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PUNK DARK PARODIQUE  |  STUDIO

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DEAD KENNEDYS - Plastic Surgery (1982)
Par NOSFERATU le 16 Mars 2022          Consultée 908 fois

Juin 82. Avec BLACK FLAG, MISFITS, MINOR THREAT, HUSKER DU et plein d’autres, DEAD KENNEDYS a fait basculer les codes du punk-rock américain vers une musique plus rapide, plus destroy qui a contaminé l’ensemble des Etats-Unis, doublée d’une certaine idéologie anarchiste (quoique certains penchaient pour l'inverse comme IRON CROSS!), qui s’est montrée par la suite plutôt protéiforme, dénommée hardcore. Le premier disque des DEAD KENNEDYS synthétise un condensé certes de punk hardcore pour la rapidité de certains riffs mais aussi d’une violence stoogienne, d’expérimentations parodiques et d’influences garage/surf du plus bel effet, subissant les affres de la censure. N’oublions pas que nous sommes sous le règne de cet abruti de Reagan.

Le deuxième disque, Plastic Surgery Disasters, sort sur l’aventureux Alernative Tentacles, label affichant une éthique libertaire face aux firmes discographiques capitalistes tant décriées par le leader des DEAD KENNEDYS, Jello Biafra. Ce dernier s’abreuve alors à de nouvelles influences, en plus des MOTHERS OF INVENTION, des STOOGES et de l’ALICE COOPER BAND, comme des groupes de new-wave dure à l’imagerie théâtrale du style de BAUHAUS ou d'un groupe blues-rock péchu des sixties comme GROUNDHOGS (ancêtre du grunge ?). L’album, le préféré de BIAFRA, est réédité en 2001 avec le maxi In God We Trust chroniqué par votre serviteur. East Bay Ray, le séditieux guitariste du combo aux références surf et punk, s’attelle à la production.

Il me semble que c’est le premier disque de DEAD KENNEDYS que j’ai écouté. Je me remmémore la scène où un pote punk du lycée, un fan absolu de CLASH mais peu porté sur le hardcore émergeant alors péniblement dans nos contrées (de toute façon, dans un lycée provincial vers 1985, on ne parlait pas encore de hardcore mais tout simplement de punk rock), me le prête en m’affirmant que eux, au moins savent jouer. Ce qui m’avait impressionné dans un premier temps, c’était évidemment la photo de la pochette montrant une main blanche tenant celle d’un enfant famélique d’Afrique noire, avec ce titre (les ravages de la chirurgie plastique) complètement décalé, démontrant que la bande à BIAFRA jouait avec les codes graphiques totalement post-punk d’une imagerie glauque illustrée par cette photographie d’un certain Michael Wells.

Le contenu du disque se veut dans la continuité de l’oeuvre des DEAD KENNEDYS qui, avec le temps, reste essentielle dans la tumultueuse histoire de la punkitude, avec toutefois une part plus sombre. Ce qu’ils savent redoutablement bien réaliser, ce sont aussi les introductions morbides avec une basse définitivement hostile ("Well Paid Scientist", "I Am The Owl" où elle paraît désarticulée), un gimmick que des THUGS et autres MUDHONEY reprendront souvent par la suite. L’introduction bordélique de "Advice from Christmas Past" dénote avec cette voix féminine déclamant un spoken world sur la période de Noel. Celle de "Buzzbomb" où la batterie est doublée de grognements inquiétants, celle de "Riot" qui, comme l’indique le morceau, serait parfaite pour la bande son d’une émeute en gestation rappelant de loin "Holidays In Cambodia" du premier skeud.

L’intro de "Bleed For Me" nous interpelle de même par la tension que montre un Biafra possédé (ce cinglé a effectivement bien écouté ALICE COOPER). Ces introductions dangereuses, on les retrouvera par la suite dans des groupes hors-normes comme NEUROSIS et tout le courant post-métal avec bien sûr l'influence de BLACK SABBATH. Dans le détail de ces nouveaux hymnes, la voix de canard fou de Biafra arrive sur un riff hardcore de la mort sur le désopilant "Government Flu", titre marqué par la parodie mais aussi par le post-punk gothique de BAUHAUS. On comprend mieux pourquoi des "gens tout de noir vêtus" admiraient DEAD KENNEDYS durant les années 80.

"Terminal Preppie" est une forme hardcore parodique avec un saxophone rigolo annonçant quasiment les délires d’un ALICE DONUT. "Trust Your Mechanic" retourne à des fondamentaux speed. Le refrain est à la fois marrant et sordide. Au milieu, la cavalcade s’arrête brutalement. Biafra a une voix menaçante, puis le morceau repart et s’arrête de nouveau, pour finir en tornade folle. Une formule que seuls les DEAD KENNEDYS maniaient avec maestria. L’énorme "Well Paid Scientist" dévaste tout sur son passage, la voix qui chevrote y est effrayante. De même que "Buzzbomb", plus clashien dans sa construction avec les chœurs oi de rigueur (ooooh), sa rythmique déglinguée et son solo surf produisant un effet retors.

"Forest Fire" joue sur la parodie, puis sombre dans un intermède noise, avant que la basse annonce une violente speederie, avec une voix quasi hystérique. Le trip noise rock avant l’heure d’"Halloween", caractérisé par des riffs up tempo dansants (car on peut danser sur DEAD KENNEDYS et pas seulemnt pogoter ou slammer bêtement) semble être influencé aussi par le rock'n'roll originel. "Winnebago Warrior" n’est pas loin des cousins néerlandais de THE EX pour sa rythmique décalée, avec une nouvelle fois un côté burlesque. Sur "Riot", après l’intro analysée plus haut, le punk s'aventure sur des sentiers terriblement hardcore. C’est parti, les coktails molotov sont lancés, la fin du morceau finit avec monsieur Boucher (le vrai nom de Biafra) déclamant sur une tonalité insensée les mêmes mots.

"I Am the Owl" range DEAD KENEDYS plus du côté des expérimentaux du style de FLIPPER que des assauts parfois lourdingues d’un AGNOSTIC FRONT de la côte est. Le disque se clôt par le mémorable refrain agressif de "Bleed For Me", le surf punk ébouriffant de "Dead End" et la pièce maîtresse "Moon Over Marin" reprise magistralement par nos THUGS avec sa charge épique et mélodique, un véritable classique des Kennedys morts à apprendre par cœur dans toute bonne école de musicologie punk digne de ce nom.

Parodique, violent et tourmenté, Plastic Surgery Disasters s’avère ainsi aussi crucial que le premier disque.

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- Jello Biafra (voix)
- East Bay Ray (guitare )
- Klaus Flouride (basse,clarinette)
- D. H. Peligro (batterie)


1. Advice From Christmas Past
2. Government Flu
3. Terminal Preppie
4. Trust Your Mechanic
5. Well Paid Scientist
6. Buzzbomb
7. Forest Fire
8. Halloween
9. Winnebago Warrior
10. Riot
11. Bleed For Me
12. I Am The Owl
13. Dead End
14. Moon Over Marin



             



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