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AMYL AND THE SNIFFERS - Cartoon Darkness (2024)
Par JOVIAL le 3 Décembre 2024          Consultée 493 fois

À n'en pas douter, Confort To Me avait été l'une des meilleures sorties punk-rock de l'année 2021. Un album fougueux et addictif, dont le groupe melbournien n'avait pas vraiment pu défendre les couleurs sur scène dans l'immédiat, pandémie mondiale oblige. Depuis, Amy Taylor et ses sniffeurs ont fait exploser leur bilan carbone histoire de rattraper le temps perdu, tournant sans cesse au pays comme à l'international, en compagnie parfois des plus grands, WEEZER et GREEN DAY en Europe, The SMASHING PUMPINKS en Australie ou encore The FOO FIGTHERS aux États-Unis. En parallèle, ils ont aussi fait escale à Los Angeles, histoire de plancher sur un nouveau LP, dont une partie est enregistrée au 606 Studio de Dave Grolh, encore une fois en compagnie du respecté Nick Launay au mixage et à la production. Un premier single, "U Should Not Be Doing That", sort en mai et prévient : AMYL AND THE SNIFFERS commence à s'assagir.

En partie, du moins. Car Cartoon Darkness contient encore, et c'est bien heureux, de petits moments de punk-rock bien énervé. On retrouve là l'esprit des deux disques précédents, des morceaux courts et nerveux, remuants, décapants, frondeurs, où viennent rivaliser les braillements d'Amy Taylor et la guitare saturée de Declan Mehrtens. À titre d'exemple, "Pigs" aurait tout à fait pu figurer sur Confort To Me, quand "Hits Mine" s'essaye au punk-hardcore. Ça décrasse et on en redemande. Un cran en-dessous, "Jerkin'" et "Motorbike Song" ne se foulent pas la rate, mais restent suffisamment bien rythmées pour parvenir à nous décrocher un hochement de tête. Ce n'est en revanche pas le cas en ce qui concerne "Do It Do It" qui, malgré un refrain très accrocheur, ne convainc absolument pas. Amy est à côté de ses pompes, tandis que la guitare se paye le luxe d'utiliser le même riff que "Pigs" trois pistes plus tôt !

La majeure partie de l'album voit cependant le groupe australien ralentir la cadence pour adopter un style hybride, à mi-chemin entre le punk et le hard-rock. La basse du talentueux Gus Romer y est plus souvent mise en avant, ce que la présence de Nick Launay derrière la vitre explique sans doute beaucoup. Côté guitare, l'ami Dec se hasarde à des mélodies (un peu) plus élaborées et moins agressives. Amy Taylor hurle toujours un peu, mais propose aussi des couplets davantage rapés, leçon apprise en stage de 3ème chez les SLEAFORD MODS. On apprécie la prise de risque, mais le moins que l'on puisse dire c'est que cette évolution est très loin d'être convaincante. Et puisque les SNIFFERS ne se privent pas de grossièretés, disons-le nous aussi plus clairement : it's fucking boring. "Chewing-Gum", "Doing in Me Head", "Bailing On Me", "Going Somewhere" sont d'une platitude navrante, à un point tel qu'on en vient à se demander si on ne s'est pas trompé de vinyle à l'achat. On touche le fond avec "Tiny Bikini", l'une des pires chansons de Cartoon Darkness. Pitié, c'est mou ! Et cette voix d'adolescente péteuse, imbuvable ! C'est de l'humour certes, mais c'est nul. "U Should Not Be Doing That" relève heureusement le niveau, bon rock bien cadencé et héroïque, en compagnie du saxophoniste d'afrobeat Harry Cooper, de même que la ballade "Big Dreams", pour le coup très juste.

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire concernant les textes, directs mais souvent sans grande subtilité. Amy Taylor nous parle d'une société abrutie et soumise à la nouvelle divinité de l'Internet, contre la guerre et pour la défense de l'environnement, du moins en commentaires. La revendication féministe est évidente sur "Me and The Girls", mais la chanteuse vient surtout lâcher un gros fuck you à tous ces frustrés du clavier toujours prodigues de conseils avisés quant à sa vie privée ("U Should Not Be Doing That") et à ses tenues légères ("Tiny Bikini"), et toujours prêt à débraguetter à la moindre fesse ("Jerkin'"). La posture n'est jamais moralisatrice, mais on sent tout de même poindre une certaine aigreur derrière la provoc', quelque peu lassante à la longue.

Une nouvelle fois nominés pour l'Australian Music Prize, AMYL AND THE SNIFFERS produisent là un album assez décevant. On comprend cette envie de se renouveler, mais la copie est pour l'instant à revoir. Les idées ne manquent pas, seulement ça ne prend pas non plus. "Me and The Girls", qui vient conclure le disque, en est un bon exemple. Guimbarde, refrain vocodé, guitare hypnotique, c'est intéressant sur le papier et finalement assez vide à l'écoute. Car nos chers Australiens ont oublié ce qui faisait leur force sur Confort To Me : cette énergie, explosive et pure, qui fait aujourd'hui cruellement défaut à Cartoon Darkness.

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- Gus Romer (basse)
- Amy Taylor (chant)
- Declan Mehrtens (guitare/claviers)
- Bryce Wilson (batterie)


1. Jerkin'
2. Chewing Gum
3. Tiny Bikini
4. Big Dreams
5. It's Mine
6. Motorbike Song
7. Doing In Me Head
8. Pigs
9. Bailing On Me
10. U Should Not Be Doing That
11. Do It Do It
12. Going Somewhere
13. Me And The Girls



             



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