pompier pyromane de rappeler que celui-ci à quand même tout pompé aux musiciens noirs.

Mais c’est peut-être quand le groupe met la pédale douce qu’il fait le plus d’étincelles sur ce deuxième effort d’abord avec « Under Cover of Darkness » et son featuring de QUEEN LATIFAH mais surtout avec « Love Rears its Ugly Head » qui plaira même à ceux qui ne goûtent pas au jeu faussement foutraque de Vernon Reid (pourtant tellement inventif mais quelques bases en jazz sont conseillées pour une juste appréciation) et le chaloupé « Solace of You » à l’influence caribéenne avec sa basse fretless et son pont irrésistible. Décidément ces gens-là peuvent tout jouer.

Time’s Up n’est pas non plus exempt de défauts, à commencer par sa durée trop longue typique de son époque. L’album aurait en effet gagné à être délesté au minimum de « This is the Life », « Fight the Fight » et dans une moindre mesure de « Someone like You », un cran en-dessous du reste. Cette durée excessive est rendue d’autant plus éprouvante que la caisse claire de Will Calhoun est probablement la plus puissante jamais gravée (ce genre de déclarations définitives ne coûtent rien, pourquoi s’en priver?). La peau de frappe est hyper tendue, accordée très haut et si ces caractéristiques sont propres au batteur depuis le tout début, le mixage les met ici beaucoup trop en avant et les coups de baguettes vous déchirent les tympans. C’est parfaitement jouissif le temps des premiers morceaux jusqu’à ce qu’un petit mal de crâne insidieux rende l’écoute intégrale de l’œuvre assez pénible et datée par la même occasion.

Meilleur que son prédécesseur Time’s Up ? J’ai changé cent fois d’avis sur la question mais à ce niveau d’excellence à quoi bon se la poser ?

* Elvis was a hero to most but he never meant shit to me. You see, straight out racist, that sucker was simple and plain. Motherfuck him and John Wayne !

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   JASPER LEE POP

 
  N/A



- Corey Glover (chant)
- Vernon Reid (guitare)
- Muzz Skillings (basse)
- Will Calhoun (batterie)
- +
- Maceo Parker (saxophone)
- Little Richard (guest)
- Queen Latifah (guest)
- Alan Friedman (programmation)
- Mick Jagger (chœurs)
- Don Byron (clarinette, saxophone)
- Reggie Workman (contrebasse)
- Doug E Fresh (beatbox, chant)


1. Time's Up
2. History Lesson
3. Pride
4. Love Rears Its Ugly Head
5. New Jack Theme
6. Someone Like You
7. Elvis Is Dead
8. Type
9. Information Overload
10. Under Cover Of Darkness
11. Ology
12. Fight The Fight
13. Tag Team Partners
14. Solace Of You
15. This Is The Life



             



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