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CHVRCHES - Screen Violence (2021)
Par WALTERSMOKE le 10 Février 2022          Consultée 866 fois

En 2022, CHVRCHES a 10 ans. Je me rappelle encore l’époque où j’avais découvert le trio écossais, alors que j’étais en quête de nouveautés et de motivations à sortir de ma zone de confort (j’étais un progueux en voie de radicalisation, imaginez l’horreur). Est-ce que j’allais être satisfait par The Bones of What You Believe (2013) ? Oui et pas qu’un peu : au moment où j’écris ces lignes, j’estime qu’il fait au moins partie des meilleurs albums de la décennie 2010.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé. Petit rappel des faits : CHVRCHES a avant tout commencé comme un groupe de synthpop, moderne et rafraîchissant, dont le principal atout reste la voix angélique de Lauren Mayberry ; il a avant tout montré une maîtrise de la science pop avec son premier opus, mais aussi Every Eye Open (2015), permettant de conforter ses fans dans l’idée que CHVRCHES est une excellente formation. Puis, il y a eu Love is Dead (2018), opus tentant de sortir des sentiers battus ou du moins attendus, avec un résultat… mitigé : il est bon, mais sans plus, et possède son content de titres oubliables. Aussi, n’oublions pas les différents singles isolés sortis tantôt pour Hunger Games, tantôt pour le jeu vidéo Death Stranding (la chanson-titre, même !).

CHVRCHES a donc évolué. Forcément, rares sont les artistes/groupes qui stagnent et, en général, c’est pour le pire plutôt que le meilleur. Que nous donne donc le 4ème opus, nommé Screen Violence ? Tout dépend de ce qu’on y projette. Ceusses qui rêvaient d’un gros retour en force avec des refrains absolus en seront pour leur frais : non, le disque de 2021 n’est pas un indispensable de la pop moderne. D’autres ont pu espérer un recentrage, un retour aux sources sans pour autant perdre la fameuse évolution. Là, les choses sont plus intéressantes. En fait, Screen Violence fait office de nouvel album de transition : oui, le passé synthpop/synthwave reste prégnant, mais CHVRCHES a ajouté des éléments emprutant au rock, voire au post-punk. Formellement, ça se sent, principalement dans le coeur de l’album ("Final Girl", "How not to drown"). Le côté synth est donc atténué, au profit d'un travail plus hybride sur les arrangements.

CHVRCHES a évolué, mais est-ce dans le bon sens ? Il est peut-être tôt pour le dire, surtout si l’on garde l’idée de transition. Ceci étant, il parvient à intéresser, à nous faire dire qu’il n’est pas temps de détourner le regard. Bon, par moments, c’est dur : la fin de l’album sonne un peu forcée dans le côté emo ("Nightmares", "Better if you don’t"), et pourrait être interprétée par n’importe quelle formation mineure. Le début de l’album est aussi approximatif : oui, cette fois c’est bel et bien CHVRCHES que l’on entend, dans sa forme la plus synthpop même, mais ce n’est pas du meilleur tonneau, la faute à une recherche de zone de confort trop évidente. Ensuite, les paroles. Comment dire que "Good Girls" aurait pu avoir de la suite dans les idées, si son refrain n’était pas aussi nunuche ? Sérieusement… Ah, et aussi : Robert Smith apparaît sur "How not to drown". Oui, LE Robert Smith. Spoiler : l’apparition est aussi courte qu’anecdotique, ce qui est dommage tant la chanson en soi est délicieuse dans son ambiance sombre. Après, peut-être qu’il était plus présent à la composition. Et je laisse le soin aux fans de THE CURE de détailler derrière, ça leur parlera, j’imagine.

Avec ce paragraphe, je pourrais donner l’impression que Screen Violence est un album au mieux médiocre. Pourtant, je l’ai écouté déjà plus de fois que Love is Dead, et avec plus de plaisir. En effet, j’y vois CHVRCHES qui (se) cherche, et même par le tâtonnement, finit par sortir quelque chose d’inédit mais plaisant. Ainsi, et même si c’est peut-être la seule ici, "Final Girl" me paraît être un futur essentiel de la discographie du trio. Je me permets donc de tirer mon chapeau et de féliciter Laure, Ian et Martin (qui n’interprète aucune chanson ici, snif), surtout après une décennie d’existence. Maintenant, prochaine épreuve : vont-ils continuer à vivre, ou bien seront-ils rattrapés par la loi des séries ?

Note réelle : 3,5/5

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   WALTERSMOKE

 
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- Lauren Mayberry (chant)
- Martin Doherty (claviers, guitares, chant sur 4)
- Iain Cook (claviers, guitares)
- +
- Jonny Scott (batterie)
- Paul Gallagher (percussions)
- Robert Smith (chant et guitares sur 5)


1. Asking For A Friend
2. He Said She Said
3. California
4. Violent Delights
5. How Not To Drown
6. Final Girl
7. Good Girls
8. Lullabies
9. Nightmares
10. Better If You Don't



             



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