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AMYL AND THE SNIFFERS - Comfort To Me (2021)
Par JOVIAL le 25 Février 2022          Consultée 1423 fois

Si la pandémie a empêché la charismatique Amy TAYLOR et ses camarades de partir en tournée pour promouvoir un premier album d'ailleurs passé inaperçu sous nos latitudes, la chanteuse australienne est néanmoins parvenue à marquer les esprits ici-bas par quelques collaborations bien senties avec ses nouveaux copains de Rough Trade. On a ainsi pu la voir pousser la chansonnette chez les VIAGRA BOYS, dans un hommage au regretté John PRINE ("In Spite of Ourselves") et battre le pavé anglais en compagnie des SLEAFORD MODS ("Nudge It"). De quoi attirer l'attention des médias spécialisés avant la sortie d'un second disque que le quatuor a longuement travaillé, cloîtré à la maison entre deux incendies de bush, et cinq ou six confinements. Une retraite plus ou moins forcée que nos chers Aussies ont su mettre à profit pour gagner en maturité.

Point d'inquiétude, le groupe de Melbourne n'a cependant rien perdu de sa hargne. On repart au charbon, la rage au ventre, comme en 2019. Comfort To Me se déroule sans interruption pendant une demi-heure, aucun temps mort si ce n'est la ballade "Knifey", seul morceau d'ailleurs à vraiment ralentir le cadence. Pour le reste, la recette ne change pas. Au menu, une belle tranche de punk frais, sauce hard-rock et petits oignons garage. À la sortie du four, des odeurs de sueur, de poppers et de bière. Porté par les riffs entraînants et secs de Dec Martens, le phrasé simple mais redoutable de Gus Romer à la basse et le jeu explosif de Bryse Wilson derrière les fûts, Amy TAYLOR est encore une fois bluffante dans son rôle de leader. Elle insuffle à la musique une énergie communicative et rebelle, non sans parfois rappeler dans la diction les invectives de son collègue anglais Jason WILLIAMSON mais en beaucoup plus braillard. Toujours sur la brèche, l'Australienne ne vient néanmoins pas nous faire la morale - laissons cela aux IDLES – et s'attaque plutôt directement au système en place, que ce soit la politique jugée désastreuse de Canberra ("Capital") ou bien les droits des femmes dans son pays ("Choices", "Don't Fence Me In"). Certaines chansons semblent plus personnelles, en particulier "Snakes" et "Knifey", où Amy nous narre peut-être en substance quelques mauvais souvenirs de jeunesse. Mais Confort To Me nous parle surtout de la petite vie (alcoolisée) des Bogans (1) ("Freaks to the Front", "Laughing") ou encore d'amour ("Hertz, No More Tears", "Security"). If you love me, hire me car !

Exit les répétitions dans l'arrière-cuisine et une production parfois à la limite de l'amateurisme, bienvenue dans la cour des grands. L'arrivée du désormais incontournable Nick Launay au mixage y est sans doute pour quelque chose, mais est loin d'être l'unique raison dans la réussite de Comfort To Me. Le groupe a surtout beaucoup mieux su s'orienter et travailler ses accroches, pour produire alors un véritable album de studio, le précédent se prêtant sans doute plus au live. Evidemment, tout cela donne parfois un disque encore une fois assez linéaire, qui n'aurait d'ailleurs pas souffert l'absence d'un ou deux morceaux moins intéressants, notamment dans sa seconde moitié ("Don't Need a Cunt", "Snakes"). Ces derniers côtoient heureusement une pelletée de titres mémorables, de "Guided by Angels" à "Hertz", en passant par "Security", "No More Tears", "Knifey" et "Capital".

Arrivé au second rang des charts australiens, ce nouvel effort a aussi très largement été plébiscité en Europe, que le groupe n'a malheureusement pas encore pu venir défendre dans nos salles, fermeture des frontières oblige (2). Dire que l'on a hâte de les accueillir chez nous serait un doux euphémisme, car Confort To Me est sans aucun doute l'une des sorties punk-rock les plus marquantes de 2021 !

(1) Bogan : terme d'argot australien désignant une personne issue des classes populaires, moquée pour son mauvais goût et son manque de culture.
(2) Signalons par exemple une bien décevante annulation de dernière minute aux Transmusicales fin 2021.

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- Amy Taylor (chant)
- Bryce Wilson (batterie)
- Declan Mehrtens (guitare)
- Gus Romer (basse)


1. Guided By Angels
2. Freaks To The Front
3. Choices
4. Security
5. Hertz
6. No More Tears
7. Maggot
8. Capital
9. Dont Fence Me In
10. Knifey
11. Don’t Need A Cunt (like You To Love Me)
12. Laughing
13. Snakes



             



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